Une femme sur quatre sera concernée par une fausse couche précoce, une interruption précoce de grossesse dans les 14 premières semaines d’aménorrhée. Quels sont les signes cliniques qui doivent inquiéter la future maman et quel est le protocole de prise en charge médicale ? Santé sur le Net revient pour vous sur cet événement naturel qui concerne 10 % à 15 % des grossesses.
Savoir reconnaître les premiers signes d’une fausse couche précoce
La grossesse est un bouleversement corporel et psychique dans lequel la future maman est très à l’écoute de sa santé.
Si un faible écoulement et des douleurs pelviennes plus ou moins intenses surviennent, c’est peut-être le signe d’une fausse couche.
Cependant, comme tempère le Pr Guillaume Legendre, gynécologue-obstétricien au CHU d’Angers auprès du Figaro Santé «Il ne faut pas trop s’inquiéter non plus: dans la moitié des cas de saignements en début de gestation, la grossesse évoluera normalement et l’urgence est surtout d’écarter une grossesse extra-utérine qui peut être dangereuse pour la vie de la mère».
À savoir ! Un écoulement de sang en début de grossesse peut être provoqué par plusieurs causes comme un décollement partiel du tissu qui entoure l’embryon et qui donnera le placenta. Ou encore ils peut être dû à des petites malformations au niveau du col de l’utérus.
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Après le diagnostic de la fausse couche précoce, quelle est la prise en charge ?
Cependant, un saignement en début de grossesse n’est pas anodin et il est nécessaire de se rendre immédiatement aux urgences de gynécologie-obstétrique pour obtenir un diagnostic et suivre une prise en charge médicale en conséquence.
Si l’échographie ne permet pas d’observer l’état de santé de l’embryon pour établir un diagnostic de fausse couche, une analyse sanguine avec la mesure de l’hormone spécifique de la grossesse est réalisée.
À savoir ! L’hormone spécifique de la grossesse est la gonadotrophine chorionique humaine ou béta-HCG. C’est elle qui est secrétée en grande quantité après la fécondation et qui va permettre de valider le test de grossesse. C’est d’ailleurs cette hormone qui entraîne la nausée. Elle est sécrétée en grande quantité jusqu’au troisième mois de grossesse. Si la grossesse continue à évoluer dans le temps, le taux double toutes les 48 heures, alors qu’il diminue rapidement en cas de mort embryonnaire. Le dosage de cette hormone permet aussi d’écarter une grossesse extra-utérine, un phénomène rare et grave.
Une fois que le diagnostic de fausse couche est posé, plusieurs types de prises en charge médicales sont possibles :
- Si le col utérin est ouvert, le processus va se poursuivre, sur quelques jours, jusqu’à l’expulsion de l’embryon non viable (ici, il faut suivre médicalement la mère car il peut y avoir des complications hémorragiques) ;
- Si le col utérin est peu ouvert, un traitement médicamenteux (molécule misoprostol utilisé également pour les IVG) permettant d’accélérer l’expulsion en provoquant des contractions utérines ;
- Si le traitement médicamenteux est insuffisant ou si la femme souhaite une issue rapide, la méthode chirurgicale par aspiration est réalisée sous anesthésie.
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Les causes de la fausse couche précoce à répétition
Pour les gynécologues, la fausse couche précoce est un phénomène naturel puisque 70 % des œufs fécondés avortent avant la 6e semaine d’aménorrhée.
» Presque toujours, la fausse couche précoce met fin à une grossesse qui de toute façon n’aurait pas évolué normalement, principalement en raison d’altérations chromosomiques sévères » indique le Dr Huchon, gynécologue-obstétricien (CHU de Poissy), sur le site du Figaro Santé.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une fausse couche n’altère pas la fertilité de la mère et seulement 1 % des femmes subissent ces fausses couches précoces à répétition (plus de trois à la suite) sans qu’aucune cause précise ne soit automatiquement identifiée.
L’origine des fausses couches précoces à répétition peut être expliquée par :
- La présence d’une maladie auto-immune de la mère ou des troubles thyroïdiens (hypothyroïdie) ;
- Une malformation de l’utérus ou des troubles au niveau de la muqueuse de l’utérus (endomètre) ;
- L’état de santé général de la future maman (carence en vitamines B9 et B12 ; âge (plus de 36 ans), obésité) ;
- Une mauvaise hygiène de vie (mauvaise alimentation, tabagisme, consommation d’alcool et/ou de drogues, consommation excessive de café etc.)
- Les anomalies chromosomiques de l’embryon ;
- Le stress et l’anxiété.
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Julie P., Journaliste scientifique
– La fausse couche concerne une femme sur quatre. Le Figaro Santé. Consulté le 31 juillet 2019.