Chlamydiose


Rédigé par Estelle B. et publié le 31 janvier 2024

Jeune femme ayant des douleurs au ventre dû aux chlamydia

La bactérie chlamydia trachomatis est responsable d’infections génitales chez l’homme et la femme. On parle de chlamydiose ou d’infections à Chlamydia. Elle représente la première cause d’infection sexuellement transmissible d’origine bactérienne. La chlamydia touche plus volontiers les populations jeunes. Bien que l’infection soit généralement asymptomatique, l’inflammation engendrée par la présence de la bactérie peut être à l’origine d’une stérilité à long terme. Le diagnostic repose sur l’analyse de prélèvements génitaux, ou sur une sérologie quand ceux-là ne sont pas possibles. Une antibiothérapie courte permet de traiter l’infection. Cependant, les réinfections sont possibles en cas d’exposition à la bactérie. Pour prévenir la chlamydiose, le préservatif ainsi que des dépistages réguliers sont indispensables.

Tube contenant le test de chlamydiaChlamydiose, une infection sexuellement transmissible ?

Les infections sexuellement transmissibles ou IST sont des infections causées par des bactéries, virus ou parasites transmis par voie sexuelle. On compte plus d’une trentaine d’IST différentes. Les plus fréquentes sont : la chlamydiose, la gonorrhée, la syphilis et la trichomonase.

Chaque jour, plus d’un million d’individus à travers le monde contractent une infection sexuellement transmissible. On estime que, chaque année, 357 millions de personnes sont concernés par l’une de quatre IST les plus fréquentes.

Ce type d’infection se transmet essentiellement par contact cutané prolongé à l’occasion d’un rapport sexuel (vaginal, anal ou oral). Certaines IST sont aussi transmissibles par voie sanguine : transfusion sanguine, pendant la grossesse (échanges materno-fœtaux) ou en cas d’usage de drogues par voie veineuse.

À noter qu’une IST n’engendre pas nécessairement de symptômes, il est donc primordial de se faire dépister. Lorsqu’ils existent, les symptômes les plus fréquents sont : les écoulements vaginaux ou urétraux, la présence d’ulcérations génitales et des douleurs abdominales.

Qu’est-ce que la chlamydiose ?

Une chlamydiose est une infection due à une bactérie, Chlamydiae trachomatis, susceptible d’engendrer une infection uro-génitale ou ano-rectale. L’infection à Chlamydiae trachomatis est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente chez les jeunes (entre 16 et 24 ans), notamment les femmes.

Un chiffre à retenir : En 2020, on estimait à 128,5 millions le nombre de nouvelles infections à Chlamydia chez les adultes (âgés de 15 à 49 ans) dans le monde.

Comme les autres IST, la transmission de l’infection a essentiellement lieu à l’occasion de rapports sexuels non protégés, qu’ils soient par voie génitale, buccale, anale ou à l’aide d’objet contaminé (par exemple des sex-toys). La transmission est aussi possible de la mère à l’enfant lors de la grossesse ou au moment de l’accouchement. En effet, lorsque la mère est infectée, la bactérie est transmise à l’enfant dans 60 à 70% des cas.

À savoir ! Le fait d’avoir déjà contracté une Chlamydia et d’avoir été traité ne protège pas d’une nouvelle infestation.

Dans la majorité des cas, à savoir 75% des femmes et 50% des hommes, l’infection est asymptomatique, ce qui favorise la propagation de la bactérie dans la population et engendre un diagnostic tardif.

Enfin, on distingue 19 types différents de Chlamydia trachomatis. Chacun d’entre eux est à l’origine de manifestations spécifiques.

Quels sont les symptômes ?

Dans la moitié des cas, l’infection n’entraîne aucun symptôme chez les hommes et chez les femmes.

Les chlamydioses symptomatiques

Chez les hommes, la chlamydiose peut entraîner les symptômes suivants :

  • Un écoulement au niveau du pénis ou du rectum ;
  • Des brûlures à la miction, signe d’une inflammation de l’urètre (urétrite) ;
  • Des douleurs testiculaires, avec une évolution possible vers une inflammation du testicule ;
  • Des douleurs rectales.

Chez les femmes, les formes symptomatiques de la chlamydiose se manifestent par des signes cliniques discrets mais durables :

  • Des pertes vaginales blanchâtres ;
  • Des douleurs et brûlures à la miction ;
  • Des douleurs lors des rapports sexuels ;
  • Des petits saignements après les rapports sexuels ou entre les règles ;
  • Des douleurs dans le bas du ventre ;
  • Des douleurs rectales et des écoulements par l’anus.
  • De la fièvre peut être présente, mais elle reste rare.

