Le dépistage des hépatites B et C en Ile-de-France

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Rédigé par Estelle B. et publié le 6 février 2020

Les hépatites B et C ne touchent qu’une faible proportion de la population française, mais elles sont à l’origine d’environ 4 000 décès chaque année. Le dépistage de ces pathologies représente donc un enjeu important en termes de santé publique. A partir du Baromètre Santé 2016 mené par Santé Publique France, une récente étude francilienne vient de dresser un état des lieux du dépistage des hépatites B et C en Ile-de-France.

Le dépistage des hépatites B et C

Les hépatites B et C évoluent souvent insidieusement pendant de longues années, provoquant deux risques majeurs :

  • Un risque de transmission à d’autres personnes ;
  • Un risque d’évolution vers des pathologies plus graves, comme le cancer du foie ou la cirrhose hépatique.

Le dépistage et la prise en charge de ces hépatites représente ainsi une priorité pour les autorités de santé publique. L’élimination du virus de l’hépatite C en France fait notamment partie des grandes mesures du Plan Priorité Prévention pour l’horizon 2025. Dans ce contexte, vient d’être publié un état des lieux du dépistage des hépatites B et C en Ile-de-France.

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Un état des lieux du dépistage en Ile-de-France

Pour dresser cet état des lieux, les chercheurs se sont appuyés sur les données du Baromètre Santé 2016 établi par Santé Publique France et sur une étude menée sur le territoire francilien. Les chercheurs ont étudié plusieurs aspects :

  • Le dépistage des hépatites B et C en Ile-de-France, par rapport aux autres régions françaises ;
  • L’évolution du dépistage entre 2010 et 2016 ;
  • Les éventuels freins au dépistage des hépatites.

Le dépistage de l’hépatite B est généralement proposé aux personnes à risque d’exposition et non vaccinées. Il s’effectue par un dosage sanguin de trois marqueurs spécifiques, qui permettent de distinguer :

  • Les personnes non immunisées et n’ayant jamais été en contact avec le virus de l’hépatite B ;
  • Les personnes ayant été contact avec le virus de l’hépatite B et immunisées contre le virus (guéries de l’infection) ;
  • Les personnes encore porteuses du virus de l’hépatite B (infection en cours).

Le dépistage de l’hépatite C est effectué chez les personnes présentant un risque d’exposition au virus et s’effectue par une simple prise de sang (sérologie virale).

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Deux freins au dépistage identifiés

L’analyse des données a révélé plusieurs points importants. Bien que le dépistage soit plus actif en Ile-de-France que dans les autres régions françaises, il demeure insuffisant pour détecter l’ensemble de la population touchée. Pourtant, les recommandations de dépistage semblent relativement bien suivies par les populations à risque. Les progrès de dépistage pourraient cibler les populations les moins informées en termes de prévention et de santé. En effet, le dépistage est plus fréquent au sein des populations à niveau éducatif élevé.

Deux principaux freins au dépistage ont été identifiés :

  • Le fait de ne pas y penser ;
  • Le fait qu’aucun professionnel de santé ne l’ait proposé.

Deux aspects sur lesquels travailler pour améliorer le dépistage des hépatites B et C.

Cet état des lieux est très utile pour renforcer les stratégies de dépistage des hépatites, aussi bien par les professionnels de santé que par les acteurs associatifs. Or, plus le dépistage et la prise en charge sont précoces, plus les risques associés à ces maladies sont réduits.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Dépister les hépatites B et C pour mieux diagnostiquer en Île-de-France. ORS. Consulté le 28 janvier 2020.