Protéger les seniors de la grippe : pourquoi la vaccination reste indispensable

Par |Publié le : 1 octobre 2025|Dernière mise à jour : 29 septembre 2025|4 min de lecture|

Chaque hiver, la grippe frappe durement les plus fragiles. Pour les personnes âgées, elle peut avoir des conséquences graves, parfois mortelles. Le Dr Dereix rappelle pourquoi la vaccination et quelques gestes simples sont essentiels à l’approche de l’hiver.

La grippe est une infection respiratoire causée par le virus influenza. L’épidémie dure en moyenne dix semaines, de novembre à avril, avec un pic souvent en janvier. Transmise par les postillons, les éternuements ou le contact avec des objets souillés, elle provoque une forte fièvre, une fatigue brutale, des douleurs musculaires, des maux de tête et une toux sèche.

Chez les adultes en bonne santé, elle se résout généralement en 5 à 7 jours. Mais derrière ce tableau qui peut sembler banal se cache une maladie sérieuse. « Ce n’est pas une simple fatigue hivernale, mais une infection qui peut avoir des conséquences graves chez les plus fragiles », insiste le Dr Dereix. Chaque année, elle entraîne environ 10 000 décès, dont 80 à 90 % concernent des personnes de plus de 65 ans.

Loin d’être anodine, la grippe fragilise fortement les seniors. « Elle peut décompenser une maladie jusque-là équilibrée, comme le diabète, l’insuffisance cardiaque ou respiratoire », rappelle le médecin. Chez les personnes âgées, la perte d’appétit, la déshydratation ou une grande fatigue peuvent suffire à provoquer une chute, une hospitalisation, voire une perte d’autonomie durable.

L’infection ne se limite pas aux voies respiratoires. Elle majore aussi les risques cardiovasculaires, souvent sous-estimés. « Le risque d’infarctus est multiplié par dix, et celui d’AVC par sept à huit dans les jours qui suivent l’infection », alerte le Dr Dereix. Ce lien entre grippe et complications cardiaques explique la gravité de la maladie et la nécessité de renforcer la prévention.

Le vaccin, un rempart indispensable

Même imparfaite, la vaccination reste l’outil de prévention le plus efficace. « Son efficacité varie entre 30 et 60 %, parfois jusqu’à 80 % selon les années, mais elle n’est jamais nulle », souligne le Dr Dereix. En pratique, elle permet de réduire nettement le nombre d’hospitalisations et de décès. Chaque automne, les souches du vaccin sont adaptées en fonction des virus observés dans l’hémisphère sud. « C’est pourquoi il faut se faire vacciner chaque année », insiste-t-il.

Le vaccin est gratuit et facilement accessible pour les personnes à risque : il peut être réalisé en pharmacie, chez le médecin traitant ou par une infirmière. Les seniors sont bien sûr concernés, mais aussi les femmes enceintes, les nourrissons à partir de 6 mois et les patients atteints de maladies chroniques comme le diabète, l’insuffisance cardiaque ou la BPCO.

Le médecin insiste aussi sur l’importance de la vaccination des proches et des aidants. « Elle est protectrice pour soi, mais aussi altruiste, car elle réduit le risque de transmission aux personnes fragiles », explique-t-il. À l’approche des fêtes de fin d’année, ce geste de solidarité sanitaire prend encore plus de sens.

Dépasser les idées reçues

De nombreux préjugés persistent autour du vaccin antigrippal. Contrairement à une croyance répandue, il ne donne pas la grippe. « Il peut provoquer une réaction immunitaire passagère, avec un peu de fièvre ou des douleurs musculaires, mais ce n’est pas une grippe », clarifie le Dr Dereix.

Autre idée reçue : une seule injection suffirait pour la vie. En réalité, l’immunité décroît rapidement et les virus mutent régulièrement. « Se faire vacciner chaque automne est indispensable pour garder une protection efficace », ajoute-t-il.

Enfin, beaucoup de jeunes adultes se croient à l’abri et négligent la vaccination. Pourtant, s’ils risquent rarement une forme grave, ils peuvent contaminer leurs proches et transmettre le virus à leurs parents ou grands-parents vulnérables. « On vaccine aussi pour protéger les autres », rappelle le médecin.

Prévenir aussi par les gestes barrières

La vaccination ne suffit pas à elle seule. Les gestes barrières conservent toute leur utilité : se laver régulièrement les mains, porter un masque en cas de symptômes, aérer les pièces, tousser dans son coude ou éviter les contacts rapprochés avec les personnes fragiles lorsqu’on est malade. « Ces mesures, popularisées pendant la pandémie de Covid-19, restent très efficaces contre la grippe », souligne le Dr Dereix.

Au-delà de la protection individuelle, il s’agit d’un véritable enjeu de santé publique. Chaque vaccination, chaque geste compte pour réduire la propagation du virus, limiter la pression sur les hôpitaux et protéger les plus fragiles. « Chaque vaccination est une chance supplémentaire de limiter les formes graves et les décès », conclut le Dr Dereix.

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Peggy Cardin
Peggy Cardin
Journaliste spécialisée en santé
Peggy Cardin-Changizi Journaliste spécialisée en santé depuis plus de vingt ans. Elle traite des sujets de prévention, de santé publique et de médecine au quotidien, avec pour objectif de rendre l'information médicale claire, fiable et accessible à tous. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.