Urétrocystographie


Rédigé par Charline D. et publié le 21 février 2020

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Une urétrocystographie est un examen d’imagerie radiographique visant à analyser le fonctionnement et la morphologie de la vessie et de l’urètre. Cet examen peut également mettre en évidence une malformation ou un reflux vésico-urétéro-rénal.

Définition et objectif de l’examen

L’appareil urinaire

La vessie est une poche permettant le stockage (500mL) de l’urine. Elle est localisée :

  • Chez la femme, en dessous de l’utérus et devant le vagin ;
  • Chez l’homme, devant le rectum et au-dessus de la prostate.

Grâce à sa paroi extensible, elle s’agrandit et rétrécie en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient. Elle appartient à un ensemble d’organes, chargés de fabriquer et expulser l’urine en dehors du corps, appelé appareil urinaire. Il est composé des reins, des uretères, de la vessie et de l’urètre.

L’urine est produite par les reins. Elle rejoint la vessie via 2 conduits appelés « uretères ». Lorsque le volume d’urine dans la vessie atteint un certain seuil (environ 300mL), le besoin d’uriner apparaît. En attendant, les muscles du périnée et le sphincter de l’urètre restent contracter pour retenir l’urine.

Au moment de la miction (action d’uriner), le sphincter se décontracte et ce sont les muscles de la vessie qui prennent le relais afin d’évacuer l’urine de la vessie via l’urètre. À tout moment, la miction peut être interrompue par une contraction volontaire de l’urètre et des muscles du périnée.

 

L’urètre, comme les uretères, est un conduit permettant le transport de l’urine. Cependant, elle a une fonction en plus : la capacité de se contracter (pour retenir l’urine) ou de se relâcher (pour vidanger la vessie). C’est ce que l’on appelle la continence.

 

Principe et objectif de l’urétrocystographie

L’urétrocystographie est un examen radiologique direct des voies urinaires qui permet une exploration à la fois morphologique et dynamique de la vessie, de l’urètre et de la jonction urétéro-vésicale.

Il existe plusieurs techniques possibles pour réaliser l’examen, mais toutes consistent en un principe commun : photographier la progression d’un liquide (le produit de contraste) dans la vessie et l‘urètre.

  • Urétrocystographie mictionnelle lors d’une urographie intraveineuse. Le produit de contraste est injecté par voie intraveineuse, ainsi la vessie se remplie d’urine radio-opaque. Des clichés radiographiques permettent donc de visualiser la morphologie de l’urètre et la potentielle présence d’un conduit anormal. L’examen dure entre 60 et 90 minutes.
  • Urétrocystographie mictionnelle par ponction sus-pubienne. Le produit de contraste est directement injecté dans la vessie via une aiguille introduite en sus pubien sous contrôle échographique. L’examen dure environ 30 minutes, et ne nécessite pas d’anesthésie. Cette méthode permet de visualiser le bon fonctionnement des valves anti-reflux urinaires, et de détecter un éventuel rétrécissement de l’urètre.
  • Urétrocystographie rétrograde. Le produit de contraste est injecté via une sonde introduite dans l’urètre. L’examen dure environ 30 minutes. Cette technique permet d’identifier des anomalies de l’urètre telles que des cicatrices ou des déchirures.

Ce type d’examen permet, notamment, de mettre en évidence un reflux vésico-urétéro-rénal témoignant d’une malformation au niveau de la jonction entre la vessie et l’uretère. L’urétrocystographie est également prescrite en cas de difficulté à uriner en rapport avec une hypertrophie bénigne de la prostate.

Préparation

Une urétrocystographie ne nécessite aucune préparation particulière. Cet examen n’implique pas d’hospitalisation.

Le jour de l’examen, il est demandé d’effectuer une toilette intime soigneuse. Un nettoyage antiseptique sera, par ailleurs, effectué dans la salle de radiologie juste avant l’examen. Il est préférable de ne pas uriner avant l’introduction de la sonde.

Une prescription d’antibiotiques pendant les 3 jours qui entourent l’examen (c’est-à-dire 1 jour avant l’examen jusqu’au jour d’après l’examen) est possible afin de prévenir une éventuelle infection urinaire en lien avec l’examen.

À savoir ! Cet examen est totalement remboursé par la sécurité sociale et les mutuelles.

Le recours aux produits de contraste iodé est fréquent et normalement bien supporté. Cependant, certaines réactions graves sont possibles d’où l’intérêt de faire connaître à l’équipe médicale la présence d’allergie (particulièrement, quand elle est liée à certains médicaments), d’urticaire, d’eczéma ou d’asthme. Les mesures nécessaires seront ainsi mises en œuvre pour garantir le bon déroulement de l’examen, notamment par la prescription d’un traitement antiallergique de prévention.

