Bilan allergologique


Rédigé par Charline D. et publié le 27 mai 2019

Bilan allergologique

L’allergie est un problème de santé publique de plus en plus fréquent dans les populations. Elle représente un coût de santé important et impacte la qualité de vie du patient. En France, on estime que 25 à 30% de la population souffriraient d’une allergie. Un bilan allergologique permet de déterminer quel allergène déclenche la réaction allergique. Une stratégie d’évitement, ou parfois de désensibilisation peut alors être envisagée.

Définition et objectif d’un bilan allergologique

Qu’est-ce qu’une allergie ?

Une allergie est « une réaction anormale et spécifique de l’organisme au contact d’une substance étrangère (allergène) qui n’entraîne pas de trouble chez la plupart des sujets » selon le Larousse. Les allergènes se trouvent partout, tant dans l’air ou l’alimentation que dans certains médicaments.

À savoir ! Depuis plusieurs années, les allergies semblent être de plus en plus fréquentes dans la vie des Français. Cette recrudescence est attribuable à plusieurs facteurs environnementaux comme le réchauffement climatique (période de pollinisation plus ample), la pollution, les diverses pratiques alimentaires et la prise de médicaments

Une réaction allergique résulte d’un dérèglement du système immunitaire qui provoque une perte de tolérance de certaines substances, d’ordinaire inoffensives : les allergènes. On distingue deux phases :

  • La phase de sensibilisation à l’allergène, c’est le premier contact. Elle passe totalement inaperçue puisque aucun symptôme n’est observé.
  • La phase symptomatique lors d’un nouveau contact avec l’allergène. C’est à partir de celle-ci que les symptômes se manifestent et qu’ils se manifesteront à chaque nouvelle exposition.

Quels sont les différents types d’allergie ?

On distingue deux types d’allergie : les allergies dites immédiates et les allergies retardées.

1) Les allergies immédiates

Les allergies immédiates regroupent toutes les manifestations allergiques chez un individu ayant déjà un terrain atopique (prédisposition allergique). On distingue toujours deux temps avant l’apparition des premiers symptômes :

  • La phase d’exposition, de sensibilisation à l’allergène, de laquelle découle une production d’anticorps spécifiques : les Immunoglobuline E ou Ces molécules ont la capacité de reconnaître l’allergène et de s’en souvenir. Une fois produites, elles prennent place en surface des cellules de l’immunité. On n’observe aucun symptôme lors de cette phase.
  • La phase symptomatique lors d’un nouveau contact avec l’allergène. Les Immunoglobuline E le reconnaissent et entraînent la libération de certains médiateurs chimiques (par exemple, l’histamine) à l’origine d’une réaction inflammatoire. Les symptômes apparaissent très rapidement, c’est-à-dire en quelques minutes à deux heures.

Les allergies immédiates peuvent affecter diverses zones corporelles dont la sphère ORL (asthme, conjonctivite, rhinite allergique), la peau (eczéma, urticaire, œdème de Quincke), ou provoquer un choc anaphylactique (urgence vitale !). En effet, les symptômes varient selon l’allergène en cause.

bilan-allergologique-pollens

Il existe différents types d’allergènes :

  • Aérien dont les acariens (constituant majoritaires de la poussière dans une maison), les animaux domestiques, les pollens, les moisissures, les blattes et le latex. Ce type d’allergènes affecte surtout le nez, les bronches et les yeux;
  • Alimentaires dont l’œuf, le lait de vache, l’arachnide, les fruits à coques et le gluten chez l’enfant, et plutôt certains fruit ou légumes, les poissons, les fruits de mer et le gluten chez l’adulte ;
  • Médicamenteux dont certains antibiotiques (notamment les pénicillines), les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou certains anesthésiants
  • Venimeux avec les venins d’abeille, de guêpe, de frelons, de bourdons ou de serpent.

2) Les allergies retardées

Les allergies retardées n’affectent pas uniquement les individus avec un terrain génétique propice à l’allergie, mais potentiellement toute la population. Dans ce type d’allergie, les immunoglobulines E n’interviennent pas. Les cellules en cause sont les lymphocytes T. Les allergies retardées affectent essentiellement la peau. On parle d’eczéma de contact. Les symptômes se manifestent plus tardivement, environ 48 heures après le contact avec l’allergène.

Qu’est-ce qu’un bilan allergologique ?

Un bilan allergologique est un ensemble de tests, majoritairement cutanés, permettant d’identifier le ou les allergènes en cause dans une réaction allergique. Il est réalisé par un allergologue (ou un pneumologue, selon les symptômes de la réaction allergique) sur prescription médicale du médecin traitant. Le bilan allergologique repose beaucoup sur les tests cutanés qui consistent à tester la réaction de la peau au contact de l’allergène présumé. Une prise de sang peut compléter le bilan lorsque les tests cutanés ne suffisent pas à mettre en évidence l’allergène.

Précautions

Aucune précaution particulière n’est à prévoir pour réaliser un bilan allergologique. Celui-ci est sans danger. La réaction allergique est volontairement provoquée en milieu sécurisé et contrôlé. L’examen peut seulement être un peu désagréable (picotements, démangeaisons) en cas de réaction positive à un allergène.

Préparation

Aucune préparation particulière n’est nécessaire. Il faut se munir de sa carte vitale et de sa prescription pour se rendre au rendez-vous d’allergologie.

Déroulement de l’examen

Lors de la consultation d’allergologie, la première étape est l’interrogatoire. Il est primordial puisqu’il permet d’orienter, par la suite, les allergènes à tester lors des tests cutanés. Le médecin recherche minutieusement l’existence d’antécédents d’atopie, par exemple la survenue d’une rhinite, d’un asthme ou d’un eczéma. L’interrogatoire ne se limite pas uniquement au patient, mais porte également sur son entourage (ascendants et descendants). L’étude des symptômes, notamment leurs circonstances d’apparition et leur périodicité est également prise en compte. Enfin, l’environnement climatique et domestique (présence d’animaux et/ou de plantes vertes, literie propice aux acariens, humidité du logement est lui aussi étudié.

À savoir ! La mise en évidence d’une allergie ne peut pas reposer uniquement sur la présence de certains symptômes. En effet, compte tenu de la non spécificité des symptômes et de la multiplicité des mécanismes et des causes, il est difficile d’établir un diagnostic de certitude avec ces simples éléments.

Les tests cutanés les plus utilisés sont les « pricks tests » au cours desquels on dépose une petite goutte d’allergène sur la peau du patient, généralement au niveau de l’avant-bras ou du dos). Ensuite, l’allergologue pique la peau à travers la goutte d’allergène. Les allergènes les plus fréquemment testés sont les acariens, les pollens, les animaux et les moisissures. En cas d’allergie, on constate très rapidement l’apparition d’un gonflement et d’une rougeur au niveau de l’allergène testé. Des démangeaisons se font également très vite ressentir.

pricks-tests

Lorsque des tests sanguins sont nécessaires, un simple échantillon de sang obtenu par une prise de sang classique suffit.

Résultats et suites de l’examen d’un bilan allergologique

Les résultats d’un bilan allergologique sont immédiats. Le patient peut immédiatement retourner à son domicile et reprendre ses activités.

Le fait de déterminer la sensibilité d’un patient à un ou plusieurs allergènes lui permet d’en limiter l’exposition et donc les symptômes.

Parfois, une procédure de désensibilisation peut être proposée. Elle repose sur le fait d’habituer très progressivement l’organisme à l’allergène afin qu’une tolérance s’installe.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Comment se déroule un bilan allergologique ? ameli.fr.

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