Gonalgie


Rédigé par Charline D. et publié le 28 novembre 2017

GonalgieLes gonalgies désignent les douleurs au niveau d’un ou des deux genoux. Elles sont très fréquentes et surviennent le plus souvent de manière brutale après un traumatisme comme une entorse par exemple. En revanche, lorsque l’origine est mécanique ou inflammatoire, elles apparaissent plus progressivement.

Définition et symptômes

Le terme « gonalgie » désigne un syndrome douloureux au niveau du genou. Chacun des composants de l’articulation peut être à l’origine des douleurs qui sont fréquentes en raison d’une sollicitation quasi-permanente de l’articulation.

L’articulation du genou est composée de deux os : le fémur se terminant par deux saillies osseuses (condyles) permettant au second os, le tibia, de s’insérer. D’autres éléments remplissent un rôle important en assurant la stabilité et le bon fonctionnement du genou :

  • Le cartilage qui permet aux deux os de glisser l’un sur l’autre pour effectuer un mouvement ;
  • Les ménisques, des petits coussinets de cartilage, situés de part et d’autre du genou afin d’absorber les chocs, stabiliser l’articulation et permettre un ajustement parfait entre les deux os ;
  • La capsule, une enveloppe fibreuse allant du bas du fémur au haut du tibia, recouvre entièrement l’articulation et contient le liquide synovial destiné à nourrir et lubrifier l’articulation ;
  • Les bourses synoviales sont des poches au sein de l’articulation contenant du liquide synovial permettant le glissement des différents éléments articulaires ;
  • Les ligaments contribuent à la stabilité du genou ;
  • Les muscles assurent également la stabilité du genou.

Les gonalgies peuvent avoir plusieurs origines : traumatique, mécanique ou inflammatoire.

Les douleurs du genou liées à un traumatisme peuvent être provoquées par une fracture de l’un des deux os associée ou non avec une fracture des cartilages. Une élongation des ligaments (par exemple lors d’une entorse du genou) ou des lésions au niveau des ménisques peuvent également en être l’origine.

Les gonalgies d’origine mécanique peuvent être engendrées par diverses pathologies. La plus fréquente reste toutefois l’arthrose du genou, aussi appelée « gonarthrose ». Cependant, beaucoup d’autres affections sont parfois responsables :

    • Une dégénérescence des ménisques liée à l’âge ;
    • Des fractures spontanées, fréquentes chez les sportifs ;
    • Une inflammation de la bourse située à l’avant du genou. On parle alors d’hygroma du genou ;
    • L’algodystrophie, un syndrome se manifestant par des douleurs, une raideur articulaire, des troubles circulatoires, une décalcification osseuse, etc. ;
    • Une ostéonécrose aseptique des condyles fémoraux (destruction de l’os au niveau des condyles) ;
    • Une douleur de la hanche se répercutant sur le genou ;
  • La maladie d’Osgood-Schlatter qui est une inflammation associée à une fragmentation de la petite bosse osseuse localisée à l’avant du genou. Elle se manifeste essentiellement chez les garçons entre 10 et 15 ans ;
  • La maladie de Paget, survient après 50 ans et provoque une déformation et un remaniement osseux anarchique.

Lorsque l’origine des douleurs est inflammatoire, elles peuvent être provoquées par :

  • Diverses maladies inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou le psoriasis par exemple ;
  • Des rhumatismes liés à la goutte (accumulation d’acide urique dans les articulations) ou à la chondrocalcinose (dépôt de calcium sur les ménisques et les cartilages de l’articulation) ;
  • Des tendinites ;
  • Une arthrite infectieuse due à la présence d’une bactérie dans l’articulation ;
  • Plus rarement, une tumeur.

