Allergie aux acariens


Rédigé par Charline D. et publié le 25 octobre 2017

allergie aux acariens

Bien qu’invisible à l’œil nu, leur simple présence peut faire vivre à certaines personnes un véritable cauchemar : le nez qui coule, les yeux qui grattent, de la toux ou des difficultés à respirer. Qu’est-ce qu’un acarien ? Quels sont les signes de l’allergie et comment les prévenir ? Santé sur le Net vous dit tout sur l’allergie aux acariens !

Acariens et réactions allergiques

La poussière de maison est une mine d’or où l’on retrouve diverses particules en tous genres comme des moisissures, des pollens, des débris de peau ou de cheveux, mais aussi des acariens. Ces derniers représentent à eux seuls près de 90% de la poussière de maison.  Ainsi, ce que l’on appelait autrefois « une allergie à la poussière » correspond en réalité à une allergie aux acariens.

Les acariens sont de petits arachnides (familles des araignées) microscopiques se nourrissant de débris de peau humaine ou animale. Ils adorent les milieux chauds et humides et se nichent essentiellement dans les tissus, la laine et la plume. On les trouve le plus souvent dans les matelas, les oreillers, les tapis ou les canapés. En effet, compte tenu de la quantité de squames (débris de peau, d’ongle ou de poils) perdue dans la nuit, la literie représente un gigantesque garde-manger pour les acariens.

Les saisons les plus compliquées pour les personnes allergiques sont l’automne et l’hiver durant lesquelles les acariens frileux se réfugient dans les maisons pour profiter de la chaleur et se reproduire. Ils peuvent pondre jusqu’à 300 œufs dans leur courte vie de 80 jours et évacuer 200 fois leur poids en excréments. En moyenne, un lit peut être infesté par des millions d’acariens.

Une allergie est une réaction immunitaire inadaptée de l’organisme en contact avec une substance. On parle d’une hypersensibilité de l’organisme à certaines substances présentes dans l’environnement et le plus souvent inoffensives. Ces substances sont appelées des allergènes (ici les acariens) lorsqu’elles sont à l’origine de réaction allergique alors qu’elles ne le devraient pas. En France, on estime que 20 à 25% de la population est atteinte d’allergie. Par ailleurs, 60% des allergies respiratoires (asthme, rhinite) impliqueraient les acariens.

Apparition des symptômes d’allergies

Avant l’apparition de l’allergie à proprement parlé, il existe 2 temps :

  • La phase de sensibilisation à l’allergène qui passe totalement inaperçue. Lors d’un premier contact avec la substance en question, l’organisme va produire des anticorps (molécule chargée de repérer et éliminer la substance perçue comme étant une menace) appelés immunoglobulines E ;
  • La phase de révélation durant laquelle les signes apparaissent. Lors d’un nouveau contact avec l’allergène, les immunoglobulines E sont effectives et vont déclencher une réaction inflammatoire par la libération de certaines molécules. La réaction peut alors être nasale, respiratoire, oculaire, cutanée, etc.

Par la suite, les signes de l’allergie apparaissent chaque fois que le nombre d’acariens présents est trop important (principalement en hiver et en automne). Selon les patients, les manifestations les plus répandues sont :

Le nez qui coule (ou rhinite) et de la toux , les yeux qui grattent et deviennent rouges (conjonctivite) , des difficultés à respirer , et même parfois de l’eczéma.

À savoir ! Les symptômes d’une allergie aux acariens sont souvent confondus avec un rhume ou une grippe

Établissement du diagnostic et traitements de l’allergie aux acariens

Le diagnostic est établi lors d’un interrogatoire minutieux au cours duquel le médecin va rechercher la présence d’antécédents allergiques personnels ou familiaux et analyser les symptômes décrits par le patient et leur fréquence afin d’essayer de déterminer la nature de l’allergène en cause.

