Depuis plusieurs années, différentes études scientifiques ont mis en évidence que le manque de sommeil augmente le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Si le lien entre AVC et sommeil a été étudié, que devient-il après l’accident cardiovasculaire ? Une question sur laquelle se sont penchés des chercheurs de plusieurs pays européens, qui viennent de publier leurs résultats dans la revue scientifique Scientific Reports.
Le manque de sommeil : un facteur de risque d’AVC
Plusieurs études scientifiques récentes ont pointé du doigt le manque de sommeil dans le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Une étude américaine de 2012 indiquait que dormir moins de 6 heures par nuit était associé à un risque accu d’AVC. L’une des hypothèses avancées pour expliquer un tel lien était une association entre une mauvaise qualité du sommeil et une alimentation déséquilibrée, un facteur de risque connu d’AVC. Une autre étude a ainsi montré que le manque de sommeil incite les personnes à consommer plus d’aliments riches en sucres, en sel et en graisses.
Depuis, de nouvelles études ont permis de mieux comprendre le lien entre les troubles du sommeil et le risque d’AVC, en apportant de nouvelles informations :
- Les femmes souffrant d’apnée du sommeil présenteraient un risque aussi élevé que les hommes de développer un AVC;
- Le risque d’AVC pourrait quadrupler chez les personnes souffrant de troubles du sommeil ;
- Chez les personnes âgées, le manque de sommeil pourrait contribuer au phénomène d’athérosclérose, un mécanisme clé dans le développement des accidents cardiovasculaires.
Enfin, en 2016, des chercheurs ont tenté de déterminer la durée optimale du sommeil pour minimiser le risque d’AVC, une durée qu’ils ont évaluée à 7-8 heures de sommeil par nuit.
Lire aussi – Sel et risque d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)
Le sommeil influencerait aussi les suites de l’AVC
Si le manque de sommeil contribue au risque d’AVC, quel est son effet après la survenue de l’accident cardiovasculaire ? Pour répondre à une telle question, des chercheurs de plusieurs pays européens ont mené une étude sur les signaux cérébraux de deux groupes de personnes :
- Des patients victimes d’un AVC vivant à leur domicile au moins un an après leur accident vasculaire ;
- Des personnes témoins en bonne santé.
Le protocole d’étude comportait deux types d’examens, visant à déterminer les caractéristiques physiologiques du sommeil et la somnolence diurne de ces deux catégories de personnes :
- Un polysomnogramme effectué sur deux nuits : le polysomnogramme est un examen incontournable dans l’étude du sommeil. Il combine les données de l’électroencéphalogramme (EEG) avec des données sur la respiration, l’activité cardiaque et musculaire et sur les mouvements oculaires.
- Un test itératif de latence d’endormissement : ce test est une analyse de l’activité cérébrale sur une durée de 24 à 48 heures pour dépister une éventuelle pathologie d’endormissement en sommeil paradoxal.
Lire aussi – Le manque de sommeil en cause dans la maladie d’Alzheimer
Le sommeil : un élément important de la prise en charge de l’AVC
Par rapport aux personnes en bonne santé, les patients victimes d’un AVC présentaient des caractéristiques du sommeil différentes à plusieurs niveaux :
- La continuité du sommeil ;
- L’architecture du sommeil ;
- Les caractéristiques de l’EEG.
D’une manière générale, les victimes d’AVC présentaient une moins bonne qualité de sommeil, des latences d’endormissement plus importantes et une moindre efficacité du sommeil. Elles étaient également plus exposées aux réveils nocturnes, tout en étant moins capables de s’endormir durant la journée. En revanche, la durée totale de sommeil restait similaire entre les deux groupes.
Selon les chercheurs, les victimes d’AVC présentaient des troubles du sommeil apparentés à l’insomnie, qui pourraient avoir des conséquences négatives, telles que :
- Une réduction des capacités à récupérer de leur AVC ;
- Un risque accru de dépression ;
- Un risque accru d’un nouvel AVC.
Les auteurs de l’étude soulignent la nécessité de mieux prendre en compte le sommeil dans la prise en charge globale de l’AVC. Ils suggèrent également que des mécanismes similaires pourraient exister entre des troubles du sommeil et d’autres maladies chroniques.
Lire aussi – L’apnée du sommeil aggrave les maladies du foie ?
Estelle B. / Docteur en Pharmacie
– Post-stroke insomnia in community-dwelling patients with chronic motor stroke: Physiological evidence and implications for stroke care. Sterr, A. and al. 2018. Scientific Reports 8 (8409). DOI:10.1038/s41598-018-26630-y.
TROP DE CONTRADICTIONS CAR JE SUIS A RISQUE D AVC A TOUT MOMENT. IL ME FAUT 8 H DE SOMMEIL, QUE FAIRE ? MERCI.
Bonjour,
Justement entre 7 et 8h de sommeil sont la durée de sommeil qui réduit le plus le risque d’AVC. Après d’autres facteurs de risque peuvent intervenir sur le risque global.
Bonne journée.
L’équipe Santé sur le Net
J’ aurai 76 ans le 12 mai 2020.
J’ai souffert d’un AVC ischémique en région protubérale inférieure droite en juillet 2015.
On m’a pratiqué l’ablation de la fibrilation et Flutter auriculaire (Ivp) en avril 2018.
Angioplastie de la coronaire droite moyenne et mise d’un stent pharmaco-actif en janvier 2020;
Depuis qq jours, je souffre de somnolence au moins à deux moments de la journée..
Mes nuits durent de 7 à 8h avec une interruption quasi quotidiennement pr faire pipi.
Y-a-t-il un lien avec l’ histoire de ma santé qui précède? Merci! Jacques.
J’ aurai 76 ans le 12 mai 2020.
J’ai souffert d’un AVC ischémique en région protubérale inférieure droite en juillet 2015.
On m’a pratiqué l’ablation de la fibrilation et Flutter auriculaire (Ivp) en avril 2018.
Angioplastie de la coronaire droite moyenne et mise d’un stent pharmaco-actif en janvier 2020;
Depuis qq jours, je souffre de somnolence au moins à deux moments de la journée..
Mes nuits durent de 7 à 8h avec une interruption quasi quotidiennement pr faire pipi.
Y-a-t-il un lien avec l’ histoire de ma santé qui précède? Merci! Jacques.
Bonjour,
Si vous ressentez une fatigue anormale, il est conseillé de faire un bilan avec votre médecin traitant ou votre cardiologue.
Bonne journée.
L’équipe Santé sur le Net
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