La bactérie chlamydia trachomatis est responsable d’infections génitales chez l’homme et la femme. On parle de Chlamydia. Elle représente la première cause d’infection sexuellement transmissible d’origine bactérienne. La chlamydia touche plus volontiers les populations jeunes. Bien que l’infection soit généralement asymptomatique, l’inflammation engendrée par la présence de la bactérie peut être à l’origine de stérilité à long terme. Le diagnostic repose sur l’analyse de prélèvements génitaux, ou sur une sérologie quand ceux-là ne sont pas possibles. Une antibiothérapie courte permet de traiter l’infection. Cependant, les réinfections sont possibles en cas d’exposition à la bactérie. Pour prévenir la chlamydia, le préservatif ainsi que des dépistages réguliers sont indispensables.
Définition et symptômes
Qu’est-ce qu’une infection sexuellement transmissible ?
Les infections sexuellement transmissibles ou IST sont des infections causées par des bactéries, virus ou parasites transmis par voie sexuelle. On compte plus d’une trentaine d’IST différentes. Les plus fréquentes sont : la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis et la trichomonase.
Chaque jour, plus d’un million d’individus à travers le monde contractent une infection sexuellement transmissible. On estime que, chaque année, 357 millions de personnes sont concernés par l’une de quatre IST les plus fréquentes.
Ce type d’infection se transmet essentiellement par contact cutané prolongé à l’occasion d’un rapport sexuel (vaginal, anal ou oral). Certaines IST sont aussi transmissibles par voie sanguine : transfusion sanguine ou grossesse.
À noter qu’une IST n’engendre pas nécessairement de symptômes, il est donc primordial de se faire dépister. Lorsqu’ils existent, les symptômes les plus fréquents sont : les écoulements vaginaux ou urétraux, la présence d’ulcérations génitales et des douleurs abdominales.
Qu’est-ce que la chlamydia ?
Une chlamydia est une infection due à une bactérie, Chlamydiae trachomatis, susceptible d’engendrer une infection uro-génitale ou ano-rectale. L’infection à Chlamydiae trachomatis est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente chez les jeunes (entre 16 et 24 ans), notamment les femmes.
Comme les autres IST, la transmission de l’infection a essentiellement lieu à l’occasion de rapports sexuels non protégés, qu’ils soient par voie génitale, buccale, anale ou à l’aide d’objet contaminé (par exemple des sex-toys). La transmission est aussi possible de la mère à l’enfant lors de la grossesse ou de l’accouchement. En effet, lorsque la mère est infectée, la bactérie est transmise à l’enfant dans 60 à 70% des cas.
À savoir ! Le fait d’avoir déjà contracté une Chlamydia et d’avoir été traité ne protège pas d’une nouvelle infestation.
Dans la majorité des cas, à savoir 75% des femmes et 50% des hommes, l’infection est asymptomatique, ce qui favorise la propagation de la bactérie dans la population et engendre un diagnostic tardif.
Enfin, on distingue 19 types différents de Chlamydia trachomatis. Chacun d’entre eux est à l’origine de manifestations spécifiques.
Quels sont les symptômes ?
Dans la majorité des cas, l’infection ne présente aucun symptôme.
Certains hommes peuvent parfois souffrir d’urétrite purulente, autrement dit une inflammation de l’urètre (conduit d’évacuation de l’urine). L’urétrite peut se compliquer d’une inflammation des testicules, on parle d’orchi-épididymite, à l’origine d’une stérilité lorsque l’infection n’est pas traitée.
Une arthrite réactionnelle peut survenir après une urétrite. Elle est associée au syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter qui est une maladie à l’origine d’une inflammation des articulations, de l’urètre et de la conjonctive de l’œil. L’inflammation concerne surtout les grosses articulations des membres inférieurs. Parfois, des talalgies (douleurs au talon) et des tendinites peuvent être associées.
