Azoospermie


Rédigé par Charline D. et publié le 2 avril 2020

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L’azoospermie est définie comme une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme. Ce trouble rare qui entraîne une infertilité masculine concerne moins de 1% des français. Il existe plusieurs causes d’azoospermie : anomalie génétique, pathologie testiculaire, médicaments, etc. Le diagnostic repose sur la réalisation d’un spermogramme dans le cadre d’un bilan d’infertilité. Actuellement, il existe peu de traitement pour l’azoospermie. La prise en charge repose, par ailleurs, principalement sur le traitement de sa cause lorsqu’elle est connue et traitable. Dans le cadre d’un projet de grossesse, une assistance médicale à procréation (PMA) peut être proposée au couple. La FIV-ICSI, qui est la technique d’AMP offrant les plus grandes chances de succès, est idéale en cas d’infertilité masculine.

Définition et symptômes

Rappels anatomiques

Un spermatozoïde est une cellule reproductrice (ou gamète) mâle produit au niveau des testicules. Il est constitué d’une tête et d’un flagelle. Il contient un noyau dans lequel l’ensemble de l’information génétique du père est localisé. Lors des rapports sexuels, les spermatozoïdes sont propulsés dans le vagin après l’éjaculation du sperme. Ils doivent ensuite se déplacer grâce à leur flagelle afin de rejoindre l’ovocyte qui se trouve près des ovaires et le féconder.

Ainsi, la fécondation de l’ovocyte nécessite la migration des spermatozoïdes du vagin vers l’utérus puis vers les trompes utérines. Pour ce faire, les spermatozoïdes doivent traverser la glaire cervicale (sécrétion utérine) ce qui exige une certaine vigueur.

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On parle d’infertilité dans un couple lorsque après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers (2 voire 3 fois par semaine), complets et sans contraception, une grossesse ne survient toujours pas. Un couple sur sept consulte pour un problème d’infertilité et un sur dix-huit à recours à un traitement pour y remédier. On estime que l’infertilité est due dans 35% des cas à un problème féminin (trouble de l’ovulation, problème au niveau des trompes) et à un problème masculin (anomalie de nombre ou/et de mobilité des spermatozoïdes) dans 35% des cas aussi.

Qu’est-ce que l’azoospermie ?

L’azoospermie décrit une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme.

On distingue deux types d’azoospermie :

  • Sécrétoire dans environ 60% des cas se traduisant par une absence de production de spermatozoïdes ;
  • Excrétoire ou obstructive lorsque l’absence de spermatozoïdes est liée à une obstruction des canaux transportant le sperme.

On estime que l’azoospermie concerne moins de 1% des hommes, en France. Entre 5 et 15% des hommes infertiles seraient azoospermiques.

Quels sont les symptômes ? azoospermie-trouble-rare

La plupart du temps, l’azoospermie est asymptomatique (autrement dit aucun symptôme n’est présent). Parfois, l’anomalie peut se manifester par des troubles sexuels (impuissance) associés ou non à une éjaculation rétrograde (le sperme est renvoyé vers la vessie au lieu d’être expulsé à l’extérieur).

Quelles sont les causes ?

Les causes d’azoospermie peuvent être diverses :

  • Cryptorchidie (testicule non descendu) ;
  • Varicocèle (dilatation d’une veine au niveau du cordon spermatique) ;
  • Infections ;
  • Génétiques (mucoviscidose, syndrome de Klinefelter, etc.) ;
  • Insuffisance hormonale ;
  • Exposition à des toxiques ;
  • Certains traitements (chimiothérapie par exemple).

Par ailleurs, certains facteurs de risque d’infertilité masculine ont été identifiés :

  • L’âge (plus de 40 ans) ;
  • Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool ;
  • Les températures élevées (bains chauds fréquents, jacuzzi, sauna, etc.) ;
  • Certains toxiques, notamment utilisés dans certaines professions.

 

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ? azoospermie-infertilite

Le diagnostic d’une azoospermie nécessite une analyse biologique du sperme appelée « spermogramme ».

