Vaccinations du voyageur


Rédigé par Charline D. et publié le 26 juillet 2021

Vaccin et voyages

Avant d’arpenter le monde et découvrir de nouveaux horizons, il ne faut pas oublier la santé et notamment la vaccination. En effet, dans certaines régions du globe, différentes maladies infectieuses inexistantes en France sont pourtant bien présentes. Certaines de ces maladies graves peuvent être évitées grâce à la vaccination ou à une chimio-prophylaxie adaptée ainsi qu’à quelques gestes d’hygiène simples.

La vaccination

Pourquoi la vaccination ?

Souvent décriée ces dernières années, la vaccination reste pourtant l’un des meilleurs moyens pour se protéger de maladies graves et souvent mortelles. L’OMS a estimé que la découverte de la vaccination aurait permis de sauver, chaque année, la vie de 2 millions de personnes.

En France, comme pour tout produit de santé, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) intervient dans le développement des vaccins. Elle contrôle notamment les essais cliniques pour s’assurer de la sécurité de ces derniers. Après autorisation de mise sur le marché, le contrôle des médicaments et des vaccins est rigoureux. Le rapport bénéfice/risque est continuellement évalué.

La vaccination permet de stimuler le système immunitaire. L’agent infectieux (bactérie, virus, parasite, toxine) entier inactivé ou, seulement des fragments de celui-ci, sont injectés pour que le système immunitaire « apprenne » à le reconnaître et puisse produire une réponse rapide pour se défendre lors d’un second contact et ainsi assurer la protection de l’individu vacciné.

A savoir ! La vaccination est à la fois une protection individuelle et collective. En effet, en cas de voyage, outre la protection individuelle que confère la vaccination, elle permet également de protéger les populations (les autochtones pour l’aller, et la population française pour le retour)

Vaccins et voyages : Quels vaccins ?

En cas de projet de voyage, il faut se renseigner rapidement sur la vaccination recommandée dans le pays concerné. En effet, un délai est parfois nécessaire entre deux administrations de vaccins. D’autre part, certains vaccins sont même obligatoires pour obtenir un VISA dans certains pays.

A noter ! Chaque calendrier vaccinal sera personnalisé en fonction de la destination mais également de l’âge, de l’état de santé général ou encore des antécédents vaccinaux du voyageur. La nature du voyage sera également prise en compte. En effet, le risque n’est pas le même pour un séjour sur la plage ou lors de randonnées au milieu de la jungle. Outre le calendrier vaccinal, le schéma vaccinal sera également adapté en fonction du profil et des besoins du voyageur.

Vaccins et voyages : Recommandations 2021
Maladies notoiresVaccination du voyageur
CholeraLe vaccin du choléra est recommandé pour les individus intervenant auprès de malades en zone endémique. Pour les autres, les règles d’hygiène simple sont à appliquer.
EBOLAPas de vaccin disponible pour le voyageur.
ChikungunyaPas de vaccin disponible
CoronavirusVaccin disponible pour le SARS-Cov2 responsable de la COVID, la vaccination est obligatoire pour voyager et réaliser certaines activités en France. Plusieurs vaccins sont disponibles avec différents schémas d’injection.  Il convient de se référer aux exigences administratives de chaque pays.
CoquelucheVaccination obligatoire en France.
DengueLa vaccination n’est pas recommandée chez le voyageur. Le vaccin est réservé aux individus vivant en zone endémique et ayant déjà contracté la maladie.
DiphtérieVaccination obligatoire en France.
Encéphalites à tiquesLe vaccin est conseillé pour les séjours dans des régions endémiques (Europe Centrale, Orientale et Septentrionale, Nord de l’Asie Centrale, Nord de la Chine, Nord du Japon) du printemps à l’automne. Trois doses sont nécessaires. Un schéma vaccinal accéléré repose sur une injection à J0, à J14 puis 5 à 12 mois après.
Encéphalites japonaisesLe vaccin est conseillé pour tout séjour de plus de 2 mois en Asie et Océanie en période endémique ou dans les zones à risque (élevage de porcs, rizière, etc.).
Fièvre jauneMême s’il n’y a pas d’obligations administratives, il est indispensable en zones endémiques (régions intertropicales d’Afrique et d’Amériques du Sud). 1 dose minimum est nécessaire 10 jours avant le départ.
Fièvre typhoïdeLe vaccin est fortement recommandé en ce qui concerne les séjours prolongés ou réalisés dans de mauvaises conditions dans des pays où l’hygiène est précaire et la maladie endémique, en particulier l’Asie du Sud et du Sud Est. A noter que le vaccin n’assure une protection que de 50 à 65%. La dose doit être administrée 15 jours avant le départ. La protection est valable 3 ans.
Grippe saisonnièreLa vaccination est conseillée pour les personnes de 65 ans et plus et pour tous les adultes, adolescents et enfants (à partir de l’âge de 6 mois) faisant l’objet de recommandations dans le calendrier vaccinal, par exemple les femmes enceintes, les professionnels de santé en contact avec des personnes à risque, personnes atteintes de maladies chroniques, etc.). 1 dose est à renouveler tous les ans.
Hépatite ALe vaccin de l’hépatite A est recommandé pour les séjours dans des pays où l’hygiène est précaire. En particulier pour les personnes ayant une maladie chronique du foie ou une mucoviscidose. La première dose est à administrer 15 jours avant le départ (un vaccin combinant l’hépatite A et la fièvre typhoïde existe). Le rappel doit être réalisé 6 mois après la première dose.
Hépatite BVaccin obligatoire en France depuis 2018 pour tous les nourrissons. Recommandée pour des séjours fréquents ou prolongés dans des pays à forte ou moyenne prévalence du portage chronique du virus après une sérologie (recherche d’éventuels anticorps déjà existants). 3 doses sont nécessaires. Dans le cadre d’un voyage, un schéma accéléré de primo-vaccination peut être réalisé : 3 doses à J0, J7 et J21.  Le rappel doit être réalisé un an après.
MéningitesVaccin obligatoire en France depuis 2018 pour tous les nourrissons.
Cette vaccination est conseillée pour les professionnels exerçant dans le secteur de la santé ou auprès des réfugiés. Pour les rattrapages, 1 dose est nécessaire.
OreillonsVaccin obligatoire en France.
PaludismePas de vaccin disponible (traitement préventif de chimio prophylaxie en zone endémique + mesures préventives)
PoliomyéliteVaccin obligatoire en France.
RageVaccin recommandé pour des séjours prolongés ou dans conditions particulières dans des zones à haut risque (Asie, Afrique y compris l’Afrique du Nord, Amérique du Sud). 3 doses sont nécessaires : à J0, J7 et J21.
RougeoleVaccin obligatoire en France.
Pour les personnes n’ayant reçu qu’une seule, voire aucune, dose, il est recommandé de réaliser la seconde dose avant le départ.
TétanosVaccin obligatoire en France.
TuberculoseVaccin recommandé dès la naissance et jusqu’à 15 ans pour les personnes devant faire des séjours fréquents ou prolongés dans les zones endémiques (Afrique, Asie, Amérique centrale et du Sud, Europe de l’Est et Centrale). Une seule dose est nécessaire, 6 à 8 semaines avant de partir.

