Photophobie


Rédigé par Charline D. et publié le 23 juin 2020

Main vers le ciel se protégeant de la lumière du soleil

La photophobie est une sensibilité excessive des yeux à la lumière. Il existe plusieurs degrés de photophobie différents, allant de la simple gêne qui oblige à plisser les yeux à celle qui impose le port de verres spécialisés. Selon sa cause, la photophobie peut s’accompagner de divers symptômes comme des maux de tête, des rougeurs oculaires, des nausées, des troubles visuels, etc. La photophobie est présente dans de nombreuses pathologies : inflammation de l’œil (conjonctivite, uvéite, kératite, etc.), migraines, maladies génétiques affectant la rétine, traumatisme,  glaucome, tétanos, ophtalmie des neiges, méningite,  dystrophies cornéennes, consommation de drogues fortes sur le long terme, certains médicaments à base de tropicamide, etc. Le diagnostic est clinique. La prise en charge dépend de la cause du trouble.

Définition

Qu’est-ce que la photophobie ?

Femme assise dans un avion, près du hublot, se protégeant de la lumière du jourLa photophobie n’est pas une maladie, mais plutôt un trouble qui se caractérise par une intolérance à la lumière. Toute exposition à une source lumineuse, aussi bien la lumière naturelle que la lumière artificielle, induit diverses manifestations comme des maux de tête et des douleurs dans les yeux.

Le terme photophobie, dérivé des mots grecs « photos » (lumière) et « phobia » (peur), est donc employé pour décrire une hypersensibilité à la lumière ou les sensations désagréables provoquées par la lumière.

Il ne faut pas confondre ce trouble avec un éblouissement, qui est lui dû à une trop forte luminosité. Cependant, ces deux troubles peuvent être associés dans une même pathologie.

Le degré de l’intolérance à la lumière varie cependant selon la maladie à l’origine du trouble.

À noter ! Tout le monde a un certain degré de sensibilité à la lumière qui ne veut pas dire qu’il existe une photophobie.
Il est, en effet, normal de ressentir une gêne dans plusieurs situations :

  • En sortant d’une pièce plongée dans l’obscurité (salle de cinéma par exemple) ;
  • Lorsque la lumière du soleil est trop vive ;
  • En passant devant des surfaces réfléchissantes ;
  • En cas d’exposition à des sources de lumière artificielle.

Les causes de photophobie sont multiples. Elles peuvent être plus ou moins graves, et sont généralement d’origine ophtalmologique ou neurologique.

Parmi les causes ophtalmologiques, on trouve :

  • Les migraines. Lors d’une crise migraineuse, en plus des maux de tête, le patient peut souffrir de divers troubles sensoriels dont la photophobie. Les migraines sont les causes les plus fréquentes de photophobie ;
  • L’hypertension intracrânienne qui est une augmentation anormale de la pression à l’intérieur de l’encéphale peut également provoquer une photophobie ;
  • Une méningite ou inflammation des méninges (membranes qui enveloppent le système nerveux central) d’origine virale ou bactérienne. Le patient se plaint alors de violent maux de tête, de fièvre, d’une raideur de la nuque, de vomissements et de photophobie. On parle de syndrome méningé, c’est une urgence médicale.

Concernant les causes ophtalmiques de photophobie, on peut citer :

  • La kératite qui est une inflammation de la cornée. Elle se traduit en plus de la photophobie par des douleurs et une rougeur de l’œil atteint associés à une baisse de l’acuité visuelle. La kératite peut être d’origine virale, bactérienne, traumatique ou en lien avec une mauvaise hygiène chez les porteurs de lentilles de contact ;
  • L’uvéite qui est une infection de la partie interne de l’œil appelée uvée et constituée de l’iris, du corps ciliaire et de la choroïde. Cette affection se manifeste par une photophobie, des douleurs, des rougeurs et des troubles visuels. Elles sont généralement en lien avec une pathologie, souvent rhumatismale ;
  • D’autres pathologies comme un glaucome aigu ou certaines pathologies rétiniennes, par exemple une dégénérescence maculaire héréditaire ;
  • La présence d’un corps étranger dans l’œil comme un grain de sable ou une poussière. Dans la majorité des cas, les conséquences sont bénignes, mais il arrive que des lésions graves soient à déplorer. Elles peuvent causer une photophobie, des démangeaisons, des troubles de la vue, etc.

La photophobie peut aussi avoir une origine psychologique. En effet, elle peut être liée à une dépression ou d’autres troubles psychiatriques, par exemple la bipolarité ou l’attaque de panique.

Enfin, le trouble peut être d’origine médicamenteuse. Notamment en cas d’arrêt des benzodiazépines, une classe médicamenteuse très largement utilisée pour ses propriétés hypnotiques et anxiolytiques, les patients peuvent avoir un syndrome de sevrage dont l’un des symptômes est la photophobie. Par ailleurs, certains médicaments peuvent engendrer une dilatation de la pupille responsable d’une photophobie passagère.

Plusieurs facteurs de risque sont évoqués pour la photophobie comme : une exposition importante aux lumières artificielles, notamment les écrans, la couleur des yeux (Les personnes aux yeux clairs sont plus sensibles à ce trouble) et certains troubles comme le botulisme et l’albinisme.

A noter que comme la photophobie n’est pas une maladie mais l’un des symptômes de beaucoup de pathologies, et que ses mécanismes sont encore mal connus, on ne peut pas réellement parler de facteurs de risque.

Symptômes, diagnostic et traitement

Quels symptômes ?

Jeune femme chez un ophtalmologiste pour diagnostiquer des troubles visuelsLes symptômes de photophobie sont divers et très variables d’un patient à un autre.

Les manifestations les plus fréquentes se traduisent par :

  • Une sensation de fatigue importante ;
  • Un besoin de plisser les yeux, voire de les fermer ;
  • Un larmoiement ;
  • Une vision trouble ou brouillée ;
  • Une inflammation oculaire (rougeur, irritations, gonflement, etc.).

Parfois, d’autres symptômes peuvent aussi être présents, par exemple : des maux de tête ou migraines, des nausées et vomissements, une raideur de la nuque, des étourdissements, etc.

À noter ! La photophobie peut être un trouble ponctuel ou chronique, sa durée est donc très variable. Si la photophobie est liée à une pathologie, par exemple ophtalmique, elle durera le temps de guérir cette dernière. En cas de migraine, la photophobie associée ne durera que le temps de la crise.

Quel diagnostic ?

La photophobie étant un symptôme parmi d’autres, le diagnostic de sa cause dépendra surtout des autres symptômes associés. Le diagnostic repose sur l’examen clinique du patient.

Si le patient souffre également de maux de tête et de raideur de la nuque, c’est le médecin généraliste qui établira le diagnostic. En revanche, si la photophobie est accompagnée d’une gêne visuelle, c’est le médecin ophtalmologue qui posera le diagnostic. Lorsque la photophobie survient dans un contexte de migraines ou de pathologies connues, il n’y a aucune urgence à consulter.

Quel traitement ?

Outre la prise en charge de la maladie à l’origine du trouble, la mesure principale à prendre en cas de sensibilité à la lumière est la protection solaire.

Il existe des verres moins foncés que ceux utilisés pour la période estivale, efficaces contre l’éblouissement en période hivernale. Des verres de catégorie 1, avec une teinte très légère sont également disponibles pour les temps couverts ou l’intérieur.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Photophobie. CONCILIO. Consulté le 5 juin 2020.
– Photophobie. LAROUSSE. Consulté le 5 juin 2020.
– Photophobie. MEDISITE. Consulté le 5 juin 2020.

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