Vaginite


Rédigé par Lucie B. et publié le 18 octobre 2017

Tout type de trouble entraînant une inflammation du vagin est regroupé sous le terme de vaginite. Les jeunes filles et les femmes de tout âge peuvent en être atteintes. Le symptôme le plus commun correspond à des pertes vaginales anormales associées à des douleurs. Des causes infectieuses et irritatives sont à l’origine de cette inflammation.

Vaginite

Définition et causes

Cette inflammation vaginale ou vaginite présente deux origines différentes :

  1. Une origine infectieuse (la plus fréquente, 2/3 des femmes touchées) due à plusieurs types de micro-organismes tels que :
    1. Un champignon (ou levure) : dans 50% des cas de vaginite infectieuse, la vaginite est due à une mycose (le germe responsable est souvent la souche Candida Albicans). Pour ce type d’infection, on parle aussi de vaginite mycosique ou mycose vulvo-vaginale.
    2. Une bactérie : Mycoplasme, Gardnerella vaginalis, Chlamydia, Gonocoque…
    3. Un virus : herpès génital…
    4. Un parasite : Trichomonas
  1. Une origine irritative suite à :
    1. Au déclenchement d’une réaction cutanée due à des produits chimiques mal tolérés par la muqueuse vaginale (gel douche, savon, mousse, huile de bain, gel lubrifiant, produits contraceptifs tels que les spermicides ou préservatifs, produits antimycosiques à usage local) ;
    2. Une irritation de nature « mécanique » (sous-vêtements synthétiques et trop serrés, serviettes hygiéniques…) ;
    3. La présence d’une maladie cutanée (dermatose) : psoriasis, lichen, eczéma de contact aux produits d’hygiène…

Quels sont les facteurs favorisants de la vaginite ?

  1. Le port de pantalons trop étroits : source d’irritations « mécaniques » locales favorisant une infection ;
  2. Les sous-vêtements composés de tissu synthétique : augmentation de la transpiration qui stagne au niveau des plis et qui favorise le phénomène de macération (favorable au développement des germes) ;
  3. Des mesures d’hygiène intime excessives peuvent perturber l’écosystème de la flore vaginale et modifier la muqueuse (toilettes trop fréquentes, usage de produits irritants, douches vaginales, utilisation de produits dermatologiques intra-vaginaux).

À savoir ! La flore vaginale (composée de bactéries non pathogènes, essentiellement des lactobacilles) est très importante puisqu’elle permet d’éviter la survenue d’infections par des germes pathogènes.

  1. La présence d’un corps étranger dans le vagin (ex : tampon périodique oublié) ;
  2. Les rapports sexuels : parfois à l’origine d’irritations cutanées et de la transmission de certaines infections ;
  3. Un déficit du système immunitaire ;
  4. Certains traitements antibiotiques : destruction de germes bénéfiques à la flore vaginale ;
  5. Certains médicaments causant une baisse de l’immunité (ex : cortisone).

Symptômes

Même si une grande majorité de femmes atteintes de vaginite ne présentent pas ou peu symptôme ; chez les autres, ces symptômes se présentent habituellement sous forme :

  1. De démangeaisons (prurit) et/ou sensations de brûlure au niveau de la vulve et du vagin ;
  2. D’un écoulement vaginal abondant et anormal (ou pertes vaginales appelées leucorrhées). Cet écoulement est absent dans la vaginite non infectieuse et en cas d’herpès génital. Selon le type de germe responsable de l’infection, ces pertes vaginales sont décrites différemment :
    1. Blanchâtres, épaisses et ressemblant à du lait caillé dans les vaginites dues à un champignon (vaginite mycosique ou mycose vulvovaginale).
    2. Fluides, abondantes, grisâtres ou jaunâtres et malodorantes dans les vaginites bactériennes.
    3. Mousseuses et aérées dans les vaginites parasitaires.
  1. De douleurs lors des rapports sexuels ;
  2. De brûlures en urinant ou des difficultés à uriner ;
  3. De grandes lèvres enflées, rouges et douloureuses avec parfois le développement de vésicules transparentes à la surface.

