Lymphogranulomatose vénérienne


Rédigé par Charline D. et publié le 14 janvier 2020

Lymphogranulomatose

La lymphogranulomatose vénérienne est une infection sexuellement transmissible rare causée par la bactérie Chlamydia trachomatis. On trouve plus volontiers la lymphogranulomatose vénérienne chez les hommes homosexuels. Elle se manifeste par un écoulement purulent et des ulcérations au niveau des organes génitaux. Il est important de dépister et traiter cette affection le plus rapidement possible, car elle peut être à l’origine de complications graves.

Définition et symptômes

A propos des MST ou IST

Lymphogranulomatose-1Il existe plus d’une trentaine d’infections sexuellement transmissibles. Elles ont toutes en commun le fait d’être transmises par voie sexuelle et sont d’origine infectieuse. En France, le nombre d’IST ne cesse d’augmenter depuis les années 1990. En effet, dans les pays développés, ces pathologies et leurs complications comptent parmi les 5 motifs de consultation les plus fréquents.

Les IST les plus rencontrées sont : la blennorragie gonococcique, les chlamydioses, l’hépatite B, l’herpès génital, les condylomes génitaux, la syphilis, les infections à mycoplasmes et trichomonas et le VIH.

À savoir ! Les maladies sexuellement transmissibles peuvent être d’origine bactérienne, virale ou dues à des protozoaires.

Une IST peut se manifester de diverses façons : des écoulements génitaux, une inflammation des organes génitaux (rougeurs cutanées et gonflement), des lésions au niveau des muqueuses et éventuellement de la peau autour des organes génitaux, la présence de ganglions au niveau de l’aine, des douleurs dans le bas-ventre, de la fièvre, de la fatigue, etc. La présence de ces symptômes nécessite une consultation médicale.

Il est important de dépister une IST. En effet, dès le diagnostic établi, il est nécessaire de procéder immédiatement à la mise en place du traitement afin d’éviter la transmission de l’infection, mais aussi au dépistage des éventuels partenaires sexuels.

Chaque IST dispose de son propre traitement.

Qu’est-ce que la lymphogranulomatose vénérienne ?

La lymphogranulomatose vénérienne, aussi appelée maladie de Nicolas-Favre, est une affection provoquée par Chlamydia trachomatis. Plus précisément, 3 sérotypes de la bactérie Chlamydia trachomatis sont en cause : le L1, le L2 et le L3.

Cette maladie est endémique dans certaines régions d’Afrique, d’Inde, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud et des Caraïbes. Quelques cas sont également parfois diagnostiqués aux Etats-Unis. Les hommes sont les plus concernés, plus particulièrement lorsqu’ils ont des rapports sexuels avec d’autres hommes.

Quels symptômes ?

Classiquement, la lymphogranulomatose vénérienne évolue en 3 phases.

La première phase débute après quelques jours d’incubation par une petite lésion cutanée au point d’entrée (bouche, anus, gland, urètre) de la bactérie. La peau s’ulcère, mais guérit vite si bien que la lésion passe facilement inaperçue.

Entre 2 à 4 semaines après, la deuxième phase débute par l’apparition de pus et d’une augmentation du volume des ganglions inguinaux ou du cou (selon la localisation de l’affection), plus ou moins douloureuse. La peau peut s’enflammer, avec de la fièvre et une sensation de malaise. Rarement, et tardivement, les ganglions peuvent percer, et du pus s’écoule par des trous appelés fistules.

Chez la femme, les lésions initiales peuvent être localisées au niveau du col de l’utérus, du vagin et impliquer une inflammation des ganglions lymphatiques périrectaux et pelviens profonds. On peut parfois observer un écoulement de pus et de sang.

Une lymphogranulomatose vénérienne anale provoque une inflammation douloureuse de l’anus, avec des écoulements de sang et de pus associés à des envies fréquentes d’aller à la selle, mais sans émission de selle ou seulement un écoulement de glaires.