Certaines femmes peuvent souffrir :
- D’une vaginite ou cervicite (inflammation vaginale ou de l’utérus) ;
- D’une endométriose qui est une inflammation du tissu tapissant l’intérieur de l’utérus ;
- De douleurs pelviennes ;
- D’une salpingite (inflammation des trompes utérines). Cette dernière, lorsqu’elle n’est pas traitée, peut s’étendre à l’abdomen et provoquer une inflammation des tissus hépatiques et rénaux.
À long terme, il existe des séquelles : grossesses extra-utérines, stérilité ou douleurs pelviennes chroniques.
Des rectites (inflammation du rectum) sont parfois rencontrées chez des hommes ou des femmes.
La lymphogranulomatose vénérienne (LGV), aussi appelée maladie de Nicolas et Favre est une pathologie peu répandue en France, et qui concerne uniquement la population homosexuelle. Elle se traduit d’abord par des ulcérations génitales ou anales, puis par l’apparition de ganglion au niveau de l’aine, et enfin par une fibrose génitale et anale.
Enfin, chez le nourrisson, l’infection se traduit par une kératoconjonctivite. Plus rarement, le nouveau-né peut souffrir d’une pneumopathie atypique.
Diagnostic et traitement
Quel diagnostic ?
Une chlamydia est suspectée par un médecin lorsqu’il existe certains symptômes comme des écoulements au niveau du vagin ou du pénis.
Cependant, comme la présence de symptômes n’est pas fréquente, les infections à chlamydia sont généralement diagnostiquées grâce à l’analyse de prélèvements génitaux. La méthode diagnostic utilisée est la PCR. Elle peut être réalisée à partir de prélèvements génitaux, mais aussi d’urines ou de gorge. Une sérologie permet de mettre en évidence les anticorps spécifiques présents dans le sang du patient. Cette dernière est employée lorsqu’un prélèvement est impossible à réaliser.
Compte tenu de la fréquence de l’infection à chlamydia, et de son caractère asymptomatique fréquent, le dépistage systématique des sujets à risque élevé d’infections sexuellement transmissibles est recommandé. Les individus concernés par ces dépistages sont :
- Les femmes sexuellement actives, de moins de 25 ans, ayant des antécédents d’IST, ayant un comportement sexuel à haut risque (plusieurs partenaires, nouveau partenaire, prostituées, la non-utilisation de préservatifs) ou ayant un partenaire atteint d’une IST ;
- Les femmes enceintes. Ces dernières sont testées lors de leur première visite prénatale, et parfois également lors du 3ème trimestre ;
- Les hommes ayant des rapports homosexuels.
Quel traitement ?
Le traitement des infections urogénitales non compliquées à Chlamydia trachomatis consiste en la prise d’antibiotique : l’Azithromycine en dose unique ou la Doxycycline pendant 7 jours ou certaines fluoroquinolones comme la Lévofloxacine.
En cas d’infections génitales compliquées comme la salpingite ou l’endométriose, le traitement est plus long et peut reposer sur l’utilisation de plusieurs antibiotiques en association.
À savoir ! Il n’existe aucun vaccin capable de prévenir la Chlamydia.
Le ou les partenaires du patient doivent être traités simultanément afin d’éviter toute réinfection.
Comment prévenir la chlamydia ?
Certaines mesures préventives générales peuvent permettre de se protéger des infections à Chlamydia :
- Utiliser correctement et systématiquement un préservatif ;
- Éviter les pratiques sexuelles dangereuses, par exemple changer fréquemment de partenaire, avoir des rapports avec des prostituées ou avoir des relations avec quelqu’un qui a d’autres partenaires sexuels ;
- Un dépistage régulier, particulièrement en cas de comportement à risque ;
- Le traitement précoce des infections ;
- Le traitement du ou des partenaires si besoin.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Chlamydia trachomatis. Cerballiance. Consulté le 25 juillet 2019.
– Maladies et infections sexuellement transmissibles. Ameli. Consulté le 25 juillet 2019.