Trichomonase

La trichomonase est une infection sexuellement transmissibles touchant les hommes comme les femmes. Elle est provoquée par la présence de Trichomonas vaginalis qui est un parasite transmis le plus souvent par contact sexuel. L’infection peut être asymptomatique ou se manifester sous forme d’urétrite, de vaginite, de cystite, d’épididymite ou de prostatite. Le diagnostic repose sur l’identification du parasite au microscope sur des prélèvements vaginaux, urétraux ou urinaires. Un antibiotique en une seule dose ou sur plusieurs jours permet de traiter efficacement cette infection. Les partenaires sexuels doivent également être traités pour stopper la chaîne de transmission de l’infection.

La trichomonase est une IST

Il existe plus d’une trentaine d’infections sexuellement transmissibles. Elles ont toutes en commun le fait d’être transmises par voie sexuelle et  d’origine infectieuse. En France, le nombre d’IST ne cesse d’augmenter depuis les années 1990. En effet, dans les pays développés, ces pathologies et leurs complications sont un des 5 motifs de consultation les plus fréquents.

Les IST les plus rencontrées sont : la blennorragie gonococcique, les chlamydioses, l’hépatite B, l’herpès génital, les condylomes génitaux (infections à Papillomavirus humain (HPV)), la syphilis, les infections à mycoplasmes, la trichomonase et l’infection par le VIH.

À savoir ! Les maladies sexuellement transmissibles peuvent être d’origine bactérienne, virale ou parasitaire.

Une IST peut se manifester de diverses façons : des écoulements génitaux, une inflammation des organes génitaux (rougeurs cutanées et gonflement), des lésions au niveau des muqueuses et éventuellement de la peau autour des organes génitaux, la présence de ganglions au niveau de l’aine, des douleurs dans le bas-ventre, de la fièvre, de la fatigue, etc. La présence de ces symptômes nécessite une consultation médicale.

Il est primordial de dépister une IST. En effet, dès le diagnostic établi, il est nécessaire de procéder immédiatement à la mise en place de mesures afin d’éviter la transmission de l’infection et au traitement de la maladie pour soulager le patient.

Chaque IST dispose de son propre traitement. La plupart d’entre elles peuvent être guéries grâce à des traitements adaptés.

Qu’est que la trichomonase ?

La trichomonase est une infection des organes génitaux très fréquente dans la population. Cette infection sexuellement transmissible est causée par un parasite, Trichomonas vaginalis.

Le parasite se transmet de manière inter-humaine, par contact sexuel vaginal, oral ou anal, et lors de l’accouchement (risque de contamination de l’enfant).

Un chiffre à retenir : En 2020, environ 156 millions de nouveaux cas d’infection à T. vaginalis chez les personnes âgées de 15 à 49 ans.

Quels symptômes ?

Chez les femmes, les symptômes de la trichomonase sont d’intensité variable, allant des formes totalement asymptomatiques à celles avec un écoulement vaginal abondant, verdâtre, mousseux et douloureux.

Lorsqu’il existe des symptômes, ils apparaissent le plus souvent dans les 5 à 28 jours qui suivent la contamination. Bien que rarement dangereux, les symptômes peuvent être très désagréables :

• Changement de la texture et de l’odeur des pertes vaginales ;
• Démangeaisons ;
• Sensation de brûlure ;
• Douleur en urinant.

Chez les hommes, dans 90% des cas, la trichomonase est asymptomatique, ce qui ne les empêche pas pour autant d’être contagieux. Lorsqu’il y a des symptômes, ce sont les mêmes que chez la femme, localisés au niveau du pénis. Les rares complications possibles sont l’épididymite (inflammation de l’épididyme parfois accompagnée d’une inflammation du testicule) et la prostatite (inflammation de la prostate).

A noter qu’une trichomonase peut augmenter le risque de contracter ou de transmettre une autre maladie sexuellement transmissible. Par ailleurs, les lésions génitales qu’elle peut impliquer, augmentent de manière importante le risque d’être infecté ou de transmettre le VIH. Chez la femme enceinte, l’existence d’une trichomonase peut entraîner le déclenchement d’un accouchement prématuré.

Comment savoir si j’ai une trichomonase ?

Une trichomonase peut être suspectée chez une femme lorsqu’elle présente une vaginite (inflammation du vagin), et chez un homme lorsqu’il souffre d’une urétrite. Le diagnostic est d’autant plus probable que les symptômes persistent après un bilan et un traitement des autres infections possibles comme la gonococcie ou l’infection à Chlamydia.

Ainsi, chez une femme, le diagnostic est à la fois clinique, autrement dit, il repose sur les symptômes, et microscopique à partir de prélèvements vaginaux. L’examen microscopique est la méthode la plus simple, et elle permet de tester simultanément la trichomonase et la vaginose bactérienne qui ont des symptômes similaires.

Chez l’homme, en plus de l’examen clinique et de l’interrogatoire du patient, le diagnostic repose également sur des tests urinaires et l’analyse microscopique de prélèvements urétraux. Comme pour toute maladie sexuellement transmissible, des tests complémentaires sont effectués afin d’éliminer d’autres MST fréquentes comme la blennorragie ou l’infection à Chlamydia.

Dans tous les cas, la survenue de symptômes génitaux ou urinaires anormaux doit amener à consulter un professionnel de santé (médecin, sage-femme, gynécologue) pour en rechercher la cause. En attendant la consultation médicale, il faut éviter tout rapport sexuel.

Quel traitement ?

La trichomonase se traite par des antibiotiques. Il est primordial de traiter également le partenaire du ou de la patiente également afin de ne pas risquer une réinfestation.

La prise unique de métronidazole, de tinidazole ou de secnidazole par voie orale est efficace chez 95% des femmes lorsque le partenaire est aussi pris en charge. Chez les hommes, en revanche, une prise des mêmes molécules sur 5 à 7 jours est conseillée.

Si l’infection persiste malgré le traitement, une seconde cure est préconisée : soit en prise unique, soit sur 5 jours.

À savoir ! Le traitement de la trichomonase est contre-indiqué chez la femme enceinte. Par ailleurs, l’allaitement doit être suspendu pendant les 24h qui suivent la prise du traitement.

Une abstinence sexuelle est nécessaire pendant toute la durée du traitement.

Les partenaires sexuels des deux derniers mois doivent être prévenus, dépistés pour la trichomonase et les autres IST fréquemment rencontrés et traités si besoin.

Quelle prévention ?

Il n’existe pas de vaccin pour prévenir la trichomonase.  La seule méthode efficace de prévention est le port de préservatif, féminin ou masculin, à chaque rapport sexuel.

D’autres mesures préventives peuvent être adoptées en complément du port du préservatif :

• L’évitement des pratiques sexuelles à risque, comme les partenaires multiples, les rapports avec les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ou les rapports avec des personnes en situation de prostitution ;
• La circoncision (essentiellement pour limiter le VIH) ;
• Le diagnostic et le traitement rapide afin d’éviter la propagation à d’autres individus ;
• L’identification des partenaires sexuels de la personne infectée.

En cas de relation avec plusieurs partenaires, ou lorsque l’arrêt du préservatif est souhaité, il est conseillé de se faire dépister.

Pour se renseigner au sujet des IST, plusieurs structures existent :

• Les centres régionaux d’information et de prévention du sida (CRIPS) ;
• Les bureaux d’information jeunesse (BIJ) ;
• Les espaces santé jeunes.

Publié le 21 novembre 2019. Mis à jour par Estelle B., Docteur en pharmacie le 29 janvier 2024.