Lorsque la lymphogranulomatose vénérienne affecte l’urètre ou le gland, elle se traduit par une sensation de brûlure en urinant et une augmentation de volume des ganglions inguinaux (au niveau de l’aine).

Enfin, lorsque l’affection est localisée au niveau de la bouche, elle se manifeste par une inflammation persistante et douloureuse de la gorge, parfois associée à des ganglions du cou ou des aisselles.

Durant la troisième phase, les lésions guérissent en laissant des cicatrices. Des fistules peuvent persister ou récidiver. Aussi, une inflammation chronique peut se développer lorsqu’une infection non traitée obstrue les vaisseaux lymphatiques et entraîne des lésions cutanées.

À savoir ! La lymphogranulomatose peut aussi être asymptomatique.

Non prise en charge, la lymphogranulomatose vénérienne peut engendrer une inflammation de la région anale et génitale, avec un œdème important et des ulcères responsables de douleurs et troubles intestinaux. Par ailleurs, elle peut s’étendre à d’autres régions du corps et être source d’arthrite, d’inflammation cardiaque ou cérébrale ou de troubles hépatiques.

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Lymphogranulomatose-2Il est primordial de dépister une IST. Une fois le diagnostic établi, il est nécessaire de procéder immédiatement à la mise en place des mesures permettant d’éviter la transmission de l’infection et le soulagement du patient.

Une lymphogranulomatose vénérienne peut être diagnostiquée par le médecin traitant, un médecin de CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic) ou un dermatologue-vénérologue lorsque les symptômes sont caractéristiques.

Le diagnostic nécessite :

  • Une analyse des écoulements (au niveau de l’urètre, l’anus et la gorge) lorsqu’ils existent ;
  • Une analyse d’urine pour mettre en évidence la présence de la bactérie ;
  • Une analyse de sang pour mettre en évidence les anticorps contre la bactérie.

Les prélèvements sont effectués par écouvillonnage (en frottant la lésion ou le pus avec une sorte de « coton tige ») sous anuscopie ou rectoscopie en cas anorectite (inflammation de l’anus et du rectum) ou par ponction au niveau d’un ganglion.

Le ou les partenaires sexuelles du patient doivent également être dépistés afin d’éviter toute réinfestation.

À savoir ! Prévenir les infections sexuellement transmissibles est capital. La prévention repose sur l’utilisation du préservatif masculin ou féminin.

Quel traitement ?

Le traitement de la lymphogranulomatose vénérienne est simple, mais il est plus long que pour les autres maladies sexuellement transmissibles comme la chlamydia, par exemple. Il doit être initié le plus rapidement possible, sans attendre les résultats.

Le traitement repose sur la prise d’un antibiotique, la doxycycline généralement ou l’érythromycine, pendant 3 à 6 semaines. Lorsque celui-ci est débuté avant la 3ème phase de la maladie, il n’y a pas de séquelles. Les rapports sexuels ne sont pas conseillés pendant la durée du traitement.

Après guérison, un suivi étroit doit être poursuivi les 6 mois suivants. A noter que le traitement n’immunise pas contre une nouvelle contamination, et ne dispense donc pas des mesures préventives.

Au-delà du traitement médicamenteux, il est nécessaire d’appliquer certaines mesures pendant la durée du traitement afin d’en assurer l’efficacité :

  • Utilisation de préservatifs ;
  • Respecter la prescription du médecin même lorsque les symptômes ont disparu ;
  • Effectuer une visite de contrôle chez le médecin lorsque le traitement est terminé ;
  • Demander à son ou ses partenaires de suivre le traitement également ;
  • Contacter ses anciens partenaires pour leur conseiller un dépistage.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Lymphogranulomatose vénérienne (maladie de Nicholas-Fabre).LE MANUEL MSD. Consulté le 14 janvier 2020.
– La lymphogranulomatose vénérienne. Société nationale française de colo-proctologie.SNFCP. Consulté le 14 janvier 2020.
– La LGV, c’est quoi ? Sida Info Service.SIDA INFO SERVICE. Consulté le 14 janvier 2020.

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