Quels symptômes doivent me pousser à consulter un gynécologue ?

Par |Publié le : 21 octobre 2025|Dernière mise à jour : 15 octobre 2025|5 min de lecture|

Saignements entre les règles, douleurs pelviennes, pertes anormales… Quels signes doivent alerter et conduire à une consultation gynécologique ? À partir de quand un symptôme devient-il préoccupant ? Le Dr Ariane Zaique Thouveny, gynécologue-obstétricien à la Polyclinique Majorelle (Elsan) de Nancy, nous éclaire.

Un suivi gynécologique n’est pas réservé aux moments où « quelque chose ne va pas ». Il est aussi essentiel pour prévenir, poser des questions, et prendre soin de soi. Mais certaines manifestations doivent immédiatement inciter à consulter : c’est notamment le cas des saignements inhabituels, des douleurs pelviennes persistantes ou des pertes anormales. Encore faut-il savoir les reconnaître.

Les symptômes qui doivent alerter

Le premier signal d’alerte est celui des saignements. Ils peuvent apparaître entre les règles, après un rapport sexuel, ou après la ménopause. « Toute femme qui saigne en dehors de ses règles, après un rapport sexuel ou après la ménopause doit consulter », insiste le Dr Zaique Thouveny. Ce type de pertes peut être le signe d’un déséquilibre hormonal, d’un fibrome, d’une infection ou, plus rarement, d’une lésion précancéreuse.

Autre symptôme à ne pas négliger : la douleur pelvienne. Elle peut survenir pendant les règles, lors des rapports sexuels, ou de manière chronique. « Une douleur ne doit jamais être banalisée. Ce n’est pas normal d’avoir mal pendant les rapports ou en dehors des règles. »

Les pertes vaginales peuvent également alerter. Lorsqu’elles changent de couleur, d’odeur, deviennent plus abondantes ou s’accompagnent de démangeaisons, il peut s’agir d’une infection (mycose, vaginose bactérienne…). « Une femme connaît son corps. Dès qu’il y a un changement persistant, cela mérite une évaluation. »

Certaines douleurs, notamment en dehors des règles ou durant les rapports sexuels, peuvent également être le signe d’une endométriose ou d’une infection pelvienne. Il est donc important de ne pas les minimiser, surtout si elles sont récurrentes.

Ce que permet l’examen gynécologique

Si un symptôme est présent, un examen peut être proposé. Celui-ci est toujours adapté à la patiente. « Il ne faut pas redouter l’examen gynécologique. Il est adapté à l’âge, au motif de consultation, et n’est jamais imposé », rassure la spécialiste. Un frottis, une échographie, voire une colposcopie peuvent être indiqués, selon les cas.

Le frottis permet de dépister les anomalies du col de l’utérus. Il est recommandé tous les trois à cinq ans, selon l’âge. Mais en cas de symptômes, il peut être utile plus tôt. « En cas de saignements, de douleurs, ou d’antécédents familiaux de cancers gynécologiques, il peut être utile de consulter plus tôt ou plus souvent. »

Le rôle du gynécologue est aussi de rassurer. « Beaucoup de patientes viennent pour des douleurs qui, après examen, se révèlent bénignes. Mais c’est cette démarche de consultation qui permet d’exclure les pathologies sérieuses et d’apporter une réponse », souligne le Dr Zaique Thouveny.

Chez les jeunes filles, les premières règles anormales (trop abondantes, trop espacées, très douloureuses) doivent alerter et justifient un avis médical. C’est aussi l’occasion d’introduire une éducation à la santé gynécologique dès le plus jeune âge.

Des motifs de consultation au fil de la vie

La période de la ménopause est marquée par des bouleversements hormonaux. Certaines femmes se plaignent alors de bouffées de chaleur, de troubles du sommeil, de douleurs articulaires ou de sécheresse intime. « Beaucoup de femmes consultent pour des troubles du sommeil, des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur ou des douleurs pendant les rapports. Ce sont des symptômes classiques, mais qui peuvent être très invalidants. »

Un suivi régulier à cette période est essentiel. Il permet d’évaluer les risques (ostéoporose, troubles cardiovasculaires, cancers), et d’apporter des solutions adaptées : traitements hormonaux ou non, conseils sur l’hygiène de vie, accompagnement psychologique… « La ménopause ne doit pas être synonyme de résignation. »

Il est également recommandé de consulter un gynécologue pour discuter contraception, vie sexuelle, désir d’enfant ou symptômes liés à la ménopause. Ces consultations, même hors pathologie, permettent d’établir un lien de confiance et d’aborder sereinement les questions intimes.

Enfin, la régularité des suivis est primordiale : même en l’absence de symptômes, un rendez-vous de contrôle est conseillé tous les ans ou tous les deux ans. Il permet d’assurer une continuité de soins et de dépister précocement certaines affections silencieuses.

Quel professionnel consulter ?

Il n’est pas toujours nécessaire de consulter un gynécologue dès le départ. Selon les cas, un médecin généraliste ou une sage-femme peuvent assurer le suivi et prescrire les examens nécessaires. « Une femme peut choisir son interlocuteur selon ses besoins, son histoire et sa sensibilité. »

Certaines femmes attendent longtemps avant de consulter, par pudeur, par manque d’information ou par peur d’être jugées. Or, un bon suivi passe avant tout par une relation de confiance. « L’important est de se sentir écoutée et respectée. »

Prendre soin de sa santé gynécologique, c’est aussi se donner les moyens d’agir en amont : ne pas rester seule avec un symptôme, poser ses questions, revenir si un traitement ne fonctionne pas. Il n’y a pas de « petite » raison de consulter.

Peggy Cardin-Changizi

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Peggy Cardin
Peggy Cardin
Journaliste spécialisée en santé
Peggy Cardin-Changizi Journaliste spécialisée en santé depuis plus de vingt ans. Elle traite des sujets de prévention, de santé publique et de médecine au quotidien, avec pour objectif de rendre l'information médicale claire, fiable et accessible à tous. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.