À savoir ! Un spermogramme nécessite un recueil de sperme. La majorité des laboratoires demandent à ce que le recueil de sperme soit effectué directement au laboratoire afin d’éviter la dégradation des spermatozoïdes entre le prélèvement et l’analyse.

Ce type d’examen est réalisé dans un contexte de bilan d’ infertilité de couple. Ainsi, plusieurs paramètres sont évalués dont le nombre de spermatozoïdes viables, capables de progresser du vagin jusqu’aux trompes utérines où a lieu la fécondation avec l’ovocyte. Ce paramètre est apprécié grâce à l’analyse, dans une goutte de sperme au microscope, de la quantité de spermatozoïdes présents.

L’analyse du sperme permet alors de différencier différents degrés d’oligospermie (faible quantité de spermatozoïdes) :

 

  • Oligospermie légère, lorsque le nombre de spermatozoïdes est compris entre 5 et 14 millions par millilitre.
  • Oligospermie modérée, quand il y a entre 1 et 5 millions de spermatozoïdes dans un millilitre de sperme.
  • Oligospermie sévère lorsque la concentration en spermatozoïdes est inférieure à 1 million par millilitre.

 

Les résultats obtenus sont comparés avec les valeurs de référence définies par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Lorsque la concentration en spermatozoïdes est inférieure à 15 millions par millilitre d’éjaculat ou 39 millions de spermatozoïdes par éjaculat, une oligospermie est évoquée. On parle d’azoospermie en cas d’absence de spermatozoïdes.

Le diagnostic doit être confirmé par un second spermogramme, à 3 mois d’intervalle minimum, car beaucoup de facteurs peuvent influencer la qualité du sperme.

D’autres examens peuvent compléter le diagnostic :

 

  • Un spermocytogramme qui permet de détecter une éventuelle anomalie morphologique des spermatozoïdes, par exemple une anomalie du flagelle ;
  • Une spermoculture pour mettre en évidence une éventuelle infection.

 

Quels traitements ?

La prise en charge d’une azoospermie dépend directement de son type (sécrétoire ou excrétoire) et de la présence ou non d’autres anomalies spermatiques associées. Il existe peu de traitement capable de traiter une infertilité masculine.

Lorsque l’azoospermie est en lien avec un traitement, l’arrêt de ce dernier permet d’obtenir une production de spermatozoïdes (généralement après un certain délai).

En cas d’azoospermie excrétoire ou obstructive, un traitement chirurgical peut permettre de rétablir le transport normal des spermatozoïdes.

Une azoospermie sécrétoire est plus complexe à traiter. Un traitement hormonal est parfois proposé au patient lorsqu’il existe une insuffisance hormonale potentiellement à l’origine de l’insuffisance sécrétoire.

En cas de varicocèle, une intervention chirurgicale peut permettre de restaurer la fertilité du patient.

Dans les cas où les traitements proposés ne suffisent pas, ou que la cause de l’azoospermie n’est pas traitable, il convient d’envisager des techniques d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP).

La FIV-ICSI (fécondation in vitro avec micro-injection) est une des techniques de PMA les plus fréquemment réalisées. Elle est particulièrement indiquée dans l’infertilité masculine et donc pour palier à l’azoospermie en introduisant les spermatozoïdes manuellement au sein de l’ovocyte. En effet, seuls quelques spermatozoïdes suffisent au bon déroulement de l’intervention. Cette dernière offre les plus grandes chances de succès. Elle est proposée en cas d’échec de la FIV, d’anomalies importantes des spermatozoïdes ou de la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes responsables de leur destruction.

Enfin, lorsque les traitements de l’infertilité masculine ont échoué, le recours à une insémination artificielle est toujours possible avec un don de sperme auprès des CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains).

Charline D., Docteur en pharmacie

– Les causes masculines d’infertilité. FIV. Consulté le 22 mars 2020.
– Spermogramme : déroulement, délais, infos…. SPERMOGRAMME.NET. Consulté le 22 mars 2020.
– Spermogramme. LAROUSSE. Consulté le 22 mars 2020.
– Les traitements des troubles de la fertilité masculine. EUREKASANTÉ. Consulté le 22 mars 2020.