Règles et santé mentale : comprendre le trouble dysphorique prémenstruel

Par |Publié le : 3 juillet 2025|Dernière mise à jour : 2 juillet 2025|5 min de lecture|

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est souvent confondu avec le syndrome prémenstruel classique, pourtant c’est une forme beaucoup plus sévère avec des symptômes psychiques plus intenses allant jusqu’à l’état dépressif. Ce trouble concerne 3 à 8 % des femmes en âge de procréer, avec un impact important sur leur qualité de vie. Le TDPM nécessite une évaluation précise pour éviter les confusions avec d’autres troubles. Dans cet article, nous revenons sur ses manifestations, son diagnostic et les moyens de l’appréhender au mieux.

Comprendre le trouble dysphorique prémenstruel : symptômes et diagnostic

Le trouble dysphorique prémenstruel se distingue nettement du syndrome prémenstruel classique par ses manifestations principalement psychiques. Cette condition affecte la femme durant la phase lutéale qui correspond aux deux semaines précédant les règles. Par la suite, on constate une nette progression du moral et de l’humeur les jours qui suivent leur apparition.

Les symptômes émotionnels dominent largement, on distingue une irritabilité extrême, une sensation d’anxiété intense et des épisodes dépressifs qui s’apparentent à une dépression de quelques jours. Sur le plan comportemental, les femmes rapportent des difficultés majeures de concentration, une perte d’intérêt pour les activités de la vie quotidienne et un retrait social.

Les manifestations physiques du trouble dysphorique incluent une fatigue invalidante (léthargie), des troubles du sommeil et des modifications importantes de l’appétit.  L’impact fonctionnel constitue un critère diagnostique essentiel, car le TDPM altère significativement les actes de la vie par une perte de motivation intense et une grosse fatigue.

Le diagnostic repose sur la tenue rigoureuse d’un journal des symptômes pendant plusieurs cycles consécutifs, permettant d’établir la récurrence cyclique et les ressentis de la patiente.

Ce trouble touche 3 à 8 % des femmes en âge de procréer, avec une prédisposition familiale observée chez 30 % des cas, suggérant une sensibilité psychiatre.

À savoir !Le TDPM se distingue du syndrome prémenstruel par son impact psychique intensifié. Les femmes atteintes développent des symptômes sévères affectant la santé mentale durant la phase lutéale : anxiété, dépression et léthargie profonde.

Les mécanismes biologiques et les facteurs déclenchants du TDPM

Le trouble dysphorique prémenstruel est le résultat d’un déséquilibre de la sérotonine (neurotransmetteur du bien-être), combiné à une inflammation et des perturbations hormonales. La composante génétique joue un rôle significatif à hauteur de 30% des cas qui présentent des antécédents familiaux.

Les facteurs environnementaux comme stress chronique, les carences nutritionnelles, une alimentation déséquilibrée, la sédentarité et les excès comme la caféine, l’alcool ou le tabac peuvent aggraver les symptômes. Ils peuvent contribuer à l’inflammation de l’organisme et affecter la santé mentale de certaines femmes concernées par le TDPM.

Les recherches étudient actuellement les variations génétiques qui influencent la réaction aux hormones féminines. Cette compréhension permet aujourd’hui d’étudier des traitements ou des thérapies adaptées à chaque patiente.

Stratégies thérapeutiques et prise en charge globale du TDPM

La prise en charge du TDPM repose sur une approche multidisciplinaire :

Les antidépresseurs ISRS constituent le traitement de première ligne comme la fluoxétine et la sertraline, administrées en continu ou uniquement durant la phase lutéale, montrent une efficacité sur les symptômes émotionnels.

La contraception hormonale en continu (pilule sans interruption ou DIU hormonal) peut stabiliser les fluctuations hormonales responsables du trouble. Des compléments alimentaires comme le calcium, les vitamines et le magnésium peuvent apporter un soulagement supplémentaire.

Les approches non médicamenteuses s’avèrent particulièrement efficaces comme la thérapie cognitivo-comportementale qui aide à identifier et à modifier les pensées négatives cycliques. Les techniques de relaxation (méditation, yoga, sophrologie) réduisent significativement l’anxiété et l’irritabilité. Et l’activité physique régulière présente des bénéfices prouvés sur l’humeur permettant de retrouver de l’énergie.

Les modifications du mode de vie constituent un pilier essentiel par une alimentation équilibrée, pauvre en sucres raffinés et riche en oméga-3. Prendre soin de ses cycles de sommeil et de la qualité de ses nuits, notamment durant la phase lutéale va permettre de limiter le trouble dysphorique.

Conseils pratiques pour vivre avec le TDPM

  • Surveiller des indicateurs comme l’humeur, le sommeil et l’énergie optimise la prise en charge du trouble et permettent de l’appréhender.
  • L’adaptation au quotidien nécessite une planification stratégique pour anticiper les périodes difficiles afin d’aménager ses taches quotidiennes et son agenda professionnel durant la phase lutéale.
  • L’auto-observation régulière aide à identifier les signaux précurseurs et à mettre en place des stratégies préventives comme une alimentation non inflammatoire, la réduction des excès, un bon sommeil et des séances de médiation pour apaiser le mental.
  • Les outils numériques apportent une aide concrète pour le suivi personnel. Des applications mobiles spécialisées permettent d’établir un tracking précis des symptômes, des sensations et parfois d’identifier plus facilement les facteurs déclencheurs d’irritabilité.

La réduction du trouble dysphorique prémenstruel repose sur une vigilance continue de ses sensations et de son hygiène de vie. Pour mieux appréhender tous les aspects, il peut être utile de commencer par identifier les symptômes, de maintenir des pratiques de bien-être et de respecter un suivi médical lorsqu’il est requis. La reconnaissance sociale croissante du TDPM favorise une meilleure prise en charge médicale et la mise en place d’aménagements professionnels adaptés.

Sources
– Clinical practice. Premenstrual dysphoric disorder,, PubMed. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le 25 juin 2025.
– Premenstrual syndrome. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le 25 juin 2025.

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Camille V.
Camille V.
Après de nombreuses années d'exercice en tant qu’aide-soignante et conseillère en aromathérapie, Camille, passionnée par l’univers de la santé, du bien-être et du développement personnel, s’est spécialisée dans la rédaction de contenus. Animée par l'envie de partager au plus grand nombre du contenu scientifique fiable à partir de ses connaissances et de sources vérifiées, tout en respect de notre charte HIC.