Un air moins pollué en Ile-de-France

Par |Publié le : 23 avril 2025|Dernière mise à jour : 24 avril 2025|3 min de lecture|

Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, vient de publier son bilan de 2024. Encourageant et rassurant, cet état des lieux montre que la pollution de l’air en Ile de France a été divisée par 2 en l’espace de 20 ans. Explications.

Que retenir du bilan 2024 d’Airparif ?

Les données du bilan 2024 indiquent une poursuite de la diminution des concentrations de polluants atmosphériques, notamment pour le dioxyde d’azote (NO₂) et les particules fines (PM10 et PM2.5).

« Entre 2005 et 2024, les concentrations des polluants de l’air réglementés les plus nocifs pour la santé humaine, à savoir les particules fines PM 2,5 (-55%) et le dioxyde d’azote (-50%), ont été divisées par deux » indique Airparif.

Cette diminution a été rendue possible grâce aux réglementations et aux politiques publiques mises en place pour réduire les émissions de polluants de l’air liées notamment au trafic routier, au chauffage, à l’énergie et aux activités industrielles.

Citons quelques exemples concrets : les normes euro (norme européenne d’émissions), les taxations des émissions de polluants industriels, le remplacement de véhicules diesel par des véhicules essence et des véhicules électriques et le développement croissant les infrastructures de transport en commun et de vélo.

Dans le panel des polluants analysés, l’ozone de basse altitude est le seul polluant qui stagne.

Selon Airparif, les baisses d’émissions locales des gaz polluants précurseurs de l’ozone ( les oxydes d’azote (NOx), les composés organiques volatils (COVs) dont le méthane (CH4) et le monoxyde de carbone (CO)) sont contrebalancées par le réchauffement climatique, qui favorise sa formation. En effet, l’ozone se forme en cas de forte chaleur et d’ensoleillement.

À savoir !Les principaux risques d’exposition à l’ozone sont une gêne respiratoire, de la toux, des irritations au niveau des yeux, des crises d’asthme et la survenue, sur le long terme, de maladies respiratoires. L’ozone de basse altitude est à la fois un gaz à effet de serre et un polluant de l’air gazeux qui aggrave notamment le risque de mortalité lié à des pathologies respiratoires. Il n’existe pas de valeur limite réglementaire pour ce polluant.

Des impacts encore trop importants sur la santé

Autre résultat encourageant observé ces 15 dernières années : le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l’air a baissé d’un tiers entre 2010 et 2019 passant de 10 000 à 6200.

Mais le problème de santé publique demeure toujours trop important.

Comme le précise Airparif : « En Île-de-France, la pollution de l’air entraînait encore en 2019 une perte moyenne de 10 mois d’espérance de vie par adulte, et contribuait à 10 à 20 % des cas de maladies respiratoires chroniques (asthme, BPCO, cancers), et 5 à 10 % des maladies cardiovasculaires ou métaboliques (AVC, infarctus, diabète de type 2) ».

Rappelons que, la pollution de l’air est responsable d’environ 7 900 décès prématurés par an en Île-de-France.

800 Franciliens encore trop exposés à un air pollué

Les normes européennes concernant la qualité de l’air, fixées par l’UE en 2008, sont pratiquement respectées dans toute l’Ile-de-France. En 2023, ils étaient 5000 Franciliens à être exposés à des quantités de polluants dépassant les normes UE alors qu’ils sont 800 en 2024.

Ces zones à fortes concentrations en polluants atmosphériques sont bien identifiées : périmètre de 50 mètres autour des grands axes de circulations comme le périphérique et les autoroutes A1, A3, A4, A6 et A86″.

En 2030, de nouvelles normes européennes (plan d’action Zéro Pollution), plus sévères, entreront en vigueur. La ZFE (zone à faible émission) métropolitaine permettra en partie de respecter ces futures valeurs limites.

« Selon les travaux d’Airparif et de l’ORS-IDF, au moins un quart des décès prématurés dus à la pollution de l’air pourraient être évités si les futures valeurs limites européennes étaient respectées » précise Airparif dans un communiqué. Actuellement, 2.6 millions de Franciliens respirent un air dont les concentrations en polluants sont supérieurs à cette nouvelle directive européenne à respecter à l’horizon 2030.

En conclusion, le rapport souligne l’importance d’atteindre les nouvelles valeurs limites réglementaires prévues pour 2030 et de se rapprocher des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour minimiser les impacts sanitaires.​

À savoir !Les recommandations de l’OMS sont des concentrations de pollution de l’air à partir de laquelle un consensus existe pour affirmer qu’un polluant de l’air est nocif pour la santé humaine, sur la base de l’état des connaissances scientifiques les plus récentes. Ces seuils sont plus bas que les valeurs limites réglementaires actuelles.

Ainsi, en respectant les seuils fixés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce sont les 7.900 décès prématurés qui seraient évités.

Sources
– La pollution de l'air a été divisée par deux en 20 ans en Île-de-France, selon une étude, France Bleu. www.francebleu.fr. Consulté le 15 avril 2025.
– La pollution de l’air en baisse en 2024 en Île-de-France, avec encore des impacts importants sur notre santé, Airparif. www.airparif.fr. Consulté le 15 avril 2025.
– Bilan de la qualité de l'air – Île-de-France – 2024, Airparif,. www.airparif.fr. Consulté le 15 avril 2025.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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