Traitement

Quel que soit la cause responsable de la vaginite, le traitement prescrit va être adapté à chacune des patientes.
Si une infection est détectée, il s’avère nécessaire de prévenir le plus tôt possible son partenaire sexuel et de prendre les mesures essentielles afin d’éviter une quelconque transmission du germe.

En cas de vaginite infectieuse

Dans un premier temps, le médecin va procéder à un examen gynécologique pour confirmer le diagnostic de vaginite. Afin que le traitement soit le plus efficace possible, un prélèvement vaginal est parfois demandé à la patiente pour identifier précisément le germe responsable de l’affection.

Dans tous les cas, le traitement permettant de traiter l’infection peut être soit :

  1. Sous forme locale (crèmes, ovules médicamenteux, capsules vaginales ou comprimés gynécologiques) :
    1. Des antifongiques en cas de mycose vaginale ;
    2. Des antibiotiques en cas de vaginite bactérienne ;
    3. Des antibiotiques antiparasitaires si la cause de la vaginite est due à un parasite.
  1. Sous forme de comprimés oraux (seuls ou en association à un traitement local selon la situation) :
    1. Des antibiotiques en cas de vaginite bactérienne (métronidazole…) ;
    2. Des antibiotiques antiparasitaires (métronidazole) lors d’une vaginite parasitaire ;
    3. Plus rarement, des antifongiques ou des antiviraux (en cas d’herpès génital).

À savoir ! En attendant le rendez-vous médical, mais aussi pendant tout le traitement, la patiente doit éviter toute relation sexuelle ou utiliser un préservatif pour ne pas contaminer son partenaire. Par ailleurs, il est recommandé qu’elle effectue une toilette 2 fois par jour (surtout externe) avec des produits dermatologiques « doux », pas trop agressifs.

En cas de vaginite non infectieuse

En cas de vaginite non infectieuse, le traitement consiste surtout à arrêter tout type de comportement favorisant l’irritation ou l’allergie cutanée : produit intime inapproprié, vêtements ou sous-vêtements trop serrés, en tissu synthétique, etc.
Si ces utilisations ne sont pas stoppées, le risque de récidive est plutôt important chez une grande majorité de femmes.

À savoir ! Après la période de ménopause, la vaginite est le plus souvent non infectieuse. Un traitement à base d’œstrogènes peut être éventuellement proposé, se présentant sous forme d’ovules médicamenteux, de capsules vaginales, de gélules ou de crème. Il permet de corriger l’atrophie et la sécheresse vaginale à l’origine des symptômes. Il est aussi possible d’utiliser des produits hydratants vaginaux, disponibles en pharmacie ou parapharmacie.

Mesures de prévention

Par mesure de précaution, voici quelques conseils à adopter sans plus tarder pour éviter une vaginite récidivante :

  1. Eviter de réaliser plus de deux toilettes intimes par jour ;
  2. Ne pas utiliser d’antiseptique moussant pour se laver. Plutôt privilégier un savon au pH neutre non parfumé ou des produits d’hygiène intime, non agressifs pour les muqueuses et la flore vaginale ;
  3. Bien sécher la vulve après chaque toilette ;
  4. Eviter d’atteindre l’intérieur du vagin pour le lavage (les douches vaginales sont à éviter) ;
  5. Lors des règles, les tampons ou serviettes hygiéniques sont à changer régulièrement ;
  6. Aux toilettes, s’essuyer d’avant en arrière ;
  7. En cas d’utilisation d’un diaphragme, laver-le sans désinfectant après chaque usage, à l’eau savonneuse. Puis bien le rincer et le sécher ;
  8. Penser à utiliser un préservatif lors de chaque rapport sexuel et avec chaque partenaire tant qu’il n’y a pas de confirmation du diagnostic.

Si vous rencontrez fréquemment des mycoses vaginales au cours de l’année :

  1. Ne portez pas de vêtements trop serrés ;
  2. Préférez les sous-vêtements en coton à ceux composés en tissu synthétique ;
  3. Évitez de rester dans des sous-vêtements mouillés (maillot de bain) ;
  4. Évitez les crèmes contraceptives spermicides.

Lucie B., Biologiste spécialisée en E-santé

– Dossier santé : vaginite. Ameli santé. – Consulté le 10 octobre 2017.