Santé et environnement : contrôler la qualité de l’air chez soi

Par |Publié le : 23 mai 2025|Dernière mise à jour : 21 mai 2025|4 min de lecture|

Nous passons 80 % de notre temps dans des endroits clos (domicile, travail, école, transports…) qui sont en moyenne 4 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. Les sources d’allergènes et de composés irritants sont multiples et peuvent avoir des conséquences sur la santé. C’est la raison pour laquelle l’intervention d’un Conseiller Médical en Environnement Intérieur (CMEI) peut aider à améliorer la qualité de l’air chez soi, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de vie du patient.

L’importance d’une bonne qualité de l’air chez soi

Nous passons en moyenne 14h par jour au domicile et l’air que nous respirons n’est pas toujours de bonne qualité. D’après les études, l’air intérieur serait 4 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur malgré la pollution atmosphérique. En effet, les sources de pollution qui se présentent en micro particules dans les logements sont nombreuses : tabagisme, moisissures, matériaux de construction, meubles, acariens, poils d’animaux, produits d’entretien, peintures…

La qualité de l’air intérieur peut affecter gravement la santé. Cela peut se présenter par des symptômes chroniques et aigus comme des céphalées, des nausées, des irritations au niveau des muqueuses et dans les cas les plus graves, des intoxications au monoxyde de carbone.

La pollution de l’air intérieur est également responsable des affections respiratoires comme les rhinites, les allergies et les bronchites. Ces expositions concernent généralement de faibles doses de polluants sur une période prolongée, ce qui augmente le risque pour la santé.

Face à ces dangers, le plan national santé environnement a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air intérieur, tant dans les logements que dans les établissements recevant du public. Une campagne de sensibilisation est également lancée pour informer la population face aux risques liés aux micro particules. Un guide réalisé par santé.gouv est accessible au grand public. De plus, une intervention d’un conseil médical en environnement intérieur est vivement recommandé.

En quelques chiffres :

  • Plus d’un tiers des patients pour lesquels les CMEI interviennent au domicile des patients présentent de l’asthme.
  • La majorité des demandes d’interventions de CMEI concernent des expositions aux moisissures et des allergies aux acariens, aux pollens, et dans une moindre mesure aux animaux.
  • 5 000 personnes décèdent chaque année du tabagisme passif et le même chiffre est victime d’une intoxication au monoxyde de carbone.

En quoi consiste l’intervention d’un conseil médical en environnement intérieur ?

Le Conseil Médical en Environnement Intérieur (CMEI) intervient à domicile pour accompagner les personnes souffrant de pathologies allergiques (comme les allergies aux acariens, aux moisissures ou aux animaux), de maladies respiratoires chroniques (asthme, BPCO) ou d’infections respiratoires en lien avec une immunodépression. Cette démarche se fait sur prescription médicale (allergologue, pneumologue, pédiatre, généraliste).

Les sources de pollution intérieures sont nombreuses :

  • tabagisme,
  • radon local,
  • monoxyde de carbone,
  • produits de bricolage et travaux,
  • produits ménagers et d’entretien (parfums d’ambiance, produits chimiques),
  • allergènes (tapis, animaux domestiques),
  • humidité et moisissures.

L’intervention d’un CMEI a pour but d’identifier les sources de pollution intérieure et de conseiller sur les mesures à prendre pour limiter les expositions. Cela permet de mettre en place des actions pour améliorer la qualité de vie des patients ou à faciliter une démarche de relogement.

Comment faire intervenir un conseiller médical en environnement intérieur ?

Pour solliciter l’intervention d’un CMEI, il suffit de contacter votre professionnel de santé (médecin généraliste, pneumologue, allergologue, pédiatre…). Après l’évaluation de la demande, le conseiller se rend à domicile pour effectuer un diagnostic complet. Cette évaluation dure environ 1h30. Elle comprend la collecte d’informations sur le logement (bâti, chauffage, ventilation, matériaux), les habitudes et le mode de vie des occupants, ainsi que les caractéristiques environnementales. Des mesures physiques (température, humidité) sont réalisées pour identifier les risques. Si nécessaire, le conseiller effectue des prélèvements sur place. Ils permettent de détecter les polluants biologiques (acariens, moisissures) ou chimiques (monoxyde de carbone, composés volatils).

À l’issue de la visite, un compte-rendu est rédigé et transmis au patient ainsi qu’au professionnel de santé. Un an après, un questionnaire est envoyé pour mesurer l’impact de l’intervention sur l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et la santé des occupants.

En Bretagne, une phase de test a été mise en place pour faciliter l’intervention de Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI) à domicile. Depuis septembre 2024, les quatre départements bretons bénéficient de cette prestation. Accessible sur prescription médicale, l’intervention est gratuite pour le patient, grâce à une prise en charge intégrale par l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Ville de Rennes ou la Ville de Lorient, en fonction du lieu d’intervention. Depuis 2022 la région à vue augmenter de 50 % la demande d’intervention d’un CMEI.

Sources
– Qualité de l’air intérieur, ce qu’il faut retenir par l’INRS. www.inrs.fr. Consulté le 12 mai 2025.
– Plan régional : Intervention de Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI) en Bretagne. www.bretagne.prse.fr. Consulté le 12 mai 2025.
– Qualité de l’air intérieur par le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.. sante.gouv.fr. Consulté le 12 mai 2025.

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Camille V.
Camille V.
Après de nombreuses années d'exercice en tant qu’aide-soignante et conseillère en aromathérapie, Camille, passionnée par l’univers de la santé, du bien-être et du développement personnel, s’est spécialisée dans la rédaction de contenus. Animée par l'envie de partager au plus grand nombre du contenu scientifique fiable à partir de ses connaissances et de sources vérifiées, tout en respect de notre charte HIC.