« Avoir du cholestérol » : un trouble lipidique qui touche aussi les enfants

Par |Publié le : 31 octobre 2025|Dernière mise à jour : 16 octobre 2025|4 min de lecture|

Quand on parle d’un taux élevé de cholestérol dans le sang, on pense souvent aux adultes. Pourtant, cette hyperlipidémie peut aussi toucher les enfants, notamment en raison de facteurs génétiques ou de facteurs liés à l’hygiène de vie comme l’alimentation et la sédentarité. Portrait de ce trouble touchant approximativement 5% des enfants en France.

Qu’est-ce que le cholestérol ?

Le cholestérol est une graisse, autrement dit un lipide, présente naturellement dans le sang. Elle est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme pour notamment les membranes des cellules, la synthèse d’hormones et la fabrication de la bile.

On distingue le « bon » cholestérol (HDL pour high density lipoprotein) qui transporte le cholestérol vers le foie pour qu’il soit éliminé et le « mauvais » cholestérol (LDL pour high density lipoprotein) qui, en excès, s’accumule dans les artères et favorise les maladies cardiovasculaires.

Des études montrent que l’athérosclérose, le durcissement des artères, peut commencer dès l’enfance, surtout si le taux de LDL est trop élevé. Par conséquent, un cholestérol élevé chez l’enfant peut augmenter le risque de maladies cardiaques, à fortiori à l’âge adulte.

Quelles causes et quelles précautions à prendre ?

Plusieurs paramètres cumulatifs peuvent influencer le taux de cholestérol mesuré dans le sang d’un enfant :

  • Les facteurs génétiques : certaines maladies (comme l’hypercholestérolémie familiale qui touche 250 000 enfants en France) entraînent un cholestérol élevé dès la naissance ;
  • Une alimentation déséquilibrée : avec un apport important en graisses saturées (fast-food, viennoiseries, charcuterie), en sucres et en produits industriels.
  • Une sédentarité avérée : le manque d’activité physique favorise la prise de poids et altère le métabolisme des lipides.

Une prise de sang avec un bilan lipidique peut être conseillée si l’enfant, dès 2 ans, présente :

  • Dans sa famille, des antécédents de cholestérol élevé (hypercholestérolémie familiale avérée) ou de maladies coronaires précoces (<55 ans chez un apparenté masculin ou <65 ans chez un apparenté féminin dans chaque génération) ;
  • Un surpoids ou une obésité ;
  • Des habitudes alimentaires le conduisant à se nourrir d’aliments très riches en graisses saturées ;
  • Une sédentarité importante ;
  • Un diabète ou une hypertension artérielle.
À savoir !Si l’hypercholestérolémie est importante (taux de LDL-Cholestérol > 2,5 g/l et restant supérieur à 1,90 g/l après 4 à 6 mois de mesures diététiques) ou s’il y a une notion de complication cardio-vasculaire précoce (avant 55 ans chez l’homme ou 60 ans chez la femme) chez un parent (vous ou votre conjoint) ou les grands-parents et/ou la notion un traitement hypocholestérolémiant chez un parent du premier degré (père, mère, frère, sœur), l’enfant est peut être porteur d’une maladie génétique du cholestérol avec des risques cardio-vasculaires importants.

Remédier au cholestérol chez l’enfant

Dans les cas d’hypercholestérolémie familiale sévère, et après l’adoption d’un régime alimentaire adapté dans un premier temps, des traitements médicamenteux peuvent être mis en place. Il sera prescrit par un médecin de famille ou un pédiatre.

Dans le cas d’une hypercholestérolémie non familiale, avec une hypercholestérolémie modérée ou s’il n’y a pas d’antécédent familial, quelques mesures diététiques seront mises en place.

Si l’enfant présente une surcharge pondérale, il est probable que l’adoption des mesures diététiques réduise le taux de cholestérol. Il sera mis en place une alimentation équilibrée avec une réduction des acides gras saturés, des sucres rapides et aliments ultra-transformés et du sel.

La part belle sera données aux fruits et légumes, aux céréales complètes (pain, pâtes, riz complet), aux protéines maigres (poulet, poisson, légumineuses) et aux bonnes graisses (huile d’olive, avocat, noix, poisson gras comme le saumon).

À savoir !La prise en charge de l’hypercholestérolémie comprend 4 catégories de mesures : limitation de l’apport en acides gras saturés (graisse d’origine animale), au profit des acides gras mono ou polyinsaturés, augmentation de la consommation d’acides gras polyinsaturés oméga 3 (poissons), augmentation de la consommation de fibres et de micronutriments naturellement présents dans les fruits, les légumes et produits céréaliers et limitation du cholestérol alimentaire.

Pour accélérer et maintenir la perte de poids, l’activité physique modérée à intense sera recommandée (vélo à la sortie de l’école, inscription dans un club de sport, activités familiales sportives le week-end et les jours de repos) tout comme l’évitement dès que possible des comportements de sédentarité (réduction du temps passé devant les écrans par exemple).

L’enjeu pour les parents et les professionnels de santé est avant tout de ne pas priver l’enfant, mais d’adopter de bonnes habitudes alimentaires en famille. L’enfant doit sentir que son entourage le soutient et l’encourage. L’objectif est d’éduquer à une alimentation variée et équilibrée combinée avec une forme de plaisir gustatif.

 Les interdits stricts seront évités et des exceptions raisonnables pourront être intégrées ponctuellement. Ce rééquilibrage alimentaire, en douceur, permettre aussi d’éviter la survenue de frustrations qui font trop souvent le lit des troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie).

Sources
– Mon enfant a une hypercholestérolémie.Monpédiatre.net. . www.monpediatre.net. Consulté le 06 octobre 2025.
– Diététique : Hypercholestérolémie. Vidal.. www.vidal.fr. Consulté le 06 octobre 2025.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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