Les calculs ou lithiases rénales sont des caillots durs qui peuvent se former dans les voies urinaires. Les petits calculs sont asymptomatiques, les plus gros sont responsables de douleurs importantes au niveau du dos, entre les côtes et les hanches. Le diagnostic d’un calcul rénal repose sur des examens d’imagerie et une analyse d’urine. Une adaptation du régime alimentaire et une augmentation des apports hydriques permettent parfois de prévenir la formation d’un calcul. Si l’expulsion du calcul n’est pas spontanée, il est extrait par lithotritie ou endoscopie.
Définition et symptômes
L’appareil urinaire
La vessie est une poche permettant le stockage (500mL) de l’urine. Elle est localisée :
- Chez la femme, en dessous de l’utérus et devant le vagin ;
- Chez l’homme, devant le rectum et au-dessus de la prostate.
Grâce à sa paroi extensible, elle s’agrandit et rétrécit en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient. Elle appartient à un ensemble d’organes, chargés de fabriquer et expulser l’urine en dehors du corps, appelé appareil urinaire. Il est composé des reins, des uretères, de la vessie et de l’urètre.
L’urine est produite par les reins. Elle rejoint la vessie via 2 conduits appelés « uretères ». Lorsque le volume d’urine dans la vessie atteint un certain seuil (environ 300mL), le besoin d’uriner apparaît. En attendant, les muscles du périnée et le sphincter de l’urètre restent contractés pour retenir l’urine.
Au moment de la miction (action d’uriner), le sphincter se décontracte et ce sont les muscles de la vessie qui prennent le relais afin d’évacuer l’urine de la vessie via l’urètre. À tout moment, la miction peut être interrompue par une contraction volontaire de l’urètre et des muscles du périnée.
À savoir ! L’urètre, comme les uretères, est un conduit permettant le transport de l’urine. Cependant, elle a une fonction en plus : la capacité de se contracter (pour retenir l’urine) ou de se relâcher (pour vidanger la vessie). C’est ce que l’on appelle la continence
Qu’est-ce qu’un calcul rénal ?
Les calculs rénaux se forment dans le rein, et peuvent grossir une fois dans l’uretère ou la vessie. Ainsi, selon sa localisation, on parle de lithiase rénale, urétrale ou vésicale. Chaque année, près d’un individu sur 1000 est hospitalisé pour des calculs rénaux. Ils sont plus volontiers observés chez l’adulte et les personnes âgées.
À savoir ! Pour désigner le processus de formation d’un calcul rénal on parle d’urolithiase, de lithiase rénale ou de néphrolithiase
Un calcul est constitué de minéraux présents dans les urines qui forment des cristaux. 85% des calculs rénaux sont composés de calcium. Le pourcentage restant peut contenir de l’acide urique, de la cystine ou de la struvite. Les calculs de struvite (mélange de magnésium, ammonium et phosphate) sont aussi appelés calculs infectieux car ils se développent uniquement en cas d’infection urinaire.
Les calculs rénaux peuvent se former lorsque l’urine est saturée en sels ou qu’elle manque d’agents inhibiteurs de la formation de calculs. Le citrate, par exemple, est un agent inhibiteur qui est capable de se lier au calcium pour favoriser son élimination.
A noter que les calculs sont plus fréquents chez les individus présentant :
- Une hyperparathyroïdie (production anormalement excessive de parathormone qui engendre des taux sanguins élevés en calcium) ;
- Une déshydratation ou un apport hydrique insuffisant ;
- Une acidose tubulaire rénale (dysfonctionnement des tubules rénaux) ;
- Un régime alimentaire riche en protéines animales ou en vitamine C ;
- Un régime alimentaire pauvre en calcium.
Les personnes ayant des antécédents familiaux de lithiase rénale sont plus à risque d’en faire également, ou plus fréquemment, que dans la population générale. Enfin, les patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont un risque accru de développer des calculs.
Quels symptômes ?
Les petits calculs sont souvent asymptomatiques.
