Lombosciatique


Rédigé par Charline D. et publié le 22 novembre 2021

vision anatomique du bas du dos

La lombosciatique est une inflammation très fréquente du nerf sciatique associée à des douleurs lombaires, et survenant surtout à la suite d’une hernie discale ou d’une arthrose lombaire. Cette pathologie est à l’origine de douleurs parfois très handicapantes. L’intensité des douleurs ressenties diffère d’un individu à un autre. Elle peut varier d’une gêne modérée à une douleur insupportable. Le diagnostic est clinique, basé sur les symptômes caractéristiques de la maladie. Il est généralement confirmé par un examen d’imagerie si besoin, dans le but de déterminer l’origine du trouble. Différentes mesures permettent de soulager les symptômes dont le repos et les antalgiques. Parfois, une intervention chirurgicale peut être prescrite.

Définition et symptômes d’une lombosciatique

Qu’est-ce que c’est ?

La colonne vertébrale est constituée de plusieurs vertèbres, indispensables à son soutien :

  • 7 vertèbres cervicales ;
  • 12 vertèbres thoraciques ;
  • 5 vertèbres lombaires. Ce sont les plus résistantes de la colonne vertébrale. Elles permettent la distribution du poids et des contraintes du corps humain ;
  • Le sacrum ;
  • Le coccyx.

Il y a en complément les ligaments qui permettent de relier les vertèbres entre elles, et les muscles pour permettre la mobilité du dos.

Une lombosciatique est comme son nom le suggère une pathologie combinant lombalgie (douleurs lombaires) et sciatique (inflammation du nerf sciatique).

Le nerf sciatique est impliqué à la fois dans la sensibilité du membre inférieur et dans la réalisation de ses mouvements. C’est un nerf dit sensitif et moteur. Le nerf sciatique est le nerf le plus volumineux et le plus long de l’organisme. Il part de la moelle épinière, entre la vertèbre L4 et L5, et comporte deux racines principales :

  • L5 qui prend fin entre la quatrième et la cinquième vertèbre lombaire ;
  • S1 qui se termine entre la cinquième vertèbre lombaire et la première vertèbre du sacrum.

Le nerf sciatique descend vers la fesse et l’arrière de la cuisse et du mollet pour se terminer au niveau du petit orteil du pied.

Cette pathologie est habituellement causée par une arthrose ou une hernie discale.

Les hernies discales représentent la cause majeure (90%) de lombosciatique. Elles génèrent des douleurs irradiant dans le membre inférieur à cause de la pression qu’exerce la hernie sur le nerf sciatique.

À noter ! Près de 25% des patients ayant une hernie discale ne présentent cependant pas de lombosciatique.

Les disques intervertébraux, localisés entre les vertèbres, sont constitués d’un noyau gélatineux entouré d’un anneau fibreux. Lors de pressions importantes sur la colonne vertébrale, le noyau peut migrer dans l’anneau et faire saillie dans le canal rachidien : on parle alors de hernie discale. La douleur ressentie en cas d’hernie est due à la compression du nerf sciatique.

dame qui a mal en bas du dos

L’arthrose au niveau des lombaires est la deuxième cause, en termes de fréquence, de lombosciatique.

Enfin, d’autres causes existent, mais restent plus rare : les contractures musculaires qui compriment le nerf sciatique, une tumeur osseuse, un canal lombaire étroit ou certaines infections.

La lombosciatique est une pathologie très fréquente, favorisée par divers facteurs comme l’âge, le stress ou le tabagisme. Le type d’activité professionnelle a également un impact sur sa survenue. En effet, les professions demandant de la force physique sont plus concernées, par exemple les déménageurs.

Quels symptômes ?

Une lombosciatique se traduit principalement par des douleurs dans le bas du dos qui irradient dans les fesses et les membres inférieurs. Elle peut s’arrêter à la cuisse, au genou, au mollet ou aller jusqu’aux pieds.

À savoir ! Lors d’une lombosciatique, seulement la moitié du corps est concernée.