L’interrogatoire associé à l’examen médical permet de décider de la nécessité et de la nature des tests à effectuer. Un simple test cutané pratiqué par l’allergologue suffit au diagnostic. Le test consiste à déposer une petite goutte d’allergène à tester sur la peau du bras sur laquelle une petite griffure a été réalisée au préalable. Le test est indolore et prend quelques minutes seulement. En effet, si après 15 minutes la peau rougit et gonfle, alors l’individu est allergique à l’allergène testé.

En cas de doute, le test cutané peut éventuellement être complété par un dosage sanguin des immunoglobulines E.

Quelles sont les traitements de l’allergie aux acariens et les moyens de prévention à mettre en place ?

En cas d’allergie aux acariens, plusieurs traitements sont disponibles avec différents niveaux d’intervention.

La première mesure à prendre après la confirmation du diagnostic est la diminution du nombre d’acariens présents dans l’environnement. Pour cela, il est conseillé de faire fréquemment et minutieusement le ménage de la maison en utilisant de préférence un filtre anti-acariens HEPA 13 pour l’aspirateur. Il est recommandé de bien aérer l’habitat, de limiter l’accumulation de poussière, de renouveler souvent sa literie en utilisant des tissus anti-acariens.

Des médicaments permettent de soulager les symptômes de l’allergie. Ce sont des médicaments appartenant à la famille des antihistaminiques. Cependant, pour beaucoup de patients allergiques un traitement prolongé est nécessaire. Il est prescrit par le médecin traitant ou l’allergologue.

La désensibilisation est une autre option, plus durable. Ce traitement agit directement sur la réaction immunitaire en cause dans l’allergie en induisant progressivement une tolérance à l’allergène. L’organisme réapprend à supporter la présence des acariens. La désensibilisation est remboursée par la sécurité sociale et existe soit sous forme injectable soit sous forme de gouttes sublinguales à prendre tous les jours. Les bienfaits se font ressentir au bout du 3ème ou 4ème mois de traitement qui dure 3 ans au total. L’efficacité de ce traitement est variable, mais couvre généralement entre 3 à 5 ans.

Mesures préventives contre les acariens

Les acariens sont partout, même dans les maisons les plus propres. Il est impossible de les éviter totalement mais la réduction de leur nombre suffit à diminuer voire supprimer les symptômes. Pour cela, plusieurs moyens existent et il faut souvent les associer pour obtenir un résultat satisfaisant. Ils sont détruits par de fortes températures (plus de 55°C) ou par certains produits chimiques (acaricides). Par ailleurs, en diminuant le chauffage de la chambre et en limitant l’humidité, leur survie et leur reproduction deviennent plus difficiles.

Quelques conseils utiles :

  • Aérer tous les jours pendant 30 minutes la chambre ;
  • Limiter le chauffage (18-19°C) ;
  • Limiter l’humidité en effectuant les réparations si nécessaire ou en déplaçant les meubles pour favoriser la circulation de l’air ;
  • Limiter l’apport d’humidité (pas d’humidificateur, pas de plantes, ne pas saturer les radiateurs, etc.) ;
  • Lutter contre les moisissures ;
  • Préférer un sommier métallique ou à latte de bois et une literie synthétique ;
  • Utiliser des housses spéciales imperméables aux acariens ou nettoyer une fois par mois à 60°C les couettes et oreillers ;
  • Supprimer au maximum les peluches ou les laver au moins tous les 3 mois à 60°C ;
  • Laver chaque semaine les draps à 60°C ;
  • Ajouter un acaricide à la lessive pour les lavages à 30°C.

À savoir ! En cas de travaux, opter pour des matériaux lavables (vinyle, carrelage, parquet, etc.) plutôt qu’une moquette. Eviter les tapisseries et préférer les rideaux facilement détachables pour les nettoyer régulièrement à 60°C.

Charline D., Pharmacien

Sources
– Reconnaître une allergie. ameli.fr. Consulté le 25 octobre 2017.

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