En France, le marché du bronzage artificiel représentait en 2014 un chiffre d’affaires de plus de 230 millions d’euros. On compte plus de 15 000 cabines de bronzage réparties sur l’ensemble du territoire. Le bronzage artificiel a ses adeptes. En hiver, il permet de préserver son teint bronzé et au printemps de préparer la peau à l’exposition au soleil. Mais, cette pratique est également souvent pointée du doigt pour ses risques pour la santé. Retrouvez nos conseils pour préparer votre été en toute sérénité.
Exposition au soleil vs bronzage artificiel
Le bronzage artificiel en cabines de bronzage n’est pas une réplique de l’exposition à la lumière naturelle. En effet, les cabines de bronzage en France émettent principalement des rayonnements de type UVA, la réglementation limitant l’émission des rayonnements UVB. En s’exposant au soleil, la peau est soumise aux rayonnements UVA, UVB et UVC. Quelle que soit l’origine des rayonnements, les UV sont dangereux pour la santé.
Une exposition excessive et répétée aux rayonnements UV est associée à des risques reconnus pour la santé :
- Des coups de soleil ;
- Un vieillissement accéléré de la peau ;
- Des cancers cutanés, en particulier des mélanomes;
- La cataracte précoce ;
- La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Si ces risques sont avérés pour le bronzage naturel ou artificiel, le danger semble particulièrement important dans le cas du bronzage artificiel.
Des dangers avérés sur la santé
Depuis plusieurs années, l’Anses mène des travaux d’expertise pour évaluer les risques sanitaires liés au bronzage artificiel et à l’exposition aux UV artificiels. Ainsi, elle alerte régulièrement sur les dangers de cette pratique. Dès 2009, des autorités sanitaires ont même classé les cabines de bronzage comme cancérogènes certains pour l’homme. Les travaux menés ont en premier lieu mis en évidence que l’exposition répétée aux UV, en particulier aux UVA capables de pénétrer plus profondément dans la peau, s’associait au fil des années, avec :
- L’apparition de tâches et de rides ;
- Un vieillissement accéléré de la peau, quatre fois plus rapide qu’avec la lumière naturelle ;
- Un amincissement de la peau ;
- Des lésions sur l’ADN.
Les cabines de bronzage s’avèrent par ailleurs plus dangereuses, car elles représentent une intense source d’UVA. A la différence de l’exposition au soleil, l’utilisateur ne présente pas de coup de soleil, ressentant un faux sentiment de sécurité. En réalité, une seule exposition aux UV artificiels augmente de 15 % le risque de développer un mélanome cutané au cours de la vie. Ce surrisque passe à 59 % quand le recours aux cabines de bronzage débute avant l’âge de 35 ans.
Le bronzage artificiel ne prépare pas la peau au soleil !
Face à de tels dangers, la réglementation des cabines de bronzage s’est progressivement durcie en France. Le décret de 2013 impose notamment la présence de professionnels qualifiés dans les structures proposant des cabines de bronzage. Cette présence est complétée par un contrôle technique des cabines et une information renforcée des utilisateurs sur les dangers des UV sur la santé.
Parallèlement, dès 2005, l’Anses déconseillait l’utilisation des cabines de bronzage. Depuis, l’Agence a multiplié les avis mettant en avant les risques de ces UV artificiels pour la santé. Elle va même jusqu’à demander l’interdiction des cabines de bronzage sur le territoire français. Mais encore à jour, les cabines de bronzage restent ouvertes et accessibles. Pourtant, même un usage occasionnel représente un danger pour la santé. Il est démontré qu’une partie des mélanomes cutanés diagnostiqués en France est directement liée à l’utilisation de ces UV artificiels. Un risque d’autant plus important chez les jeunes.
Et il est aussi capital de lutter contre quelques idées reçues encore tenaces. Non, les cabines de bronzage ne préparent pas la peau au soleil. Non, les cabines de bronzage ne permettent pas de lutter contre la déprime hivernale. Et non, les cabines de bronzage ne constituent pas une source de vitamine D !
Rédigé le 31 octobre 2018 par Alexana A. Journaliste Scientifique. Mis à jour par Estelle B., Docteur en Pharmacie le 19 mai 2022.