C’est officiel : depuis le 24 avril, les infirmiers peuvent injecter un vaccin à toute personne de plus de 16 ans, sans prescription médicale. Cette décision arrive 3 mois après les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS). Infirmiers libéraux, sages-femmes et pharmaciens sont concernés par ce chamboulement dans l’organisation de la vaccination. Explications.
Infirmiers libéraux et vaccination
Alors que la semaine européenne de la vaccination bat son plein, une nouvelle autorisation vient de paraître au Journal Officiel. Elle valide l’extension des compétences vaccinales des infirmiers, sages-femmes et pharmaciens. Jusqu’à lors, les capacités de vaccination des infirmiers libéraux se limitaient aux personnes fragiles contre la grippe saisonnière.
Précisément, cette autorisation répond aux recommandations formulées par la Direction Générale de la Santé (DGS) et la HAS en janvier dernier. Elle entre dans le cadre de l’amélioration de l’offre et du parcours vaccinal de la population. Ainsi, les infirmiers libéraux, les sages-femmes et les pharmaciens sont autorisés à administrer les vaccins destinés aux adolescents (de plus de 16 ans) et aux adultes. Cela concerne les vaccins inscrits au calendrier des vaccinations, dont ceux contre :
- La diphtérie–tétanos–coqueluche–poliomyélite ;
- Le Papillomavirus humain ;
- Les hépatites A et B;
- Les méningocoques A, C, W et Y ;
- La grippe saisonnière.
En revanche, cette extension ne concerne pas la vaccination des personnes immunodéprimées dont les schémas vaccinaux peuvent être particuliers. Également, les vaccins contre le méningocoque B et la rage ne sont pas concernés. En effet, ils sont réalisés dans le cas de situations particulières et rares.
La HAS avait précisé que cette autorisation devait s’accompagner :
- D’une formation des professionnels de santé concernés. Notamment, elle souligne la nécessité de mettre en place des formations continues communes afin d’harmoniser les pratiques et les messages aux patients ;
- Du développement d’un carnet vaccinal électronique facilitant le suivi.
Enfin, cette recommandation repose, en partie, sur le constat fait pendant la crise sanitaire de la Covid-19. En effet, l’implication des infirmiers libéraux, sages-femmes et pharmaciens a largement contribué à l’efficacité et la rapidité de la couverture vaccinale de la population.
Qu’est-ce qui va concrètement changer ?
Les patients n’auront plus besoin de passer par leur médecin pour se faire vacciner. Désormais, les infirmiers libéraux peuvent les vacciner directement. Pour cela, les patients devront acheter le vaccin en pharmacie avant le rendez-vous. En revanche, l’arrêté ne précise pas le prix de cet acte médical, ni son remboursement.
Les sages-femmes et les pharmaciens aussi concernés
Cet arrêté autorise également les pharmaciens à administrer la même liste de vaccins aux personnes de plus de 16 ans. En revanche, ils ne peuvent le faire que sur présentation d’une ordonnance médicale.
De leur côté, les sages-femmes peuvent prescrire et administrer ces mêmes vaccins. Notamment, elles sont autorisées à vacciner les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes vivant dans l’entourage.
Alexia F., Docteure en Neurosciences
– Élargissement des compétences en matière de vaccination des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes. has-sante.fr. Consulté le 27 avril 2022.