Hémorragie


Rédigé par Charline D. et publié le 4 mai 2023

photo montrant une hémorragie

Une hémorragie correspond à une perte sanguine prolongée, visible ou non, en provenance d’une plaie, d’un orifice naturel ou d’un organe qui ne se stoppe pas de façon spontanée.  On distingue deux grands types d’hémorragie dont les causes sont nombreuses : interne ou externe. Les conséquences d’une hémorragie peuvent être fatales si elle n’est pas prise en charge à temps.

Définition et symptômes d’une hémorragie

Hémorragie interne ou externe

Une hémorragie correspond à un écoulement de sang plus ou moins important hors des vaisseaux sanguins.

On différencie deux types d’hémorragie : interne et externe.

Une hémorragie est dite interne quand le sang s’écoule dans une cavité comme le thorax ou l’abdomen par exemple, ou dans un viscère comme l’intestin ou l’estomac. Le sang n’est pas évacué de l’organisme, il s’accumule et un hématome se forme. A noter que lorsque le sang accumulé dans l’organisme ressort par un des orifices naturels au lieu d’être absorbé par les tissus environnants, on parle d’hémorragie interne extériorisée.

Une hémorragie est dite externe lorsque le sang s’écoule directement à l’extérieur de l’organisme. Elle est généralement due à une blessure comme une coupure profonde.

Une hémorragie est qualifiée de chronique lorsque l’écoulement sanguin est si minime qu’il passe inaperçu pendant plusieurs semaines.

On parle d’hémorragie massive lorsqu’un gros vaisseau sanguin est concerné. Le décès peut survenir en quelques minutes suite à la perte trop importante de sang.

De nombreuses causes peuvent engendrer une hémorragie, par exemple :

  • Un traumatisme ou un choc qui peut engendrer la rupture d’un vaisseau. L’abdomen est particulièrement vulnérable puisqu’il n’a aucune protection osseuse ;
  • Les suites d’une intervention chirurgicale ;
  • Une fracture entraînant le déplacement d’un fragment osseux susceptible d’abîmer un vaisseau ou organe proche ;
  • Une maladie cardiovasculaire, par exemple l’hypertension artérielle qui fragilise la paroi des vaisseaux à long terme et conduit à leur rupture ;
  • Une tumeur qui peut détériorer les vaisseaux de l’organe atteint ;
  • Une grossesse extra-utérine ;
  • Une affection digestive comme un ulcère de l’estomac ou une maladie inflammatoire de l’intestin ;
  • Une crise hémorroïdaire ;
  • Un fibrome utérin ;
  • Un déficit en vitamine K ;
  • La pose d’un stérilet ou la prise d’une contraception…

Chez certains individus, même un choc minime peut être à l’origine d’une hémorragie. Notamment en cas de traitement anticoagulant ou de pathologie qui affecte la coagulation sanguine (par exemple l’hémophilie).

Hémorragie

Un écoulement sanguin difficilement contrôlable

Une hémorragie se traduit par un ensemble de symptômes plus ou moins présents selon les patients et le type d’hémorragie :

  • Perte de sang, visible en cas d’hémorragie externe ou non en cas d’hémorragie interne. L’écoulement est difficile à stopper.

On parle d’hématémèse en cas de vomissement de sang d’origine digestive, de méléna lorsque du sang noir est évacué par l’anus, de rectorragie si le sang évacué par l’anus est rouge, d’hématurie lorsque le sang est émis par les urines, d’hémoptysie en cas de crachat sanglant, d’otorragie pour un écoulement sanguin en provenance du conduit auditif, et enfin, de métrorragies pour désigner une hémorragie utérine.

Une hémorragie interne est reconnue par la présence d’ecchymose sur la peau. Des pétéchies peuvent également être visibles en cas de maladies graves, par exemple une septicémie.

  • Une douleur localisée ;
  • La peau est pâle, moite et froide ;
  • Une peau bleutée au niveau des extrémités, par exemple les mains et les lèvres ;
  • Une sensation de soif ;
  • Une respiration accélérée ;
  • Des sueurs ;
  • Une confusion, un état de choc ;
  • Une sensation de malaise ;
  • Des vertiges ;
  • Une anxiété ;
  • Des nausées ;
  • Des crachats sanglants.

