Voyage : attention au risque épidémique 2/2


Rédigé par Charline D. et publié le 13 juillet 2018

femme portant un masque

Lorsque l’on voyage, il convient toujours de savoir à quels risques ou épidémies on s’expose. L’un d’entre eux : le risque épidémique. En effet, aucune loi internationale n’oblige les pays à déclarer les épidémies en temps réel. Tout comme, aucun organisme n’assure officiellement le recensement mondial des épidémies. Il est donc fortement recommandé aux voyageurs de s’informer des recommandations sanitaires (vaccination, paludisme, etc.) concernant la zone visitée. Dans ce dossier, vous trouverez les épidémies qui présentent potentiellement un danger pour les voyageurs et leur localisation.

La fièvre typhoïde

C’est quoi ?

La fièvre typhoïde est une infection bactérienne transmise lors de la consommation d’eau ou d’aliments contaminés par des selles. Les symptômes peuvent être bénins ou graves et la maladie est potentiellement mortelle sans traitement. Les symptômes surviennent 1 à 3 semaines après la contamination, et se traduisent par une fièvre continue, des maux de tête, une anorexie, des douleurs abdominales, une diarrhée ou une constipation. Dans les formes bénignes, l’état du patient perdure 15 jours et s’améliore ensuite en plusieurs semaines. En cas de forme grave, des complications peuvent survenir au niveau de l’intestin, du cœur ou du système nerveux.

Où ?

Cette pathologie touche les pays à l’hygiène précaire. Elle concerne principalement les pays en voie de développement d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique Latine.

Une épidémie de fièvre typhoïde sévit au Pakistan dans 14 districts depuis 2016. On comptabilise au minimum 850 cas. Les autorités craignent une amplification du phénomène.

L’hépatite E

C’est quoi ?

L’hépatite E est une pathologie atteignant le foie, habituellement bénigne, et essentiellement présente dans les pays à l’hygiène précaire. La contamination a lieu majoritairement par voie alimentaire (consommation d’eau non potable ou d’aliments souillés). Elle peut parfois engendrer de graves complications voire le décès du patient. La maladie est due à un virus qui se transmet par voie féco-orale. Près de 70% des cas d’hépatite E sont asymptomatiques (sans symptôme). Les formes avec symptômes sont plus fréquentes chez le jeune adulte (15-35 ans) et l’adulte de plus de 55 ans. Cependant, des complications sévères peuvent survenir, par exemple, l’hépatite fulminante. Dans certains cas (personnes dont le système immunitaire est affaibli), l’hépatite peut devenir chronique. Parfois, d’autres atteintes sont observées : neurologiques ou rénales.

Où ?

47 cas suspects et 11 cas confirmés ont été signalés en Namibie.

La leptospirose

C’est quoi ?

La leptospirose est une maladie d’origine bactérienne. Elle est présente partout dans le monde. La maladie est souvent bénigne pour l’homme. Cependant, elle peut parfois conduire à une insuffisance rénale voire au décès dans 5 à 20% des cas. Les symptômes de la maladie apparaissent dans les 4 à 14 jours qui suivent la contamination. Il existe de nombreuses formes cliniques, allant du simple syndrome grippal à l’atteinte multiviscérale. Dans sa forme modérée, la pathologie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête,  douleurs musculaires et articulaires. Elle peut ensuite évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans près de 20% des cas, elle se complique d’un syndrome hémorragique. La convalescence est assez longue, mais en général sans séquelle. Enfin, des complications oculaires peuvent survenir plus tardivement.

Où ?

Actuellement, on observe une augmentation du nombre de cas de leptospirose au Sri Lanka (1525 cas entre janvier et mai, soit 500 de plus par rapport à l’année précédente).

La méningite

C’est quoi ?

La méningite est une infection localisée au niveau des enveloppes entourant le cerveau. Elle peut être causée par plusieurs types de virus, de bactéries ou champignons. Une méningite d’origine bactérienne peut être grave. Les méningites ont un taux de mortalité estimé à 10%. Les méningites d’origine virales sont généralement bénignes chez les individus ne souffrants pas d’un déficit immunitaire. Le patient guérit alors en quelques jours sans séquelles. Enfin, les méningites d’origine fongique (c’est à dire dues à un champignon, le plus souvent le Cryptococcus Neoformans) sont moins fréquentes, mais très sévères.

