Bilan allergologique


Rédigé par Estelle B. et publié le 26 juin 2024

bilan allergologique

D’après l’Assurance maladie, entre 25 et 30 % de la population générale présente au moins une allergie. Des chiffres élevés qui tendent à augmenter d’année en année. Face aux allergies, il est important de déterminer le ou les allergènes en cause. C’est l’objectif de la consultation allergologique ou bilan allergologique, qui est souvent le point de départ de la prise en charge.

Qu’est-ce qu’un bilan allergologique ?

Une allergie est « une réaction anormale et spécifique de l’organisme au contact d’une substance étrangère (allergène) qui n’entraîne pas de trouble chez la plupart des sujets » selon le Larousse. Allergie aux acariens, allergie aux poils), allergie au pollen, allergie aux piqûres d’insectes, rhinite allergique ou encore asthme allergique, les réactions allergiques sont nombreuses et peuvent mettre en cause un ou plusieurs allergènes.

Une personne peut être allergique à un seul allergène ou à différents allergènes. L’allergie à certains allergènes augmente le risque d’allergie à d’autres allergènes, c’est ce qu’on appelle l’allergie croisée, qu’on retrouve dans les allergies aux médicaments ou dans les allergies alimentaires.

En cas d’allergie, il peut être important pour la prise en charge d’identifier le ou les allergènes en cause. Dans ce cas, le médecin oriente le patient vers un allergologue qui va réaliser un bilan allergologique.

Quelles sont les différentes réactions allergiques ?

En allergologie, les spécialistes distinguent deux types d’allergie : les allergies dites immédiates et les allergies retardées.

Les allergies immédiates regroupent toutes les manifestations allergiques chez un individu ayant déjà un terrain atopique (prédisposition allergique). On distingue toujours deux temps avant l’apparition des premiers symptômes :

  • La phase d’exposition, de sensibilisation à l’allergène, de laquelle découle une production d’anticorps spécifiques : les Immunoglobuline E ou Ces molécules ont la capacité de reconnaître l’allergène et de s’en souvenir. Une fois produites, elles prennent place en surface des cellules de l’immunité. On n’observe aucun symptôme lors de cette phase.
  • La phase symptomatique lors d’un nouveau contact avec l’allergène. Les Immunoglobuline E le reconnaissent et entraînent la libération de certains médiateurs chimiques (par exemple, l’histamine) à l’origine d’une réaction inflammatoire. Les symptômes apparaissent très rapidement, c’est-à-dire en quelques minutes à deux heures.

Les allergies retardées, quant à elles, n’affectent pas uniquement les individus avec un terrain génétique propice à l’allergie, mais potentiellement toute la population. Elles peuvent se développer dans l’enfance, mais aussi plus tard au cours de la vie. Dans ce type d’allergie, les immunoglobulines E n’interviennent pas. Les cellules en cause sont les lymphocytes T. Les allergies retardées affectent essentiellement la peau. On parle d’eczéma de contact ou dermatite de contact. Les symptômes se manifestent plus tardivement, environ 48 heures après le contact avec l’allergène.

Les symptômes des allergies sont très variables selon l’allergène et la réaction allergique qu’il déclenche : des symptômes respiratoires, des symptômes cutanés. Dans les cas les plus sévères d’allergie immédiate, le contact avec l’allergène peut entraîner des réactions systémiques, comme l’œdème de Quincke et le choc anaphylactique, qui sont des urgences vitales.

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Dans quels cas faut-il un bilan allergologique ?

Si le médecin vous diagnostique une ou des allergies, il peut vous orienter vers un allergologue ou un pneumologue pour un bilan allergologique. L’objectif est d’identifier le ou les allergènes en cause.

Il existe différents types d’allergènes :

  • Des allergènes présents dans l’air que nous respirons, comme les pollens ;
  • Des allergènes alimentaires, présents dans les aliments qu’ils crus ou préparés, comme le gluten des céréales ;
  • Des allergènes chimiques, présents dans les objets du quotidien, par exemple le nickel de certains bijoux ou les parfums de certains cosmétiques ;
  • Des allergènes médicamenteux, certains antibiotiques sont responsables d’allergies ;
  • Des allergènes venimeux, présents dans les venins d’insectes ou de reptiles.

Lors de la consultation d’allergologie, la première étape est l’interrogatoire. Il est primordial puisqu’il permet d’orienter, par la suite, les allergènes à tester lors des tests cutanés. Le médecin recherche minutieusement l’existence d’antécédents d’atopie, par exemple la survenue d’une rhinite, d’un asthme ou d’un eczéma. Cet interrogatoire concerne le patient allergique, mais aussi ses proches (fratrie, parents). L’étude des symptômes, notamment leurs circonstances d’apparition et leur périodicité est également prise en compte. Enfin, l’environnement climatique et domestique (présence d’animaux et/ou de plantes vertes, literie propice aux acariens, humidité du logement est lui aussi étudié.

La mise en évidence d’une allergie ne repose pas uniquement sur la présence de certains symptômes, qui peuvent être provoqués par une autre cause, par exemple une infection confondue avec une allergie respiratoire. Compte tenu de la non spécificité des symptômes et de la multiplicité des mécanismes et des causes, il est difficile d’établir un diagnostic de certitude avec ces simples éléments.

Un bilan allergologique est un ensemble de tests, majoritairement cutanés, permettant d’identifier le ou les allergènes en cause dans une réaction allergique. Il est réalisé par un allergologue (ou un pneumologue, selon les symptômes de la réaction allergique) sur prescription médicale du médecin traitant.

Comment se déroulent les prick tests ?

Une fois l’allergie confirmée, l’allergologue peut proposer des prick tests, des tests cutanés qui permettent d’identifier le ou les allergènes. Durant ces tests, l’allergologue dépose une petite goutte d’allergène sur la peau du patient, généralement au niveau de l’avant-bras ou du dos). Ensuite, l’allergologue pique la peau à travers la goutte d’allergène. Les allergènes les plus fréquemment testés sont les acariens, les pollens, les animaux et les moisissures. En cas d’allergie, on constate très rapidement l’apparition d’un gonflement et d’une rougeur au niveau de l’allergène testé. Des démangeaisons se font également très vite ressentir.

Aucune précaution particulière n’est à prévoir pour réaliser un bilan allergologique. Celui-ci est sans danger. La réaction allergique est volontairement provoquée en milieu sécurisé et contrôlé. L’examen peut seulement être un peu désagréable (picotements, démangeaisons) en cas de réaction positive à un allergène.

Si besoin, l’allergologue peut demander en complément des prick tests un bilan sanguin.

Une fois le bilan allergologique terminé, le patient connaît le ou les allergènes qu’il doit éviter pour ne pas développer des symptômes allergiques. C’est l’éviction, qui doit souvent être totale et définitive. Parfois, une procédure de désensibilisation peut être proposée. Elle repose sur le fait d’habituer très progressivement l’organisme à l’allergène afin qu’une tolérance s’installe. Dans certains cas, par exemple l’allergie grave avec risque de choc anaphylactique, un traitement d’urgence est prescrit au patient, qui doit l’avoir sur lui en permanence.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Comment se déroule un bilan allergologique ? www.ameli.fr. Consulté le 17 juin 2024.
– Allergologie. www.pasteur.fr. Consulté le 17 juin 2024.

 

 

 

 


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