Il est préférable d’avertir l’équipe médicale en cas de grossesse. En effet, par précaution, l’exposition aux rayons X sera la plus faible possible.

Par ailleurs, l’examen ne sera pas réalisé en cas d’infection urinaire. Il est demandé au patient d’effectuer un examen urinaire (ECBU) dans les 10 jours qui précédent l’examen afin de s’assurer de l’absence d’infection.

Déroulement d’une urétrocystographie et suites de l’examen

Comment se déroule une urétrocystographie ?

Une urétrocystographie se déroule en cabinet de radiologie ou à l’hôpital. L’examen dure entre 30 et 60 minutes. Pendant toute la durée de l’examen, l’équipe médicale est présente et installée derrière une vitre (protection contre les rayons X). La communication est possible à tout moment grâce aux micros et l’équipe est prête à intervenir en cas de problème.

À savoir ! Un produit de contraste est une substance (le plus souvent à base d’iode) rendant certains éléments opaques à l’image, et donc plus visibles, en les fixant. L’objectif d’une injection de produit de contraste est d’obtenir une meilleure visibilité des tissus sur le cliché.

Le patient prend place sur la table de radiologie. Il sera allongé toute la durée de l’examen. L’équipe médicale procède tout d’abord à l’injection de produit de contraste iodé selon la technique choisie :

  • Pour urétrocystographie dite rétrograde, une sonde est préalablement introduite par l’urètre. Cette étape peut être source d’inconfort (sensation d’irritation possible). Par ailleurs, la distillation du produit de contraste peut provoquer, chez certaines personnes, une sensation de bouffée de chaleur et une petite irritation locale temporaire.
  • En cas d’urétrocystographie par ponction sus pubienne, le produit est directement injecté dans la vessie (au travers de la peau) après une anesthésie locale.
  • Enfin, en cas d’urétrocystographie associée à une urographie intraveineuse, l’injection du produit est réalisée par voie intraveineuse au préalable.

Des clichés sont ensuite réalisés pendant le remplissage de la vessie dans le cas d’une urétrocystographie rétrograde.

En cas d’urétrocystographie mictionnelle (par ponction sus pubienne ou associée avec une urographie intraveineuse), les clichés seront effectués pendant la miction ou immédiatement après. Pour cela, il est demandé au patient d’uriner dans un récipient adapté, tout en restant sur la table de radiographie.

Après l’examen, il est fréquent de ressentir une petite gêne pour uriner, ou de constater la perte (légère) de sang. Ceci est normal et transitoire. En revanche, en cas de brûlures importantes pour uriner, d’urines contenant beaucoup de sang, de la fièvre ou des difficultés persistantes pour uriner, il est nécessaire de prendre contact avec le médecin traitant.

Et après ?

Un premier compte-rendu oral est souvent donné au patient juste après l’examen. Il s’agit d’une première approche. Les images sont ensuite analysées plus en détail. Le radiologue transmettra le compte-rendu écrit directement au médecin traitant.

Quels risques ?

Toute exploration médicale sur le corps humain, même réalisée dans les meilleures conditions (sécurité et compétence maximales) comporte des risques.

En cas de urétrocystographie rétrograde, l’insertion de la sonde dans l’urètre peut provoquer un malaise transitoire et sans gravité. Le risque d’infection urinaire est faible. Dans de très rares cas, l’urètre peut être blessé lors du geste d’insertion de la sonde et provoquer un petit saignement. Enfin, exceptionnellement, le sondage peut être à l’origine d’un rétrécissement de l’urètre chez l’homme.

En cas de urétrocystographie sus-pubienne, un petit hématome peut se former au niveau de l’injection. Il se résorbera spontanément en quelques jours.

Une coloration des urines, en lien avec un petit saignement de la paroi de la vessie, est fréquente et sans gravité. Beaucoup plus rarement, une réelle hémorragie nécessite, en revanche, parfois une intervention.

Une fuite du produit autour de l’urètre et de la vessie pendant l’injection du produit de contraste est rare, mais sans gravité. Lorsque la fuite est trop importante, elle peut nécessiter un traitement antibiotique.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Examens d’imagerie des voies urinaires. LE MANUEL MSD. Consulté le 29 janvier 2020.
– Urétrocystographie mictionnelle. LAROUSSE. Consulté le 29 janvier 2020.

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