Ostéophytose


Rédigé par Charline D. et publié le 14 septembre 2021

Ostéophytose

Les ostéophytes, également appelés becs de perroquet, correspondent des excroissances osseuses, qui se développent au niveau des articulations, à l’occasion de certaines maladies articulaires dégénératives, majoritairement l’arthrose. On parle d’ostéophytose. Les excroissances sont généralement indolores. Elles sont le fruit d’une réaction de l’os à une pression anormale qui s’exerce sur lui. Le diagnostic repose sur des examens d’imagerie médicale (scanner, échographie, etc.) de façon à visualiser les excroissances osseuses. Généralement, sauf s’il y a compression d’un nerf ou une limitation fonctionnelle, aucune prise en charge particulière n’est prescrite en cas d’ostéophytose. En revanche, la pathologie associée, souvent l’arthrose, nécessite un traitement adapté.

Définition et symptômes de l’ostéophytose

Qu’est-ce que l’ostéophytose ?

Une ostéophytose correspond à la présence d’ostéophytes, autrement dit d’excroissances osseuses au niveau d’une articulation. Toutes les articulations peuvent être concernées, mais l’ostéophytose est plus volontiers localisée au niveau des articulations suivantes :

  • Les genoux ;
  • Les hanches ;
  • La colonne vertébrale, et plus particulièrement, au niveau des vertèbres lombaires et cervicales ;
  • Les doigts.

À savoir ! Dans le langage courant, les ostéophytes sont plus connus sons le terme de becs de perroquet. Ce terme est directement lié à leur forme qui rappelle le bec crochu de ces fameux oiseaux.

La formation de ces excroissances osseuses est la conséquence d’une pression mal adaptée qui s’exerce sur l’os. En effet, pour soulager une pression trop importante qui s’exerce sur l’articulation, l’os produit, au niveau de ses extrémités distales, des tissus osseux immatures, dans le but d’augmenter la surface osseuse de contact, sur laquelle la pression s’exerce. Cependant, la formation de ce nouveau tissu osseux est bien souvent anarchique.

femme avec des douleurs dans le dos

L’ostéophytose et le développement d’ostéophytes est un phénomène consécutif à certaines pathologies dégénératives affectant les articulations, et plus précisément l’arthrose. Toutes les formes d’arthrose peuvent être associées à la formation d’ostéophytes, notamment :

  • L’arthrose du genou, médicalement appelée gonarthrose ;
  • L’ arthrose de la hanche(ou dans le jargon médical la coxarthrose) ;
  • L’arthrose cervicale.

L’usure progressive des cartilages osseux en cas d’arthrose est responsable d’une réaction anormale de reconstitution de tissu osseux destinée à compenser le vide créé dans l’articulation.
À noter ! L’ostéophytose ne s’observe pas dans les premiers stades de l’arthrose, mais plus tard, dans les stades évolutifs.

Par ailleurs, si l’ostéophytose est très souvent associée à l’arthrose. Elle peut également se manifester suite à une fracture osseuse, non diagnostiquée (petite fracture sans symptômes) ou mal prise en charge.

Quels symptômes ?

L’ostéophytose n’induit pas de douleurs particulières en elle-même. Elle correspond simplement à un mécanisme réactionnel osseux pour soulager une pression trop grande sur l’articulation. Ainsi, elle représente plutôt un symptôme qui doit faire évoquer la présence d’une maladie articulaire, comme l’arthrose, qui elle s’accompagne souvent de douleurs parfois très importantes et très invalidantes, comme : des douleurs au genou ou gonalgie, ou des maux de dos ou lombalgie

Si l’ostéophyte n’est généralement pas douloureux, il peut, cependant, en fonction de sa taille et de sa localisation, causer une gêne fonctionnelle, caractérisée par une raideur articulaire. En général, il est compliqué de distinguer les symptômes liés à l’arthrose de ceux engendrés par l’ostéophytose.

Par ailleurs, au niveau de la colonne vertébrale, la formation des ostéophytes peut entraîner une réduction de l’espace du canal vertébral qui contient la moelle épinière et parfois comprimer les racines nerveuses issues de celle-ci. Leur présence peut alors provoquer des symptômes caractéristiques comme :

  • Des faiblesses musculaires ;
  • Des paresthésies (sensations anormales similaires à des fourmillements) ;
  • Des douleurs neurologiques.

