La circonférence du cou, un reflet du risque cardiovasculaire

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Rédigé par Estelle B. et publié le 4 décembre 2019

Les maladies cardiovasculaires représentent aujourd’hui la première cause de mortalité dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Si différents facteurs de risque cardiovasculaire sont bien identifiés, comment évaluer le risque cardiovasculaire global en pratique clinique ? Selon une récente étude, la circonférence du cou pourrait s’avérer bien utile.

Femme controlant sa glande thyroïde pour la circonférence du cou

Les facteurs de risque cardiovasculaire

Les maladies cardiovasculaires sont la cause chaque année en France d’un peu moins de 150 000 décès. Pour lutter contre ces maladies, il est capital de réduire le risque cardiovasculaire global de chaque individu. Le risque cardiovasculaire global est déterminé par des facteurs de risque cardiovasculaire de deux types :

  • Des facteurs de risque non modifiables :
    • Le sexe ;
    • L’âge ;
    • Les antécédents familiaux ;
  • Des facteurs de risque sur lesquels il est possible d’agir :
    • Le tabac ;
    • L’hypertension artérielle ;
    • Le diabète sucré ;
    • Un taux trop élevé de LDL-cholestérol et un taux trop faible de HDL-cholestérol ;
    • Le surpoids et l’obésité ;
    • La sédentarité ;
    • Une consommation abusive d’alcool.

Il ne suffit pas d’additionner ces différents facteurs de risque pour évaluer le risque cardiovasculaire global d’un individu. En effet, ils se potentialisent entre eux, aggravant d’autant le risque de maladies cardiovasculaires.

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Circonférence du cou ou tour de taille ?

Dans ce contexte, les médecins ont besoin, en pratique clinique, d’évaluer rapidement et globalement le risque cardiovasculaire de leurs patients. Récemment des chercheurs chiliens ont testé une hypothèse surprenante : la circonférence du cou pourrait-elle prédire le risque cardiovasculaire d’un individu ?

Pour répondre à cette question, ils ont analysé les données de 4 607 adultes suivis entre 2009 et 2010, en prenant en compte :

  • Leur risque cardiovasculaire ;
  • La circonférence du cou ;
  • Le tour de taille.

Le tour de taille constitue l’un des paramètres diagnostiques du syndrome métabolique, un syndrome qui contribue fortement au risque cardiovasculaire.

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Un nouvel indicateur du risque cardiovasculaire

Comme ils s’y attendaient, les chercheurs ont observé que le tour de taille avait une capacité à prédire le risque cardiovasculaire. Cette capacité de prédiction était meilleure que la circonférence du cou chez les hommes, mais non significativement supérieure chez les femmes. Par ailleurs, la sensibilité de la circonférence du cou était plus élevée chez les hommes et similaire chez les femmes, par rapport au tour de taille. Enfin, la circonférence du cou, pour les deux sexes, avait une spécificité plus faible que le tour de taille.

En pratique, un risque cardiovasculaire modéré à élevé correspondait dans la population étudiée à une circonférence du cou de :

  • Au moins 37 cm chez les hommes ;
  • Au moins 32 cm chez les femmes.

À partir de ces résultats, la circonférence du cou pourrait être envisagée comme un nouveau mode d’évaluation du risque cardiovasculaire, très simple à réaliser et surtout très pratique notamment lorsque le tour de taille est difficile à mesurer.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

-Is neck circumference an appropriate tool to predict cardiovascular risk in clinical practice? A cross-sectional study in Chilean population. Caro, P. and al. 2019. BMJ Open 9:e028305. doi: 10.1136/bmjopen-2018-028305. BMJ Open. Consulté le 3 décembre 2019.