Angine de poitrine : quel intérêt pour le coroscanner ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 11 mars 2019

L’angine de poitrine ou angor est l’une des affections cardiovasculaires les plus fréquentes en France. Si la douleur thoracique de l’angor est généralement facile à reconnaître, il est capital de confirmer le diagnostic et d’évaluer la maladie par des examens complémentaires. Une récente étude, dont les résultats ont été présentés lors du dernier congrès de l’European Society of Cardiology en août 2018, s’est intéressée à la technique du coroscanner pour évaluer l’angor instable.

Angine de poitrine

Qu’est-ce qu’un coroscanner ?

Le coroscanner, ou scanner coronaire, est un examen d’imagerie médicale, qui utilise les rayons X pour obtenir des images en coupe fine du cœur et des vaisseaux. Il nécessite l’injection d’un produit de contraste iodé, pour obtenir des images plus facilement interprétables par les médecins.

L’angine de poitrine, ou angor est dans 90 % des cas liée à l’athérosclérose. Son  suivi repose sur une évaluation rigoureuse, car l’angor peut entraîner des complications cardiovasculaires graves. Jusque-là, les tests fonctionnels, comme le test d’effort, occupaient une place centrale dans cette évaluation. Mais l’imagerie pourrait bientôt devenir prépondérante, et en particulier le coroscanner.

L’étude écossaise SCOT-HEART a porté sur 4 000 patients atteints de douleur thoracique suspecte d’angor suivis pendant 5 ans. Les patients ont été répartis en deux groupes :

  • Un groupe n’a pas eu d’examen d’imagerie mais un suivi de l’angor ;
  • Un groupe a eu un coroscanner et un suivi de l’angor.

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Moins de décès d’origine cardiovasculaire

Les premiers résultats de cette étude avaient montré à 5 ans une réduction de 40 % du nombre de décès de causes cardiovasculaires dans le groupe ayant bénéficié d’un coroscanner. Les chercheurs avaient attribué ce résultat à une meilleure prise en charge, grâce à la connaissance exacte des lésions sur les artères coronaires.

Pour aller plus loin, les chercheurs se sont ensuite intéressés aux lésions athéromateuses (liées à l’athérosclérose) de 1 700 patients, en analysant 15 segments coronaires sur le coroscanner. Ils ont distingué quatre catégories de lésions :

  • Les plaques à risque ;
  • La sténose (obstruction de l’artère) non significative ;
  • La sténose significative ;
  • L’absence de sténose.

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Coroscanner et score calcique

Les résultats ont montré que 608 patients avaient au moins une plaque à risque. Or la présence d’une plaque à risque était associée à un risque triplé de décès coronariens ou d’infarctus du myocarde , par rapport aux patients sans plaques à risque. Les patients les plus exposés aux plaques à risque présentaient les caractéristiques suivantes :

Le risque d’évènements majeurs était même décuplé  chez les patients présentant à la fois des plaques à risque et une sténose, par rapport aux patients sans sténose. Un autre élément déterminant dans le pronostic de l’angor était le score calcique, c’est-à-dire l’importance des lésions calcifiées des artères. Plus le score calcique des patients était élevé, plus le risque de complications de l’angor augmentait.

Cette étude souligne l’importance du coroscanner dans l’évaluation de l’angine de poitrine, cet examen d’imagerie médicale devant idéalement s’accompagner de la détermination du score calcique.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Analyse post-hoc de SCOT-HEART : le coro-scanner marque un point dans l’évaluation de l’angor stable. Medscape. Usdin. J.P. Medscape. Consulté le 15 février 2019.
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