La coqueluche fait partie des onze vaccinations obligatoires chez le nourrisson dès l’âge de deux mois. Mais que se passe-t-il si le nouveau-né contracte la maladie dès les premiers jours de vie ? Pour éviter des formes graves, voire mortelles, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche à partir du deuxième trimestre de grossesse. Explications.
Vaccination contre la coqueluche et grossesse
La coqueluche, à l’origine de quintes de toux caractéristiques, peut provoquer des formes graves chez les personnes fragiles, en particulier les nourrissons. En effet, plus de 90 % des décès par coqueluche concernent des nourrissons et enfants de moins de 6 mois. La coqueluche fait partie des vaccins obligatoires dès l’âge de deux mois. Néanmoins, le nouveau-né peut y être confronté avant d’avoir reçu sa première dose ou un schéma vaccinal complet.
Entre 2013 et 2021, les autorités de santé publique ont recensé 604 cas de coqueluche grave chez un enfant de moins de trois mois. Comment prévenir de tels cas et protéger au mieux les nourrissons du risque de coqueluche grave, voire mortelle ? La HAS se positionne aujourd’hui pour une vaccination systématique des femmes enceintes au cours du second trimestre de la grossesse. Idéalement, les femmes enceintes devraient en bénéficier entre les 20 et 36 semaines d’aménorrhée. Le calendrier vaccinal 2022 inclura cette nouvelle recommandation. Également, elle sera publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de Santé Publique France.
Vacciner la mère pour protéger l’enfant
Le vaccin contre la coqueluche est un vaccin inactivé. Ses données épidémiologiques sont nombreuses et rassurantes au cours de la grossesse, en particulier après le premier trimestre. Vacciner les femmes enceintes au cours du deuxième trimestre entraîne un passage des anticorps maternels développés contre l’infection dans le sang placentaire. Cela confère une protection du fœtus puis du nourrisson jusqu’à l’âge de deux mois. Ensuite, celui-ci bénéficie de la première dose de vaccin contre la coqueluche. Il s’agit d’un vaccin intégré au vaccin hexavalent comprenant la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l’hépatite B, la coqueluche et les infections à Haemophilus influenzae.
Jusqu’à lors, la vaccination contre la coqueluche était recommandée pour tous les couples ayant un projet parental. Mais, la présence des anticorps maternels est trop faible pendant la grossesse pour protéger efficacement l’enfant. Désormais, les femmes enceintes peuvent en bénéficier, à chaque grossesse. Cette recommandation était déjà en vigueur dans d’autres pays, comme la Belgique, les USA ou l’Australie.
La stratégie du cocooning en l’absence de vaccination
Dans les cas où la femme enceinte ne peut pas bénéficier de la vaccination contre la coqueluche, la HAS recommande la stratégie du cocooning. Elle repose sur plusieurs aspects :
- La vaccination de l’entourage de la mère et du bébé. Elle concerne les parents, la fratrie, les grands-parents et toutes les personnes en contact avec l’enfant dans les premières semaines de vie ;
- La vaccination de la mère dès que possible après l’accouchement, avant la sortie de la maternité.
Le CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes) précise que la vaccination contre la coqueluche n’a aucune incidence sur l’allaitement. Les professionnels de santé qui assurent le suivi et l’accompagnement des femmes enceintes relayeront cette nouvelle recommandation. Cette vaccination devrait réduire les cas de coqueluche pendant les trois premiers mois de vie et le risque de décès associé.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Vaccin coqueluche – Grossesse et allaitement. lecrat.fr. Mise à jour : 15 avril 2022.