Diagnostic

Avant de consulter son médecin pour des douleurs dans le genou, il est utile, pour guider le médecin, de savoir caractériser sa douleur et ses symptômes. Pour cela, il faut se poser plusieurs questions :

  • Où est localisée précisément la douleur ? Autrement dit, la douleur est elle plus à l’avant du genou, à l’arrière, sur les côtés ou sur la totalité du genou ?
  • La douleur diffuse-t-elle vers la jambe ? Est-ce que les deux genoux sont douloureux ?
  • Quelle est l’intensité de la douleur ? Cette intensité varie-t-elle ?
  • Quand apparaît la douleur ? Par quoi est-elle apaisée ? La douleur est-elle permanente ?
  • Quand les douleurs ont-elles commencées ? Depuis combien de temps durent-elles ?
  • Qu’est-ce qui a déclenché les douleurs ? (traumatisme, faux-mouvement, chirurgie, effort ou surmenage, sport, marche, etc.)
  • La douleur est-elle gênante pour les gestes de la vie quotidienne ?

Il faut également savoir détecter les symptômes associés à la douleur. Une raideur du genou se traduit par un genou jamais complément fléchi ou tendu. Les blocages du genou qu’il soit vrai ou faux (c’est-à-dire réflexe pour éviter la douleur) sont souvent rencontrés en cas de lésion du ménisque ou de pathologies de la rotule.

Une instabilité du genou ou la sensation de genou qui lâche, dans des escaliers par exemple, est révélatrice d’une pathologie des ligaments, des muscles ou de la rotule. Enfin, un gonflement du genou est souvent dû à un épanchement (accumulation de liquide) de liquide synovial ou à une inflammation d’une bourse.

La consultation avec le médecin traitant débute par un interrogatoire afin d’identifier les caractéristiques de la douleur (intensité, circonstance d’apparition, etc.), les symptômes associés et l’activité professionnelle du patient.

Ensuite, le médecin effectue l’examen clinique. Pour cela, le patient doit prendre plusieurs postures. D’abord debout, pour vérifier l’équilibre et rechercher une éventuelle déviation de l’axe de la jambe. On parle de genu varum lorsque le genou dévie vers l’extérieur, de genu valgum lorsque c’est vers l’intérieur. Une déviation vers l’avant (genou toujours légèrement fléchi) est appelée genu flexum tandis que vers l’arrière, on parle de genu recurvatum. Ensuite, le médecin observe la marche du patient afin de détecter une éventuelle boiterie. Enfin, l’inspection et la palpation  du genou couplées à diverses manœuvres en position allongé sur le dos permettent de mettre en évidence : un épanchement  (accumulation de liquide) dans l’articulation, une tuméfaction, des mouvements anormaux, une mobilité réduite ou des lésions des ménisques.

En cas de gonalgie, des examens complémentaires sont effectués en fonction des observations de l’examen clinique.

Une radiographie permet l’étude la structure osseuse et la détection d’éventuels dépôts de calcium dans les tissus. Le scanner permet aussi l’étude de la structure de l’os.

Une IRM peut être prescrite pour observer les ligaments, les bourses synoviales, les muscles et  les os.

L’échographie du genou est utile pour visualiser les ligaments, les bourses synoviales et les muscles. Elle permet aussi de rechercher un éventuel épanchement.

Une ponction articulaire, utilisée en cas d’épanchement ou d’inflammation de l’articulation, est le geste de prélever le liquide présent dans le genou. Une analyse du liquide est ensuite effectuée.

Enfin, une arthroscopie peut être pratiquée. Elle peut être utilisée aussi bien à visée thérapeutique (chirurgie des ménisques par exemple), que diagnostic. Elle consiste à explorer l’articulation via un tube relié à une camera.

Traitement

L’objectif du traitement est de réduire les douleurs. Il dépend de la cause et de la gravité. Le traitement peut être médicamenteux (antalgiques, anti-inflammatoires) ou chirurgical. En cas de douleurs bénignes, le soulagement du patient est obtenu par des AINS et du repos. Des symptômes plus sévères nécessitent une prescription du médecin. Par exemple, les gonalgies en lien avec de l’arthrose peuvent être traitées par des infiltrations de corticoïdes, voire une intervention chirurgicale.

Charline D., Pharmacien

– Gonalgie : définition, symptômes et causes. Ameli. Le 21 mars 2017.