Déchirure musculaire

Très répandue chez les sportifs, la déchirure musculaire correspond à une lésion des fibres musculaires. Elle se manifeste suite à un effort physique trop intense. Sa gravité varie, pouvant aller de la simple élongation, à la rupture musculaire et tendineuse, en passant par le claquage. En présence des symptômes (contracture, œdème, hématome, etc.) d’une déchirure musculaire, l’activité sportive doit être cessée immédiatement afin de consulter rapidement un médecin. Le traitement débute systématiquement par une mise au repos, un glaçage de la zone douloureuse et la prise d’antalgiques. La rééducation et les soins kinésithérapiques ne sont entrepris que plusieurs jours après la blessure. Il faut plusieurs semaines pour que les muscles et les tendons se réparent.

Déchirure musculaire, définition et symptômes

Les muscles mobilisés lors d’un effort physique sont appelés « muscles striés squelettiques » et sont composés de « cellules allongées » ou fibres musculaires. Lors d’une déchirure, une partie de ces fibres musculaires est rompue provoquant ainsi une inflammation et des douleurs.

Les sportifs sont souvent sujets à des traumatismes musculaires tels que les déchirures musculaires. Les lésions qui en résultent sont dues à un effort physique important ou à un mouvement brutal. Il existe également certaines causes dites intrinsèques (liées au patient lui-même), comme par exemple une alimentation inadaptée, un entraînement ou une préparation insuffisante, une tendinite, etc.

Lorsqu’il s’agit d’une simple élongation musculaire, on parle de lésion de grade 1. Lorsqu’il s’agit d’une déchirure partielle, ou claquage, on parle de lésion de grade 2. En cas de déchirure complète du muscle et de son tendon, on parle alors de lésion de grade 3.

Le risque de subir une déchirure est majoré en cas de :

• Préparation à l’effort insuffisante (échauffement, étirements etc..) ;
• Réalisation d’efforts physiques sans périodes de récupération adaptées ;
• Hydratation insuffisante (moins d’1.5l/jour d’eau).

Les symptômes

Dans la majorité des cas, une déchirure musculaire se manifeste par une douleur intense, similaire à un coup de poignard au niveau du muscle. Tout mouvement devient alors impossible pour le sportif qui se voit dans l’obligation de cesser immédiatement son activité. Parfois le claquement du muscle est audible.

Lorsqu’il y a une rupture musculo-tendineuse, on peut percevoir un creux au niveau de la rupture, et une boule à l’endroit où le muscle s’est rétracté. A noter qu’un arrachement osseux peut être associé.

Un œdème musculaire et un hématome peuvent être associés à la douleur du patient.

Diagnostic et traitement d’une déchirure musculaire

Lorsque l’examen est réalisé de façon précoce, c’est-à-dire avant que les processus inflammatoires n’aient eu le temps de combler l’encoche de tissu musculaire, le point douloureux est facilement identifiable.

Lors de la consultation, le médecin interroge d’abord le patient sur les circonstances ayant conduit à la déchirure. Ensuite, ce dernier cherche à mesurer l’intensité de la douleur et sa localisation. Il procède alors à l’examen clinique grâce à une observation minutieuse du muscle, à une palpation au niveau de la zone douloureuse et à la mobilisation du membre affecté. Le médecin recherche notamment les éventuelles lésions associées (rupture du tendon d’Achille par exemple) ou des signes de complications (phlébite).

En premier lieu, une échographie peut être réalisée pour étudier l’état des fibres musculaires et des tendons. Le médecin peut aussi prescrire une Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM), la technique de référence permettant d’analyser la topographie de la lésion et son importance. Ce test permettra d’évaluer la localisation, l’étendue et la profondeur de la lésion musculaire, de détecter l’éventuelle présence d’une hémorragie et enfin de vérifier qu’il n’y a pas de complications telles que les phlébites profondes.

Comment traiter une déchirure musculaire ?

Les premiers gestes à réaliser en cas de déchirures musculaires sont les suivants :

• La cessation immédiate de toute activité physique ;
• L’évitement de tout contact direct avec la zone lésée ou de prise d’appui sur la blessure ;
• L’application d’eau froide ou idéalement d’une poche de glace pour diminuer la douleur et l’inflammation ;
• L’application d’un bandage sans trop serrer afin d’éviter toute formation d’œdème ou hématome ;
• Si possible, la mise en élévation du membre touché afin d’éviter la formation d’un œdème.

Ensuite, il faut rapidement prendre un avis médical, particulièrement si la marche est difficile voire impossible.

Le traitement a plusieurs objectifs : assurer une cicatrisation complète de la blessure, éviter que celle-ci ne devienne chronique et limiter les séquelles et risques de récidives.

Afin de traiter la lésion, de favoriser la cicatrisation et d’écarter tout risque de récidive, le traitement initial est le repos. Le patient sera pris en charge par le spécialiste qui lui assurera des séances de rééducation. De la cryothérapie, un bandage élastique et l’élévation du membre blessé sont associés à la période de récupération prescrite. Selon la gravité de la déchirure musculaire, la période de repos recommandée par le prescripteur peut varier entre 1 à 2 mois. Des antalgiques pourront être prescrits, essentiellement du paracétamol.

À savoir ! Les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’aspirine sont à éviter afin d’optimiser les processus de cicatrisation et de régénération du muscle.

Séances de kinésithérapie

De plus, de la kinésithérapie peut être réalisée pour aider le muscle à se réadapter au mouvement. Plusieurs techniques peuvent être employées : les ultrasons (vibrations pour diminuer l’inflammation et améliorer la circulation sanguine), la cryothérapie (traitement par le froid pour diminuer les douleurs et l’œdème), la balnéothérapie, et dans un second temps le renforcement musculaire et la réadaptation à l’effort.

Enfin, dans certains cas de rupture complète du muscle et du tendon ou suite à la formation d’hématome volumineux, il est parfois nécessaire d’avoir recours à la chirurgie.

Pour certains types de déchirure musculaire, notamment lorsque le mollet est concerné, le port d’une semelle orthopédique peut être recommandée de façon à favoriser une reprise progressive de l’appui au sol.

En somme, rien de mieux qu’un repos de deux mois après une déchirure musculaire. Même après rétablissement, il faudra faire attention à ne pas faire de mouvement brusque et éviter de forcer sur le muscle régénéré.

La reprise de l’activité sportive doit être autorisé par le médecin, une fois la cicatrisation complète de la déchirure musculaire obtenue.

Les risques de complications

Plusieurs complications peuvent être observées suite à une déchirure musculaire :

• Une cicatrisation dite hypertrophique. La cicatrice est volumineuse et dure ;
• Une rétractation du muscle, autrement dit le muscle est raccourci ou son volume est diminué ;
• Un développement de kyste dans le muscle ;
• Une calcification au niveau d’un hématome.

Certaines complications peuvent nécessiter une intervention chirurgicale. Cependant, une prise en charge précoce et adaptée permet de limiter leur survenue.

Pour prévenir les déchirures musculaires, certaines mesures peuvent être mises en place comme :

• L’adaptation de l’activité physique à ses capacités physiques, autrement dit, éviter le sur-entraînement ;
• Un bon échauffement et des étirements ;
• Une hydratation suffisante et une alimentation équilibrée. De façon plus générale, une bonne hygiène de vie avec un temps de sommeil suffisant ;
• Un temps de récupération suffisant.

Publié le 31 janvier 2018 par Lina R., Journaliste scientifique. Mis à jour le 15 septembre 2022 par Charline D., Docteur en pharmacie.