Glomérulonéphrite


Rédigé par Charline D. et publié le 11 février 2021

Une glomérulonéphrite aussi appelée néphrite ou syndrome néphrotique est le terme médical désignant une atteinte rénale, et plus précisément des glomérules. Elle peut être provoquée par plusieurs troubles comme des infections, des maladies génétiques héréditaires ou des maladies auto-immunes. L’affection se manifeste par divers symptômes comme un œdème, une hypertension artérielle et une hématurie. Le diagnostic est basé sur des analyses sanguines et urinaires, parfois complétées d’imageries médicales ou d’une biopsie. Le traitement d’une glomérulonéphrite repose sur des mesures diététiques et des médicaments diurétiques ou antibiotiques.

Définition et symptômes d’une glomérulonéphrite

A propos des reins

Les reins appartiennent à l’appareil urinaire qui compte également la vessie, les uretères (conduits reliant les reins à la vessie) et l’urètre. Les reins sont essentiels car ils fonctionnent comme un filtre permettant de débarrasser le sang des déchets et de les éliminer par la production d’urine.

Schéma pour représenter la Glomérulonéphrite

Les reins éliminent les déchets de l’organisme comme l’urée, l’acide urique ou la créatinine et des substances étrangères (par exemple les résidus de médicaments) qui, en s’accumulant, sont toxiques pour l’organisme.

Chaque rein est composé de près d’1 million d’unités productrices d’urine appelées néphrons. Chaque néphron est constitué :

  • D’un système de filtration du sang appelé glomérule. Ces derniers sont constitués d’une multitude de petits vaisseaux sanguins, les capillaires, organisés en pelotes microscopiques ;
  • D’un réseau de tubules permettant de collecter le filtrat pour constituer l’urine éliminée via l’urètre.

Qu’est-ce qu’une glomérulonéphrite ?

Une glomérulonéphrite est une atteinte des glomérules (unités de filtration des reins). Elle peut être aiguë (développement rapide) ou chronique (évolution lente). On parle de glomérulonéphrite primaire lorsque l’origine du trouble est une atteinte rénale, et de glomérulonéphrite secondaire en cas de pathologie sous-jacente existante.

  • 1- La glomérulonéphrite aiguë

Les glomérulonéphrites aiguës surviennent majoritairement suite à une infection cutanée ou de la gorge par des bactéries (streptocoques). Ce type se développe typiquement chez les enfants âgés de 2 à 10 ans après guérison de l’infection sous-jacente.
A noter ! D’autres bactéries peuvent également être à l’origine de l’inflammation, par exemple les pneumocoques et les staphylocoques.
Certaines infections virales, comme la varicelle, ou parasitaires, comme le paludisme peuvent aussi être à l’origine d’une glomérulonéphrite aiguë, alors appelée « glomérulonéphrite post infectieuse ».

Les glomérulonéphrites aiguës sont quelques fois provoquées par des troubles non infectieux comme le lupus érythémateux systémique. Lorsque l’atteinte évolue rapidement, elle est généralement provoquée par des maladies impliquant le système immunitaire.

  • 2 – La glomérulonéphrite chronique

La glomérulonéphrite chronique est souvent engendrée par les mêmes pathologies qui provoquent la glomérulonéphrite aiguë. Il arrive aussi que la forme aiguë au lieu de guérir, évolue vers une forme chronique.

A noter ! Cependant que dans beaucoup de cas, la glomérulonéphrite chronique n’a pas de cause identifiée.

Quels symptômes ?

Près de la moitié des individus atteints d’une glomérulonéphrite aiguë n’ont pas de symptôme. Ils sont dits asymptomatiques.

Lorsque des symptômes surviennent, on constate un œdème des tissus, une réduction du volume des urines et l’émission d’urine foncée.

L’oedème se manifeste d’abord au niveau du visage et des paupières puis des jambes. Plus la fonction rénale est altérée, plus la tension artérielle augmente. Certains patients sont somnolents ou désorientés.

Chez les personnes âgées, les symptômes ne sont pas spécifiques : nausées et altération de l’état général.

Les glomérulonéphrites à évolution rapide se manifestent surtout par de la fatigue, de la fièvre et une faiblesse. D’autres symptômes peuvent être associés : perte d’appétit, nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires. Près de 50% des patients ont un syndrome pseudo-grippal le mois qui précède l’insuffisance rénale.