Les complications et l’évolution de la chlamydiose

Chez les hommes, une chlamydiose non diagnostiquée et non traitée peut se compliquer d’une urétrite. L’urétrite peut s’accompagner d’une arthrite (inflammation des articulations et d’une conjonctivite, c’est le syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter.

Chez les femmes, la chlamydiose non diagnostiquée et non traitée peut évoluer vers des complications :

  • Une vaginite (inflammation du vagin) ;
  • Une cervicite (inflammation du col de l’utérus) ;
  • Une salpingite (inflammation des trompes utérines). Cette dernière, lorsqu’elle n’est pas traitée, peut s’étendre à l’abdomen et provoquer une inflammation des tissus hépatiques et rénaux.

À long terme, l’infection peut laisser des séquelles, avec la survenue de grossesses extra-utérines, d’une stérilité ou de douleurs pelviennes chroniques.

Des rectites (inflammation du rectum) sont parfois rencontrées chez des hommes ou des femmes.

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV), aussi appelée maladie de Nicolas et Favre est une pathologie peu répandue en France, et qui concerne uniquement la population homosexuelle. Elle se traduit d’abord par des ulcérations génitales ou anales, puis par l’apparition de ganglion au niveau de l’aine, et enfin par une fibrose génitale et anale.

Enfin, chez le nourrisson, l’infection se traduit par une kératoconjonctivite. Plus rarement, le nouveau-né peut souffrir d’une pneumopathie atypique.

Comment savoir si j’ai une chlamydiose ?

Diagnostic par le médecin de chlamydia d'un patient

Une chlamydiose ou infection à chlamydia est suspectée par un médecin ou une sage-femme lorsqu’il existe certains symptômes comme des écoulements au niveau du vagin ou du pénis, des démangeaisons, ou encore des brûlures.

Cependant, comme la présence de symptômes n’est pas fréquente, les infections à Chlamydia sont généralement diagnostiquées grâce à l’analyse de prélèvements génitaux. La méthode diagnostic utilisée est la PCR. Elle peut être réalisée à partir de prélèvements génitaux, mais aussi d’urines ou de gorge. Une sérologie permet de mettre en évidence les anticorps spécifiques présents dans le sang du patient. Cette dernière est employée lorsqu’un prélèvement est impossible à réaliser.

Compte tenu de la fréquence de l’infection à chlamydia, et de son caractère asymptomatique fréquent, le dépistage systématique des sujets à risque élevé d’infections sexuellement transmissibles est recommandé. Les individus concernés par ces dépistages sont :

  • Les femmes sexuellement actives, de moins de 25 ans, ayant des antécédents d’IST, ayant un comportement sexuel à haut risque (plusieurs partenaires, nouveau partenaire, prostituées, la non-utilisation de préservatifs) ou ayant un partenaire atteint d’une IST ;
  • Les femmes enceintes. Ces dernières sont testées lors de leur première visite prénatale, et parfois également lors du 3ème trimestre ;
  • Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Comment traiter une chlamydiose ?

Le traitement des infections urogénitales non compliquées à Chlamydia trachomatis consiste en la prise d’antibiotique : l’Azithromycine 1g en dose unique ou l’érythromycine 500 mg, deux fois par jour pendant 14 jours.

Si le patient est également infecté par le gonocoque, le traitement antibiotique est complété par une injection intramusculaire de 500 mg de ceftriaxone.

Pour la lymphogranulomatose vénérienne (LGV), le traitement antibiotique est nécessaire pendant 3 à 4 semaines

À savoir ! Il n’existe aucun vaccin capable de prévenir la chlamydiose.

Le ou les partenaires sexuels du patient doivent être traités simultanément afin d’éviter toute réinfection. Le patient doit informer son ou ses partenaires de son infection, pour qu’ils se fassent dépister au plus vite. Pendant toute la durée du traitement, le patient doit éviter tout rapport sexuel.

Comment prévenir la chlamydiose ?

Certaines mesures de prévention peuvent permettre de se protéger des infections à Chlamydia :

  • Utiliser correctement et systématiquement un préservatif masculin ;
  • Éviter les pratiques sexuelles à risques, par exemple les partenaires multiples, les rapports avec un partenaire en situation de prostitution ;
  • Un dépistage régulier, particulièrement en cas de comportement à risque ;
  • Le traitement précoce des infections ;
  • Le traitement du ou des partenaires si besoin.

Dans tous les cas, au moindre signe suspect, il faut consulter un professionnel de santé pour en parler.

Publié le 24 septembre 2019, mis à jour par Estelle B., Docteur en pharmacie le 29 janvier 2024.

Sources
– Infection à Chlamydia. www.ameli.fr. Consulté le 29 janvier 2024.
– Chlamydiose (infection à Chlamydia) www.who.int. Consulté le 29 janvier 2024.