Allergie aux poils d’animaux (chats, chiens, lapins, furets, …)


Rédigé par Estelle B. et publié le 26 juin 2024

allergie poil d'animaux

Nombreux sont ceux, enfants ou adultes, qui se mettent à éternuer lorsqu’un animal à poil est présent dans la pièce. Qu’il s’agisse d’un chat, d’un chien, d’un lapin, d’un furet ou de n’importe quel autre animal, de compagnie ou d’élevage, les animaux à poils semblent provoquer des réactions allergiques. Mais est-ce vraiment les poils qui sont en cause ? Faisons le point sur l’allergie aux poils.

Allergie aux poils ou allergie aux animaux à poils ?

L’allergie aux animaux à poils est souvent confondue avec l’allergie aux poils. Rien que pour l’allergie aux chats, 1 Français sur 4 serait allergique. Certains sont allergiques à un seul animal, par exemple au chat, mais pas au chien, tandis que d’autres sont allergiques à plusieurs animaux à poils. L’allergie aux chats est la plus fréquente des allergies aux animaux.

À savoir ! Les allergies aux animaux à poils ne sont pas les seules allergies aux animaux. Sont décrites des réactions allergiques à de nombreuses espèces animales, même sans poils, comme les reptiles, ou encore l’allergie aux acariens.

Comme toute réaction allergique, l’allergie à un ou plusieurs animaux à poils résulte d’une réaction anormale du système immunitaire à un ou plusieurs allergènes de l’animal. Intuitivement, on incrimine facilement les poils. En effet, c’est la partie de l’animal avec laquelle nous avons le plus de contacts :

  • Lorsqu’on caresse l’animal ;
  • Lorsqu’on le soigne ;
  • Lorsqu’on est en contacts avec les poils qu’il laisse un peu partout dans le logement.

En réalité, l’allergie aux poils n’existe pas en tant que telle. Les personnes allergiques sont allergiques à des protéines de l’animal, issues de ses sécrétions naturelles (salive, larmes, urine, déjections, …) et qui se déposent en partie sur les poils. Les poils sont donc les véhicules et les porteurs des allergènes responsables de l’allergie aux animaux.

En fonction des animaux, ces allergènes sont différents en nombre et en nature. Par exemple, chez le chat, 8 protéines allergisantes sont connues, parmi lesquelles le Fel d1 est l’allergène le plus souvent retrouvé. C’est aussi ce qui explique qu’une personne peut être allergique au chat, mais pas au chien. Les deux ont des poils, mais les allergènes de chat sont différents des allergènes de chien.

Généralement, la réaction allergique ne survient pas au premier contact avec l’animal ou avec ses poils. C’est la phase dite de sensibilisation, sans symptôme. Les contacts suivants seront en revanche marqués par des symptômes plus ou moins importants.

Quels sont les symptômes de l’allergie aux poils d’animaux ?

Les poils, ou plutôt les allergènes qui se trouvent sur les poils des animaux, peuvent déclencher différentes réactions allergiques :

Le type de réaction varie d’une personne à l’autre, en fonction de son terrain allergique, de ses autres allergies éventuelles, du mode de contact avec les allergènes (ingestion, inhalation ou contact cutané) et de la quantité d’allergènes en présence.

Les symptômes de l’allergie aux poils d’animaux ne sont pas spécifiques et peuvent être confondus avec les signes d’autres allergies ou des signes infectieux. Comme les autres allergies, elle peut se développer dès l’enfance ou survenir plus tard au cours de la vie. En cas de doute, il est important d’en parler à son médecin.

Comment reconnaître une allergie aux poils d’animaux ?

Le contact avec un animal à poil comme facteur déclencheur des symptômes allergiques permet souvent d’orienter le diagnostic. L’interrogatoire et l’examen clinique menés par le médecin sont donc déterminants. Pour confirmer le diagnostic et pour identifier le ou les allergènes en cause, le médecin oriente le patient vers un allergologue.

prick test

 

L’allergologue procède à un bilan allergologique basé sur :

  • Des tests cutanés, les prick tests ;
  • Si besoin un bilan sanguin pour doser les immunoglobulines E.

Comment traiter une allergie aux animaux à poils ?

Une fois l’allergie aux animaux à poils diagnostiquée, la prise en charge s’articule autour de trois axes :

  • L’éviction des allergènes, c’est-à-dire se soustraire autant que possible à l’animal ou aux animaux qui déclenchent l’allergie ;
  • Un traitement médicamenteux pour soulager les symptômes de l’allergie, avec en fonction des situations :
    • Des antihistaminiques ;
    • Des corticoïdes par voie locale (application sur la peau ou pulvérisation nasale) ;
    • Des corticoïdes par voie orale ;
  • Un traitement de fond dans les formes sévères d’allergie, comme l’asthme allergique.

La désensibilisation, quant à elle, permet à l’organisme de redevenir tolérant aux allergènes des animaux. Elle repose sur des injections ou l’administration de gouttes par voie sublinguale pendant plusieurs années. Par rapport à d’autres allergies, l’intérêt de la désensibilisation dans l’allergie aux animaux à poils est plus discutable, surtout si le patient est allergique à plusieurs animaux et donc à plusieurs allergènes.

Eviter les animaux à poils pour se préserver de l’allergie

La meilleure des préventions est évidemment d’éviter tout contact avec un animal à poils. Une décision difficile pour toutes les personnes qui vivent avec un animal de compagnie ou qui aiment les animaux. Il faut parfois composer pour se préserver au mieux des allergènes tout en restant proches des animaux.

Voici quelques conseils essentiels pour concilier la vie avec un animal à poils et son allergie aux poils :

  • Interdire certaines pièces du logement aux animaux, en particulier la chambre ;
  • Utiliser un aspirateur avec filtre HEPA et le passer régulièrement pour limiter l’accumulation des poils et donc des allergènes ;
  • Supprimer du logement les matériaux sur lesquels se fixent les poils, comme les moquettes, les tapis ou les coussins de sol ;
  • Aérer quotidiennement le logement ;
  • Se laver les mains après tout contact avec l’animal ;
  • Nettoyer régulièrement la litière, la caisse ou la niche de l’animal ;
  • Brosser l’animal pour retirer un maximum de poils morts sur lesquels les allergènes sont en forte concentration ;
  • Laver son animal régulièrement en suivant les conseils du vétérinaire ;
  • Choisir des animaux « moins allergisants » : certaines races de chats par exemple sont reconnues comme allergisantes que d’autres. Pour les chiens, opter préférentiellement pour des chiens à poils ras ;
  • Changer de vêtements, si des poils s’y déposent ;
  • Procéder à un lavage du nez et des yeux avec du sérum physiologique en fin de journée.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– « Au poil », l’allergie ! www.atmo-bfc.org. Consulté le 20 juin 2024.
– L’allergie aux animaux : chats, chiens, plumes, chevaux, lapins, hamsters. allerg.qc.ca. Consulté le 20 juin 2024.
– L’allergie aux animaux. www.appa.asso.fr. Consulté le 20 juin 2024.

 

 

 


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