 

Dans tous les cas, il est toujours utile de parler d’un projet de voyage avec son médecin. Celui-ci pourra renseigner le patient sur le risque sanitaire, les vaccinations obligatoires et les recommandations en termes d’hygiène selon la destination choisie.

A noter ! Pour certaines maladies infectieuses ou parasitaires comme le paludisme par exemple, il n’existe aucun vaccin. Par contre, un traitement de chimio-prophylaxie peut être mis en place pendant et après le voyage.

Vaccins et voyages : Les autres mesures

Le paludisme est une affection grave pour laquelle aucun vaccin n’est disponible. Par ailleurs, aucun moyen préventif n’est suffisant seul pour offrir une protection totale contre cette maladie. Il faut donc avoir recours simultanément à une chimio prophylaxie et adopter des mesures de protection contre les piqûres de moustiques.

Quelques mesures d’hygiènes

Concernant les mesures préventives pour le paludisme :

  • Porter des vêtements longs et si possible imprégnés d’insecticide ;
  • Utiliser un produit répulsif sur la peau (visage compris). A noter que la durée de protection varie selon les fabricants de 2 à 5 heures. L’application est donc à renouveler régulièrement ;
  • Dormir sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide. Penser à vérifier qu’elle soit en bon état (sans trou). La climatisation ne dispense pas de la moustiquaire.

Les mesures générales d’hygiène :

  1. Bien se laver les mains régulièrement, avec du savon, ou utiliser une solution hydro-alcoolique en l’absence d’eau et savon disponibles ;
  2. Ne boire que de l’eau en bouteille non dévissée ou utiliser des pastilles permettant de rendre l’eau potable :
  3. Éviter certains aliments à risque comme les crudités, les coquillages, les plats réchauffés, les glaçons, les glaces… ;
  4. Bien faire cuire les aliments ;
  5. Se protéger des piqûres de moustiques qui sont les vecteurs de plusieurs maladies graves. Il est possible d’utiliser une moustiquaire imprégnée d’insecticide durant la nuit, des insecticides spéciaux pour les zones tropicales en journée en fonction du pays visité.

La chimio-prophylaxie

La chimio prophylaxie correspond à la prise d’un traitement antipaludique à titre préventif. La molécule prescrite dépend du pays visité, de la durée du voyage et des caractéristiques du voyageur.

Quatre molécules sont utilisées :

  • La chloroquine dont la prise est quotidienne et à commencer le jour de l’arrivée dans la zone à risque jusqu’à 4 semaines après le retour. Elle est contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante ;
  • L’association atovaquone et proguanil utilisable chez les enfants, les femmes enceintes et allaitantes. Le traitement est à commencer le jour d’arrivée dans le pays jusqu’à une semaine après le retour. La prise est quotidienne. Il ne peut pas être prescrit pour plus de 3 mois;
  • La méfloquine qui consiste à prendre un comprimé par semaine. Il est contre-indiqué chez les femmes enceintes, mais peut être utilisé chez l’enfant de plus de 3 ans. Le traitement doit débuter 10 jours avant le départ et poursuivie 3 semaines après le retour. L’apparition de troubles neuro-psychiques (dépression, idées suicidaires, etc.) sous traitement doit conduire à son arrêt immédiat ;
  • Le monohydrate ou hyclate de doxycycline. Ce médicament est contre-indiqué pour les moins de 8 ans et déconseillé pendant la grossesse. La prise est quotidienne. La prise du traitement est à commencer le jour d’arrivé dans la zone à risque et à poursuivre pendant les 4 semaines qui suivent le retour.

Bon voyage !

Publié le 27 août 2015. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 26 juillet 2021.

Sources
– Vaccinations en cas de voyage à l’étranger. service-public.fr.
– Vaccination. santepubliquefrance.fr.
– Les vaccinations. pasteur.fr.

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