Péridurale : questions fréquentes et réponses d’experts


Rédigé par Charline D. et publié le 27 septembre 2023

péridurale

La péridurale représente le moyen d’anesthésie le plus fréquemment employé et le plus efficace pendant un accouchement. Elle permet de supprimer efficacement les sensations douloureuses afin d’offrir un certain confort à la future maman. Les effets indésirables et risques de la péridurale sont limités et reste exceptionnelles.

Définition et indication de l’anesthésie péridurale

Qu’est-ce que c’est ?

piqûre dos péridurale

Une anesthésie péridurale est une technique de réduction des douleurs liées à l’accouchement.  Elle consiste à injecter le produit anesthésiant local directement au niveau des nerfs qui innervent le bas du corps dont le bassin et l’utérus.

À savoir ! En obstétrique, il existe deux types d’anesthésie : la péridurale et la rachianesthésie. Cette dernière est un type d’anesthésie rapide. A la différence de la péridurale, le produit est directement injecté au contact de la moelle épinière. Son action est plus intense que la péridurale.

La péridurale pour qui et quand ?

La décision de demander une péridurale ou non est personnelle. Elle dépend du seuil de tolérance à la douleur de chaque femme, mais aussi des croyances, des craintes, etc. En France, entre 70 et 80% des accouchements se déroulent sous péridurale.

Ainsi, sauf contre-indication, toute femme peut avoir accès à une péridurale du moment que le travail a commencé et que la dilatation du col n’est pas trop importante pour laisser au médicament le temps d’agir.

Les contre-indications à la péridurale sont :

  • l’allergie au produit anesthésiant,
  • un trouble de la coagulation sanguine,
  • une infection cutanée au niveau du dos,
  • de la fièvre,
  • une atteinte (pathologie ou séquelle) du dos et des vertèbres ou
  • un tatouage au point d’injection.

Lorsqu’une césarienne est décidée pendant un accouchement sous péridurale, le médecin anesthésiste renforce l’anesthésie avec une dose plus concentrée à l’aide du cathéter en place.

À savoir ! Une femme qui ne souhaitait pas recevoir de péridurale peut évidemment changer d’avis à tout moment et bénéficier d’une péridurale le jour de l’accouchement

Parfois, malgré l’absence de contre-indication, la pose est compromise : par exemple en cas d’obésité, de malformation de la colonne vertébrale ou de la collaboration insuffisante de la patiente. La procédure est abandonnée après plusieurs essais.

Comment se déroule la pose d’une péridurale ?

L’injection est effectuée par un médecin anesthésiste dans le bas de la colonne vertébrale. Elle se déroule en 2 étapes. La première étape repose sur la mise en place du cathéter et la seconde sur l’administration de l’anesthésiant.

Dans un premier temps, un cathéter (tube souple de petit diamètre) est mis en place entre deux vertèbres afin de permettre l’administration de l’anesthésique tout au long de l’accouchement. Le cathéter étant posé dans une zone localisée bien en dessous de l’extrémité de la moelle épinière, il n’existe donc aucun risque de la toucher lors de sa mise en place.

A noter ! L’injection d’un anesthésique local est réalisée au préalable afin que la zone d’insertion du cathéter soit insensibilisée.

Pour que le médecin puisse avoir accès au point d’injection, la patiente doit s’assoir en faisant le dos rond ou se coucher en chien de fusil. Une aiguille est alors insérée entre deux vertèbres afin de placer le cathéter souple au niveau de la colonne vertébrale. Une fois le cathéter en place, il est fixé au dos de la patiente grâce à un sparadrap et l’aiguille est retirée.

Dans un second temps, l’anesthésique est injecté par le cathéter. La patiente est soulagée en 15 à 20 minutes.

En complément de la péridurale, une perfusion intraveineuse est mise en place afin de pouvoir administrer les divers médicaments nécessaires pendant l’accouchement. Par exemple, en cas d’accouchement prolongé, un apport en sucre par voie intraveineuse est conseillé.

