D’après de récentes études, le cerveau humain diminue de volume en vieillissant et la taille du cerveau des primates, comme les chimpanzés et gorilles, peut être prédite par leur régime alimentaire. Pour aller plus loin dans ces observations, une équipe néerlandaise a étudié, en détail, le lien entre régime alimentaire et volume cérébral sur plus de 4000 séniors en bonne santé. Bilan ? Consommer des noix, fruits, légumes, céréales complètes, produits laitiers et poissons serait bénéfique pour maintenir un volume cérébral constant. Focus sur les résultats publiés dans la revue Neurology.
Les meilleurs régimes alimentaires pour le cerveau
Pour mener à bien leur étude, l’équipe du Docteur Vernooij du centre médical Erasmus de Rotterdam a réuni 4213 personnes âgées en moyenne de 66 ans et non affectées par une démence liée à l’âge comme la maladie d’Alzheimer.
Ils les ont invitées à répondre à un questionnaire, incluant plus de 400 types d’aliments, pour mieux brosser le portrait de leurs habitudes alimentaires.
La qualité nutritionnelle de leur régime a été notée sur une échelle de 0 à 14. En moyenne, les régimes des participants ont obtenu un score de 7.
À savoir ! Le vieillissement provoque des changements dans la taille du cerveau, dans sa vascularisation et dans les performances de la cognition. Il rétrécit avec l’âge mais subit aussi des changements morphologiques et physiologiques (circulation des hormones et des molécules de communication entre les neurones). A partir de la quarantaine, le cerveau humain perdrait environ 5% de son volume tous les 10 ans. L’incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC), des lésions de la substance blanche (la partie la plus longue des neurones) et de la démence augmente également avec l’âge.
Ensuite, les chercheurs ont mesuré leur volume cérébral grâce à un examen IRM (imageries par résonance magnétique).
L’analyse de l’ensemble de ces données met en évidence que :
- Les participants ayant un régime alimentaire riche en légumes, fruits, noix, céréales complètes, produits laitiers et poissons et peu de boissons sucrées ont un volume cérébral moyen supérieur à ceux suivant un autre type de régime ;
- Suivre un régime alimentaire équilibré permettrait d’avoir un volume cérébral augmenté de 2 millilitres comparativement à ceux ayant des habitudes alimentaires moins bénéfiques pour la santé.
« Comme nous avons montré lors d’études précédentes que les gens qui avaient un plus grand volume cérébral avaient de meilleures capacités cognitives, nous pouvons encourager les initiatives qui aident à améliorer la qualité du régime alimentaire pour maintenir les fonctions cognitives chez les personnes âgées » explique le Dr Vernooij qui a supervisé cette étude.
Autre observation intéressante : le régime méditerranéen (composé de fruits, légumes, noix, céréales complètes (riz, sarrasin, quinoa) et poissons) permet également de maintenir un volume cérébral plus grand en dépit d’un âge avancé.
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Les autres facteurs influençant le volume cérébral
Hormis une alimentation saine, d’autres facteurs peuvent avoir une influence sur le rétrécissement du volume cérébral comme :
- L’hypertension artérielle ;
- Le tabagisme ;
- Le niveau de consommation d’alcool ;
- Le niveau d’activités physiques ;
- Les efforts cognitifs réalisés au quotidien (lecture, calculs, jeux de lettres ou de chiffres etc…).
À savoir ! Selon une étude de 2016 réalisée par des chercheurs de l’INSERM, l’activité physique et l’activité cognitive augmentent, à part égale, le volume de matière grise de régions cérébrales spécifiques permettant de retarder les effets du vieillissement sur la santé cérébrale. Pour les chercheurs, il est probable que cette augmentation limiterait la mort des neurones mais aussi l’impact clinique des lésions cérébrales sur les mécanismes cognitifs.
Pour les chercheurs néerlandais, cette étude n’est qu’un début et montre qu’un type d’alimentation maintient un certain volume cérébral sans pour autant l’augmenter significativement.
Il est donc nécessaire de poursuivre d’autres investigations, plus longues dans le temps, pour montrer le lien entre la qualité du régime alimentaire et l’évolution de la perte du volume cérébral dans le temps.
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Julie P., Journaliste scientifique
– Séniors : Sport ou lecture, il ne faut pas choisir ! INSERM. Consulté le 24 mai 2018.