Une glomérulonéphrite chronique est à l’origine de symptômes plus légers ce qui entraîne un retard de diagnostic. Une augmentation de la pression artérielle est fréquente, parfois associée à un œdème. Lorsque la maladie évolue vers une insuffisance rénale, des démangeaisons, de la fatigue, des nausées, des vomissements, une perte d’appétit et une détresse respiratoire apparaissent.

Le pronostic d’une glomérulonéphrite dépend de la rapidité de la prise en charge et du type. Plus la prise en charge tarde, plus les patients risquent de développer une maladie rénale chronique avec une insuffisance rénale. Entre 80 et 90% des patients avec une glomérulonéphrite rapidement progressive nécessitent d’être dialysés.

Diagnostic et traitement d’une glomérulonéphrite

Quel diagnostic ?

traitement de la Glomérulonéphrite La glomérulonéphrite est évoquée par le médecin chez les patients souffrant des symptômes évocateurs de la maladie ou dont les résultats d’une analyse biologique de routine semblent montrer une dysfonction rénale ou la présence de sang dans les urines.

En cas de glomérulonéphrite à évolution rapide, des agrégats de globules rouges sont souvent visibles dans un échantillon d’urine examiné au microscope. Des analyses de sang révèlent généralement une anémie associée.

La biopsie rénale est généralement réalisée pour confirmer le diagnostic et déterminer l’origine de la maladie. Une biopsie rénale repose sur l’insertion d’une aiguille, sous échographie, dans l’un des reins afin d’obtenir un échantillon du tissu rénal.

Une glomérulonéphrite chronique évolue progressivement, ce qui rend la datation des premiers symptômes difficile et imprécise. La maladie peut être détectée à l’occasion d’une analyse d’urine de routine réalisée pour un autre motif. Même si les patients se sentent bien, celle-ci peut révéler la présence de sang et de protéines dans les urines indiquant un dysfonctionnement rénal. Un examen d’imagerie comme une échographie ou une TDM est alors nécessaire. Pour distinguer une glomérulonéphrite chronique d’autres troubles, la biopsie est la méthode diagnostic la plus fiable.

A noter ! D’autres examens médicaux peuvent être prescrits pour identifier la cause de la pathologie. Par exemple, pour une glomérulonéphrite post-infectieuse, la culture d’un prélèvement de la gorge peut être utile pour identifier le streptocoque en cause. Lorsque les médecins suspectent une glomérulonéphrite d’origine auto-immune, il prescrit une analyse sanguine pour rechercher des auto-anticorps (anticorps dirigés contre l’organisme).

Quel traitement ?

  • 1 – Glomérulonéphrite aiguë

La glomérulonéphrite aiguë ne dispose pas de traitement spécifique. La prise en charge implique un régime pauvre en protéines et en sodium jusqu’à l’amélioration de la fonction rénale. Un traitement par diurétique favorise l’excrétion rénale de l’eau et du sodium. Un traitement de l’hypertension artérielle est associé.

A noter ! Lorsqu’une infection bactérienne est suspectée d’être à l’origine de la glomérulonéphrite aiguë, les antibiotiques sont inefficaces puisque la maladie débute généralement après la guérison de l’infection. L’antibiotique n’est recommandé que si l’infection est toujours présente. Des traitements antipaludéens peuvent être efficaces lorsque la glomérulonéphrite est provoquée par le paludisme.

Les maladies auto-immunes provoquant une glomérulonéphrite sont traitées par des corticoïdes et/ou des immunosuppresseurs.

  • 2 – Glomérulonéphrite à évolution rapide

Les glomérulonéphrites rapidement progressives sont traitées par immunosuppresseurs. Le traitement doit être le plus précoce possible. Des corticoïdes par voie intraveineuse puis orale sont associés. La plasmaphérèse peut être utilisée pour éliminer les anticorps du sang.

  • 3 – Glomérulonéphrite chronique

La glomérulonéphrite chronique est traitée par des antihypertenseurs. L’objectif est de ralentir l’évolution de la maladie en diminuant la tension artérielle et l’excrétion de protéines dans l’urine. Un régime alimentaire restrictif en protéine permet de diminuer légèrement la dégradation rénale. A un stade avancé, la dialyse ou la transplantation rénale est inévitable.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Glomérulonéphrite. msdmanuals.com. Consulté le 4 février 2021.
– Aperçu des troubles de la fonction rénale. msdmanuals.com. Consulté le 4 février 2021.

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