L’hypotension orthostatique est un trouble fréquent, particulièrement chez les personnes âgées. Tandis que chez certains patients, elle n’entraîne que peu de symptôme, d’autres souffrent de malaises sévères voire de chutes. Plusieurs causes peuvent en être à l’origine. La prise en charge de ce trouble repose sur de simples mesures hygiéno-diététiques, une modification de traitement ou parfois la prise d’un médicament anti-hypotenseur (la midodrine).
Définition et symptômes
A propos de la pression artérielle
D’ordinaire, la pression artérielle (autrement dit, la force à laquelle le sang est propulsé dans les vaisseaux) est étroitement maintenue constante par l’organisme. Lorsqu’elle est trop élevée, les organes et les vaisseaux peuvent être endommagés. Une hypertension artérielle peut même être à l’origine de la rupture d’un vaisseau et entraîner un saignement ou d’autres complications graves. A l’inverse, lorsque la pression artérielle est trop basse, tous les organes ne sont pas correctement irrigués et les cellules ne reçoivent pas l’oxygène et les nutriments nécessaires à leur bon fonctionnement. Une hypotension artérielle trop importante peut être fatale. On parle « d’état de choc » au cours duquel les organes sont endommagés à cause du manque de flux sanguin.
La pression sanguine varie constamment selon les activités de chacun. Ainsi, une activité physique va naturellement la faire augmenter, tandis qu’une sieste va l’abaisser.
Une tension artérielle s’exprime en millimètres de mercure (ou mmHg) par :
- Un premier chiffre qui correspond à la pression maximale (pression systolique), autrement dit celle employée lorsque le cœur se contracte afin d’envoyer le sang dans le corps ;
- Un second qui est la pression minimale (pression diastolique) et correspond au relâchement du cœur.
Une pression artérielle normale est comprise entre 90/60 mmHg et 130/80 mmHg.
Qu’est-ce que l’hypotension orthostatique ?
L’hypotension orthostatique, aussi appelée hypotension posturale, est une baisse excessive de la pression artérielle en position debout. Scientifiquement, ce trouble est avéré lorsque la pression systolique chute de plus de 20 mmHg, et/ou la pression diastolique de 10 mmHg.
Cette anomalie se traduit par divers symptômes : des troubles visuels, des vertiges, une sensation de faiblesse, voire de chutes.
L’origine de l’hypotension orthostatique est inconnue. Cependant, plusieurs facteurs semblent favoriser sa survenue :
- Certaines pathologies endocriniennes, par exemple l’hypothyroïdie ou la maladie d’Addison ;
- La baisse de volume sanguin drainé par les vaisseaux ;
- L’administration de médicaments comme les antihypertenseurs, les neuroleptiques ou les antidépresseurs tricycliques ;
- Un alitement prolongé ;
- Des maladies du système nerveux ;
- L’ablation chirurgicale de certains nerfs.
L’hypotension orthostatique touche 7% de la population. Sa survenue augmente avec l’âge et les pathologies concomitantes. 16% des patients de plus de 65 ans sont concernés.
À savoir ! On parle d’hypotension orthostatique idiopathique lorsque l’origine du trouble n’a pas pu être déterminée.
Quels symptômes ?
L’hypotension orthostatique concerne essentiellement les adultes.
Elle se traduit par une hypotension artérielle lors du passage de la position allongée à la position debout. Elle peut être associée à une dysfonction érectile ou à des troubles urinaires.
Les symptômes de ce trouble de la circulation peuvent se manifester plus ou moins rapidement après le changement de position. Parmi les plus fréquents, on trouve : des maux de tête, des vertiges, des troubles visuels (vision floue, voire perte de la vue), une sensation de faiblesse, un malaise, des troubles de l’équilibre, une perte de connaissance.
À savoir ! Lorsque la pression artérielle est trop basse, le premier organe à dysfonctionner est le cerveau en raison de sa localisation (point le plus élevé du corps et donc le plus difficile à atteindre pour le flux sanguin qui doit lutter contre la gravité) d’où les étourdissements et les sensations de vertige.
A noter ! Chez certains patients, l’hypotension n’engendre aucun symptôme, tandis que chez d’autres, elle sera moins bien tolérée et pourra faire chuter le patient. Ce trouble peut également compromettre un maintien à domicile et avoir un impact important sur la qualité de vie du patient.
Diagnostic et traitement
Quel diagnostic ?
Le diagnostic est clinique. Elle repose sur la présence des symptômes ainsi que sur la mesure de la pression artérielle.
L’hypotension orthostatique est diagnostiquée grâce à la mise en évidence d’une diminution importante de la pression artérielle, et plus précisément :
- Une diminution de la pression artérielle systolique supérieure ou égale à 20 mmHg ;
- Et/ou une diminution de la pression artérielle diastolique supérieure ou égale à 10 mmHg.
La pression artérielle et la fréquence cardiaque sont mesurées après au moins 5 minutes de repos en position allongée, et 1 à 3 minutes après le passage en position debout (ou assis, selon les cas).
Dès le diagnostic établi, la cause de l’hypotension orthostatique est systématiquement recherchée. Le médecin détermine la durée et la sévérité des symptômes. Les éléments déclencheurs et les antécédents médicaux familiaux sont également étudiés.
Des examens complémentaires peuvent être prescrits : Électrocardiogramme (ou ECG), dosage de la TSH, glycémie, etc. En cas de suspicion de dysfonction végétative, le test de la table basculante peut être pratiqué. Lors de ce test le patient est tenu sur une table motorisée par des sangles. La table est inclinée en position couchée pendant 15 minutes puis en position verticale (simulant la position debout) pendant 45 minutes afin d’étudier les symptômes.
Quel traitement ?
Le traitement de l’hypotension orthostatique dépend de son origine, si elle est connue ou pas. Ainsi, lorsque la chute de la pression artérielle est liée à la prise d’un médicament, il suffit souvent de diminuer le dosage de ce dernier.
Dans la majorité des cas, la prise en charge d’une hypotension orthostatique est non médicamenteuse.
Ainsi, il est recommandé de rester assis quelques secondes au lever avant de se mettre debout. Il est également utile :
- d’augmenter la quantité d’eau ingérée quotidiennement ;
- d’éviter la station debout prolongée ;
- de limiter la consommation d’alcool ou l’exposition à la chaleur ;
- de surélever la tête de lit d’une dizaine de degrés ;
- de conserver une activité physique ;
- d’utiliser des bas ou des chaussettes de contention ;
- de préférer la position assise pour se doucher ou aller aux toilettes.
Dès que les symptômes apparaissent, il est possible de les diminuer en interrompant le lever, serrant une balle de manière répétée dans la main, d’agripper ses deux mains devant la poitrine et les écarter avec vigueur. Enfin, il existe d’autre façon de faciliter le retour veineux, par exemple en croisant les pieds et en serrant les jambes l’une contre l’autre, en inclinant le buste vers l’avant ou en s’accroupissant.
Pour les hypotensions artérielles sévères de la midodrine peut être prescrite. L’usage de cette molécule est, cependant, restreint en raison de ses effets secondaires (hypertension).
Charline D., Docteur en pharmacie
– Hypotension orthostatique. LE MANUEL MSD. Consulté le 2 mars 2020.
– Hypotension orthostatique. VIDAL. Consulté le 2 mars 2020.