Une fois la péridurale posée par le médecin anesthésiste, la ou les sages-femmes s’assurent que le bassin de la patiente est toujours plus bas que sa tête afin que le produit diffuse, et agisse, localement uniquement dans le bas de la colonne vertébrale. La future maman doit rester allongée sur le lit jusqu’à la délivrance.

A noter ! Parfois, un dispositif permettant d’ajuster soi-même la quantité d’analgésique délivré est confiée à la patiente.

Après l’accouchement, le cathéter est retiré et le produit anesthésique n’a plus d’effet au bout d’une heure. En revanche, en cas de césarienne, il est laissé en place 1 ou 2 jours afin de faciliter les suites opératoires.

Bienfaits et risques d’une anesthésie péridurale

traitement péridurale

Un soulagement efficace de la douleur

L’avantage majeur d’une péridurale est de permettre à la future maman de vivre en pleine conscience son accouchement, sans douleur. Le bébé naît dans une atmosphère plus sereine.

Par ailleurs, la péridurale permet de pratiquer, lorsque cela est nécessaire, certains gestes chirurgicaux comme une épisiotomie ou le recours aux forceps.

Inconvénients et risques

Comme pour toute intervention ou toute prise de médicament, le risque zéro n’existe pas bien que toutes les précautions soient prises.

Au-delà du risque d’inefficacité, le risque principal de la péridurale est le ralentissement de l’accouchement. Dans certains cas, une injection d’ocytocine est nécessaire pour relancer les contractions utérines.

D’autres effets indésirables peuvent survenir, cependant ils sont temporaires et sans gravité : sensation de chaleur dans le corps, difficulté à bouger les jambes, tremblements, baisse de la pression artérielle, vertiges, maux de tête.

Le point d’insertion du cathéter peut être douloureux jusqu’à quelques jours après l’accouchement.

Les complications graves telles qu’une paralysie, une allergie ou des troubles cardiaques, sont rarissimes et fortement limités grâce à la consultation avec l’anesthésiste à la fin du 8ème mois de grossesse.

Les alternatives

Séance d'acuponcture

Bien que moins efficaces que la péridurale, pendant un accouchement, il existe plusieurs possibilités pour agir contre la douleur. Elles reposent principalement sur la relaxation, l’acupuncture et la respiration profonde. Un certain nombre de ces méthodes sont abordées durant les séances de préparation à l’accouchement. Ainsi, des séances d’acupuncture, d’hypnose ou encore d’haptonomie peuvent être proposées en complément.

Lorsque la péridurale est contre-indiquée, les médecins peuvent opter pour une anesthésie générale. Cette solution reste néanmoins exceptionnelle.

Enfin, l’usage du gaz hilarant, le protoxyde d’azote par exemple, peut être proposé. Il soulage cependant la douleur moins efficacement que la péridurale.

La péridurale en dehors de l’accouchement

La péridurale est un type d’anesthésie utilisé pour soulager les douleurs de l’accouchement mais pas uniquement. En effet, l’anesthésie péridurale peut parfois être indiquée lors d’une intervention chirurgicale très douloureuse en complément de l’anesthésie générale. Elle est alors poursuivie en post-opératoire pour gérer la douleur.

A noter ! Bien que ces deux termes soient couramment interchangés, on distingue en réalité deux modalités d’action pour une péridurale : l’analgésie et l’anesthésie.

En cas d’analgésie, la péridurale permet de diminuer les douleurs en engourdissant une zone du corps. L’analgésie péridurale est la modalité utilisée pour les accouchements et pour certaines chirurgies en complément d’une anesthésie générale.

L’anesthésie péridurale, peu utilisé sauf en cas de césarienne en urgence, permet de totalement endormir une zone du corps.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– La péridurale. www.vidal.fr. Consulté le 4 septembre 2023