Les douleurs d’une lombosciatique peuvent être intenses. Elles sont lancinantes et sont accentuées par la contraction des muscles du dos ou de l’abdomen. La toux, l’éternuement ou l’effort (en soulevant une charge par exemple) augmentent également les douleurs.

D’autres symptômes sont caractéristiques : la sensation de décharges électriques ou de fourmillements dans les orteils ou la jambe, un engourdissement ou une faiblesse musculaire au niveau de la jambe et du pied, et un soulagement des symptômes en position allongée.

Selon la racine nerveuse atteinte, les douleurs du membre inférieur sont de localisation variable :

  • Derrière la cuisse, face externe du genou ou de la jambe, dessus du pied et gros orteil lorsque la racine L5 est touchée ;
  • Derrière la cuisse et le genou, au mollet, au talon, le dessous du pied et jusqu’aux 3 derniers orteils lorsque la racine S1 est concernée.

À noter ! Malgré les douleurs, il n’existe aucun signe physique de la lombosciatique. La jambe du patient a un aspect normal.

Diagnostic et traitement d’une lombosciatique

Quel est son diagnostic ?

Le diagnostic d’une lombosciatique est généralement rapide. Il est clinique et repose sur la présence de douleurs caractéristiques.

En revanche, des examens complémentaires sont généralement prescrits pour déterminer l’origine de la lombosciatique. La radiographie est utilisée pour mettre en évidence une arthrose lombaire, et un scanner ou une IRM pour confirmer la présence d’une hernie discale. Ces examens sont prescrits lorsque la durée d’évolution de la lombosciatique est longue ou lorsque le médecin prévoit de prescrire une infiltration.

médecin qui tient une IRM dans les mains

Quel traitement ?

La prise en charge d’une lombosciatique repose sur celle de sa cause. En effet, lorsqu’il existe une pathologie sous-jacente de la lombosciatique, par exemple une ostéoporose, un traitement adapté est mis en place.

La prise en charge de la crise de lombosciatique inclut différentes mesures comme :

  • Un repos de plusieurs jours, au lit en surélevant les jambes pour diminuer les douleurs ;
  • L’éviction des mauvaises postures et mouvements ;
  • Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, kétoprofène, etc.) ou antalgiques (paracétamol) pour traiter les douleurs ;
  • Des myorelaxants pour détendre les muscles.

Si les douleurs ne sont pas apaisées par les traitements antidouleurs classiques, des infiltrations de corticoïdes peuvent être prescrites.

De la rééducation peut également être prescrite, sous forme de séances de kinésithérapie lorsque les douleurs aiguës de la sciatique sont passées.

En dernière intention, la chirurgie peut être envisagée. Elle peut consister en l’agrandissement du canal lombaire trop étroit, la réduction d’une hernie discale ou l’arthrodèse (fixation de la colonne vertébrale). L’intervention chirurgicale est urgente lorsque la lombosciatique est à l’origine d’une paralysie, d’un syndrome de la queue de cheval ou d’une sciatique générant beaucoup de douleurs.

Plusieurs gestes simples du quotidien doivent également être réappris pour prévenir les rechutes :

  • S’assoir en positionnant les mains sur les cuisses ou en utilisant des accoudoirs. Le dos doit pouvoir reposer contre un dossier, et les pieds sur le sol ou un repose-pied ;
  • Ramasser un objet à terre en se positionnant bien face à l’objet et s’accroupir pour l’attraper afin de protéger le dos. Il ne faut jamais se pencher directement, sans plier les genoux ;
  • Porter les objets lourds en répartissant le poids équitablement de part et d’autre du corps ;
  • Enfiler ses pantalons en s’asseyant plutôt qu’en étant en équilibre sur 1 pied ;
  • Passer l’aspirateur ou le balai en position de fente avant, soit un pied devant l’autre avec la jambe de devant légèrement pliée.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Sciatique. ameli.fr. Consulté le 22 novembre 2021.
– Lombosciatique. mal-de-dos.ooreka.fr. Consulté le 22 novembre 2021.

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