Diagnostic et traitement de l’ostéophytose

Quel diagnostic ?

Les ostéophytes n’étant généralement pas douloureux en eux-mêmes, ils ne constituent donc pas un motif de consultation pour le patient. En revanche, les maladies avec lesquelles il peut être associé provoquent des douleurs qui justifient d’examens médicaux spécifiques.

L’examen clinique ne permet pas de différencier l’ostéophytose des autres pathologies articulaires, comme : l’arthrose, l’arthrite (inflammation des articulations) ou la capsulite (inflammation de la capsule articulaire de l’épaule).

La présence d’ostéophytes peut être recherchée dans le cadre du diagnostic et du suivi d’une maladie arthrosique. Ils témoignent, en effet, des pressions anormales et des dégradations cartilagineuses, qui se manifestent au niveau des articulations et qui sont responsables des conséquences osseuses de la maladie.

médecins qui commentent une radiographie

Bien qu’un examen clinique du mouvement des articulations puisse faire suspecter l’existence d’un ostéophyte, la confirmation du diagnostic repose sur la réalisation d’examens médicaux complémentaires comme :

  • Des radiographies des articulations concernées ;
  • Une échographie des zones douloureuses ;
  • Un scanner.

Quel traitement ?

Le plus souvent non douloureux, l’ostéophytose n’est donc pas systématiquement traitée. En revanche, les pathologies articulaires associées, en particulier l’arthrose, doivent faire l’objet d’une prise en charge adaptée, notamment dans le but d’apaiser les douleurs du patient.

La prise en charge de l’arthrose est uniquement symptomatique, autrement dit, elle vise à soulager les symptômes comme les douleurs et à maintenir la fonction de l’articulation. Des antalgiques, essentiellement du paracétamol, sont prescrits pour traiter les douleurs. Différents paliers d’antalgiques peuvent être proposés, selon l’intensité de la douleur. En cas de poussée inflammatoire, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont associés. Ils existent sous forme orale ou locale (gel ou crème). Dans certains cas, des infiltrations à base de corticoïdes (injection de l’anti-inflammatoire dans l’articulation directement) peuvent être nécessaires. En plus des traitements médicamenteux, d’autres mesures doivent être adoptées par le patient :

  • En cas de surpoids, il est recommandé de perdre du poids pour diminuer les pressions sur le cartilage etcorriger les axes des membres afin de correctement répartir le poids du corps ;
  • Éviter le port de charges trop lourdes ;
  • Adopter ou conserver une activité physique adaptée et régulière ;
  • Utiliser des semelles orthopédiques si besoin, notamment en cas d’arthrose du genou ;
  • Plusieurs aides peuvent être proposées comme une canne, des rampes, orthèses, etc.

À noter ! La présence d’un ostéophyte au niveau d’une articulation implique, cependant, une surveillance médicale régulière. En effet, l’évolution de ce dernier doit être contrôlée pour s’assurer qu’elle n’engendre pas de gêne fonctionnelle importante, pouvant avoir des conséquences sur la qualité de vie du patient.

Une prise en charge spécifique des ostéophytes est en revanche nécessaire :

  • Lorsque l’excroissance osseuse comprime une racine nerveuse, et provoque des symptômes neurologiques, parfois importants. Ce cas se rencontre plus volontiers lorsque l’excroissance est localisée au niveau de la colonne vertébrale.
  • En cas de difficultés fonctionnelles, autrement dit, lorsque l’excroissance empêche le mouvement articulaire normal. Ce cas se rencontre surtout au niveau de la hanche ou du genou.

Dans ces deux cas, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire. L’intervention chirurgicale consiste à retirer en totalité les excroissances osseuses. A côté des risques liés à toute intervention chirurgicale, il existe aussi un risque non négligeable de récidive des ostéophytes. En effet, ces derniers peuvent se reformer progressivement après l’opération.

Enfin, dans certains cas où l’ostéophytose et l’arthrose sont très évolutives, les articulations peuvent être tellement atteintes qu’une prothèse articulaire est proposée. Elle consiste le plus souvent en une prothèse de hanche ou une prothèse de genoux.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Ostéophytose. ooreka.fr. Consulté le 28 août 2021.
– Bec de perroquet (ostéophytose). sante-sur-le-net.com. Consulté le 28 août 2021.

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