Stress et troubles intestinaux : un lien plus fort qu’on ne le pense

Douleurs abdominales, ballonnements, digestion difficile… et si le stress en était la cause ? De plus en plus d’études confirment le lien étroit entre notre état émotionnel et notre système digestif. Sabrina Meziani-El Attar, naturopathe fonctionnelle et micronutritionniste à Levallois-Perret, nous éclaire sur cette interaction complexe et livre des clés pour retrouver un confort digestif durable.

Le stress n’a rien d’anodin : au-delà de son impact psychologique, il agit profondément sur le fonctionnement de notre organisme. Et la sphère digestive est souvent l’une des premières à en souffrir. « En situation de stress, notre système nerveux autonome réagit en activant une réponse de survie. L’organisme se met alors en veille sur les fonctions dites “non vitales”, dont la digestion fait partie », explique Sabrina Meziani-El Attar.

Résultat : les sécrétions digestives diminuent, le péristaltisme intestinal ralentit ou s’accélère, la flore intestinale s’appauvrit. Cela peut provoquer des sensations de ventre noué, de ballonnements, des douleurs, ou des troubles du transit allant de la constipation à la diarrhée. Ces effets sont parfois transitoires, mais chez certaines personnes, ils s’installent dans la durée.

L’intestin, ce « deuxième cerveau » sensible à nos émotions

Notre tube digestif n’est pas uniquement un lieu de digestion : il joue aussi un rôle central dans notre bien-être émotionnel. L’intestin abrite un véritable réseau neuronal – plus de 100 millions de neurones – qui communique en permanence avec le cerveau via le nerf vague. Ce lien, appelé axe intestin-cerveau, fonctionne dans les deux sens.

« Les émotions peuvent altérer la qualité de la digestion, mais un intestin déséquilibré peut également envoyer des signaux au cerveau, favorisant l’anxiété, les troubles du sommeil, voire la dépression », souligne la naturopathe. C’est pourquoi les troubles digestifs sont souvent accompagnés de fatigue, de nervosité ou de troubles de l’humeur.

Des symptômes digestifs parfois trompeurs

Les signes digestifs liés au stress peuvent varier d’une personne à l’autre : digestion lente, gaz, remontées acides, ventre gonflé, douleurs abdominales, selles irrégulières… Ces troubles sont parfois difficiles à identifier car ils ne révèlent aucune anomalie lors des examens médicaux classiques.

« Beaucoup de personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable ne présentent pas de lésion organique, mais leur qualité de vie est pourtant altérée », précise Sabrina Meziani-El Attar. Chez ces clients, le stress chronique est souvent un facteur déclenchant ou aggravant.

Une approche holistique centrée sur la personne

En naturopathie fonctionnelle, le traitement des troubles intestinaux ne se limite pas à l’alimentation. Il repose sur une approche globale, qui prend en compte l’état émotionnel, le mode de vie, la qualité du sommeil, l’activité physique et bien sûr l’état du microbiote.

« Lorsqu’un client consulte, je m’intéresse autant à ce qu’il mange qu’à la manière dont il vit, dort, bouge et gère ses émotions. C’est une véritable enquête de terrain », explique la spécialiste. Un travail d’écoute et d’analyse est essentiel pour identifier les causes profondes et éviter que les troubles ne reviennent.

Des outils naturels pour soulager et rééquilibrer

La prise en charge repose d’abord sur des conseils alimentaires individualisés : rééquilibrage de l’assiette, réduction des aliments pro-inflammatoires, amélioration de la mastication et des rythmes de repas. Mais cela ne suffit pas si l’on ne traite pas aussi le terrain nerveux.

« Un travail sur la gestion du stress et du rythme de vie est fondamental. J’intègre souvent des techniques de relaxation, de cohérence cardiaque, des exercices respiratoires ou de la méditation », précise la naturopathe. Ces outils permettent de sortir progressivement de l’état d’alerte chronique et de restaurer la fluidité digestive.

Parallèlement, elle peut proposer une micronutrition ciblée : probiotiques, magnésium, vitamines B ou acides aminés, en fonction du profil de la personne. « Chaque protocole est adapté, il n’y a pas de solution standard. »

Retrouver un ventre apaisé… et un mental plus serein

Lorsqu’on parvient à rétablir un bon fonctionnement de l’axe intestin-cerveau, les résultats sont souvent spectaculaires. Moins de ballonnements, moins de douleurs, un transit plus régulier… mais aussi un meilleur moral, un sommeil amélioré et une plus grande énergie au quotidien.

« L’intestin est une véritable porte d’entrée vers le mieux-être. Quand il va mieux, tout le corps suit », conclut Sabrina Meziani-El Attar. Apprendre à écouter son corps, à respecter son rythme, et à prendre soin de son hygiène de vie, c’est souvent la clé pour retrouver un confort digestif… et émotionnel.