Les calculs vésicaux, localisés dans la vessie, sont à l’origine de douleurs dans la partie inférieure de l’abdomen. Les calculs urétraux, localisés dans les uretères, peuvent être responsables de lombalgies ou de coliques néphrétiques.
Une colique néphrétique se manifeste par une douleur intense et intermittente, localisée dans la zone comprise entre les côtes et la hanche, qui irradie vers l’abdomen et la région génitale. La douleur ressentie apparaît brutalement, plutôt le matin ou dans la nuit. Elle est brève mais répétée et suivie de périodes d’accalmie souvent incomplète.
D’autres symptômes peuvent être associés :
- Nausées et vomissements ;
- Agitation ;
- Sueurs ;
- Sang ou calcul dans les urines ;
- Besoin impérieux d’uriner fréquemment ;
- Frissons ;
- Fièvre ;
- Brûlure ou douleur pendant la miction ;
- Urine trouble et malodorante ;
- Ballonnement abdominal.
Diagnostic et traitement
Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’un calcul rénal est d’abord clinique. Le diagnostic est en effet évoqué devant les symptômes caractéristiques d’une colique néphrétique. Il peut également être suspecté lorsque qu’un individu se plaint de douleurs dans le dos et dans l’aine, ou dans la région génitale, sans cause évidente.
La présence de sang dans les urines appuie le diagnostic, même si tous les calculs n’en causent pas forcément.
Parfois, les symptômes et l’examen clinique suffisent au diagnostic, et aucun examen complémentaire n’est nécessaire, particulièrement chez les patients ayant des antécédents de calculs rénaux.
Cependant, dans la majorité des cas, d’autres examens sont nécessaires de manière à écarter toutes autres causes probables comme une péritonite, une occlusion intestinale, une cholécystite aiguë, une pancréatite ou un anévrisme de l’aorte. Une tomodensitométrie ou TDM spiralée est souvent la meilleure technique diagnostique. Cet examen permet de localiser le calcul et de visualiser à quel degré il obstrue les voies urinaires. Il permet aussi de mettre en évidence d’autres troubles pouvant être à l’origine de douleurs semblables.
L’échographie est une alternative possible, mais elle ne permet pas de détecter les petits calculs, notamment ceux présents dans l’uretère.
Les radiographies sont moins précises et ne mettent en évidence que les calculs de calcium.
Les analyses d’urine sont utiles pour détecter la présence de sang ou de pus dans les urines.
Quel traitement ?
Les petits calculs qui n’engendrent pas de symptôme, d’infection ou n’obstruent pas les voies urinaires ne sont pas traités. Ils sont en effet généralement expulsés spontanément. Les calculs plus importants ou ceux qui sont proches des reins peuvent nécessiter la prise de certains médicaments, tamsulosine ou inhibiteurs calciques, pour favoriser l’élimination spontanée.
Lorsqu’un calcul est à l’origine de symptômes, la prise en charge repose sur le soulagement de la douleur et l’élimination du calcul.
En cas de colique néphrétique, les AINS (Anti Inflammatoires Non Stéroïdiens) permettent de soulager le patient. En cas de douleur intense, la prescription d’opiacés peut être nécessaire.
La consommation ou l’administration intraveineuse importante de liquide est recommandée pour aider l’expulsion des calculs.
Souvent, la lithotritie par ondes de choc ou par laser est utilisée afin de fragmenter les calculs dont le diamètre est inférieur à 1cm. Les fragments sont ensuite éliminés dans l’urine ou par endoscopie. Un urétroscope (type d’endoscope) peut, en effet, être inséré dans l’urètre via la vessie pour retirer les calculs, lorsqu’ils sont petits, ou les fragments de calcul.
Les calculs d’acide urique peuvent être dissout en rendant l’urine plus alcaline. Le traitement est pris pendant plusieurs mois par le patient, et permet de dissoudre progressivement les calculs.
Pour les plus gros calculs qui causent une obstruction, l’ablation chirurgicale est nécessaire.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Calculs dans les voies urinaires. Le manuel MSD . Consulté le 10 novembre 2020.