On parle de maladie hémorragique lorsqu’un patient a des saignements de nez (ou épistaxis) inexpliqués, des règles très abondantes ou prolongées (ou ménorragie), un saignement prolongé suite à un événement minime (par exemple une prise de sang, une petite blessure, une intervention dentaire mineure, le brossage de dent, etc.) ou des marques cutanées inexpliquées, par exemple des pétéchies (petits points rouges ou violets), un purpura (plaques rouges ou violettes), des ecchymoses, des petits vaisseaux élargis et visibles sous la peau.

Une hémorragie importante, environ 1L de sang perdu par exemple, peut provoquer un choc hypovolémique qui traduit une décompensation de l’organisme caractérisé par divers symptômes : soif, vertige, malaise, agitation, bourdonnement d’oreille, pâleur, accélération du rythme cardiaque et de la respiration. Si l’hémorragie est prise en charge et ne se reproduit pas, la situation rentre dans l’ordre en quelques heures. En revanche, si l’hémorragie se répète, le patient décèdera en l’absence de transfusion.

Hémorragies, diagnostic et traitement

Le diagnostic clinique d’une hémorragie

Le diagnostic d’une hémorragie est clinique. Le médecin interroge son patient sur ses symptômes et ses antécédents médicaux avant de l’examiner. La présence de symptômes associés est également recherchée. Enfin, les traitements du patient sont analysés.

Des examens complémentaires comme une numération de la formule plaquettaire ou des imageries (échographie, IRM) peuvent être prescrits pour déterminer la cause des saignements lorsque l’examen clinique n’a pas permis de clairement l’établir.

Hémorragie

Stopper le saignement en attendant les secours

La prise en charge d’une hémorragie consiste en priorité à stopper le saignement, généralement par une intervention chirurgicale. Une hémorragie externe consécutive à une plaie au niveau du cou ou d’un membre peut être stoppée par compression au niveau du point de saignement (à la main ou avec un tissu).

En cas d’hémorragie externe, un écoulement sanguin est visible via la plaie. Il est dû à une rupture du vaisseaux sanguin sous-jacent. De façon théorique, lorsqu’une artère est sectionnée, le sang qui s’écoule est de couleur rouge vif et l’écoulement est rythmé par les pulsations cardiaques. Tandis que la section d’une veine cause un écoulement régulier de couleur rouge foncé.

Pour stopper les saignements d’une hémorragie externe, il faut :

  • Exercer une pression sur la plaie avec la main ou un linge propre. La pression doit être suffisamment forte pour que le sang cesse de couler ;
  • Maintenir la pression exercée, sans relâcher, pendant au moins deux minutes avant de vérifier si l’hémorragie persiste. Si le sang continu de couler, il faut renouveler la pression exercée ;
  • Maintenir la pression jusqu’à ce que les secours soient sur place. A noter qu’il est possible de remplacer la pression manuelle par un pansement compressif réalisé avec un linge ou des compresses maintenus serrés sur la plaie à l’aide d’un bandage ;
  • Allonger le patient en lui surélevant un peu le membre blessé afin d’éviter un malaise.

Lorsque l’hémorragie est sévère, la pression manuelle au point de saignement peut être insuffisante pour stopper le saignement. Ainsi, il faut exercer une compression à distance. Autrement dit, il faut écraser l’artère touchée entre le cœur et la plaie contre l’os le plus proche :

  • Pour une hémorragie du cou, il faut presser avec le pouce contre les cervicales la carotide présente à la base du cou, le long de la trachée ;
  • Pour une hémorragie du bras, il faut presser l’artère entre la plaie et l’aisselle contre l’humérus au niveau de la face interne du bras ;
  • Pour une hémorragie de la cuisse, il faut presser l’artère fémorale entre le pli de l’aine et la face interne du genou contre le fémur avec le poing.

À savoir ! La pose d’un garrot est à proscrire. En effet celle-ci conduit quasi systématiquement à une amputation. Elle n’est recommandée qu’en cas de catastrophe avec beaucoup de victimes ou de section d’un membre.

Dans un second temps, une fois le saignement stoppé, l’équipe médicale remplace le sang perdu grâce à un soluté de remplissage, voire une transfusion sanguine en cas de perte trop importante.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Hémorragies. www.larousse.fr. Consulté le 17 avril 2023.
– Ecchymoses et hémorragies. www.msdmanuals.com. Consulté le 17 avril 2023.

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