La maladie se manifeste généralement dans la petite enfance ou chez l’adulte jeune de moins de 20 ans. Elle se traduit par un syndrome infectieux (fièvre, maux de tête, vomissements) et un syndrome méningé (raideur de la nuque, léthargie, trouble de la conscience, voire coma). L’apparition de tâches hémorragiques sous la peau (purpura) qui s’étend progressivement est un critère de gravité qui justifie une prise en charge en urgence et la mise sous antibiotique du patient.

Où ?

Au Kazakhstan, 59 cas ont été enregistrés depuis le début de l’année, dont 21 chez les moins de 14 ans. 13 malades sont décédés.

Monkey Pox

C’est quoi ?

La Monkey Pox ou « variole du singe » est une zoonose, autrement dit une infection virale se transmettant de l’animal vertébré (chien, cochon, etc.) à l’homme, et vice-versa. Ce virus a émergé chez l’homme il y a une soixantaine d’années en Afrique Centrale.  Les premiers symptômes apparaissent dans les 14 jours qui suivent la contamination. Tout d’abord, une fièvre apparaît et perdure environ 48 heures. Elle est suivie d’une éruption cutanée évoluant en papules ou vésicules puis en croûtes. Cette éruption couvre l’intégralité du corps, y compris le cuir chevelu, la paume des mains et la plante des pieds. Dans certains cas, une toux, des polyadénopathies (lorsque le volume de plusieurs ganglions est augmenté), une angine et une diarrhée peuvent être associés.

Où ?

2 cas ont été signalés dans la région de Shendam au Nigéria.

Le paludisme

C’est quoi ?

Le paludisme est une pathologie d’origine infectieuse, potentiellement mortelle, affectant les globules rouges. L’OMS estime le nombre de victimes de cette maladie, dans le monde, à 1 million par an. Elle est provoquée par la présence de parasites du genre Plasmodium. Ce dernier est transmis à l’homme via la piqûre de moustiques du genre Anopheles infectés. Les symptômes du paludisme peuvent être très divers. Ils débutent généralement par une fièvre dans les 8 à 30 jours qui suivent l’infection. Celle-ci peut être associée, ou non, à des maux de tête, des douleurs musculaires, un affaiblissement, des vomissements, une toux et des diarrhées.

Où ?

Le paludisme concerne une centaine de pays dans le monde. Il touche particulièrement les zones tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. L’Afrique répertorie à elle seule près de 90% des cas de paludisme. En juin 2018, l’OMS certifie le Paraguay comme ayant éliminé le paludisme.

Zika

C’est quoi ?

La fièvre Zika est provoquée par la présence d’un virus, le virus Zika, transmis via la piqûre de moustiques du genre Aedes contaminés. Dans les 3 à 12 jours qui suivent la piqûre, divers symptômes peuvent se manifester : fièvre, maux de tête, fatigue, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires. Souvent, la maladie est silencieuse et bénigne. Chez le fœtus (transmis par la femme enceinte), en revanche, le virus peut être à l’origine d’une malformation sévère appelée « microcéphalie » engendrant un retard mental irréversible.

Où ?

Le virus Zika est répandu en Asie et en Afrique, et a plus récemment émergé en Amérique centrale et en Amérique du sud.

Cette année, des moustiques porteurs du virus Zika ont été identifiés dans les Iles Vierges et à Saba (zone des Caraïbes).

Charline D., Docteur en Pharmacie

– Actualités épidémiologiques. Institut Pasteur. Le 15 juin 2018.
– Fièvres thyphoïde et paratyphoïde. Institut Pasteur. Consulté le 26 juin 2018.
– L’Hépatite E. ANSES. Consulté le 26 juin 2018.
– Leptospirose. Institut Pasteur. Consulté le 26 juin 2018.
– Méningites à méningocoques. Institut Pasteur. Consulté le 26 juin 2018.
– Monkeypox. Médecinetropicale. Le 3 novembre 2010.
– Paludisme. Institut Pasteur. Consulté le 26 juin 2018.
– Zika. Institut Pasteur. Consulté le 26 juin 2018.

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