Parvovirus B19, 5 décès de nourrissons entre janvier et avril 2024

Les jeunes enfants présentent souvent plusieurs maladies éruptives au cours de la petite enfance. Parmi ces maladies, figure la cinquième maladie ou érythème infectieux, dû au parvovirus B19. Depuis mai 2023, les autorités de santé publique observent une hausse des cas de ces infections. Bénignes chez le jeune enfant, elles peuvent être graves chez le fœtus, lorsque la mère infectée transmet le virus à son enfant. Entre janvier et avril 2024, 5 décès de nouveau-nés ont été recensés.

Qu’est-ce que le parvovirus B19, responsable de la cinquième maladie ?

La cinquième maladie, encore appelée l’érythème infectieux, est l’une des maladies éruptives du jeune enfant, avec la rougeole, la rubéole ou encore la roséole . Elle est liée à une infection virale, par le virus Parvovirus B19. Dans la majorité des cas, l’infection survient au cours de la petite enfance ou de l’enfance et reste bénigne. La maladie commence par un simple rhume, qui après 7 à 10 jours est suivi par une éruption cutanée caractéristique sur  le visage (plaques rouges au niveau des joues) et parfois sur le corps (bras, fesses et cuisses).

Très contagieuse, l’infection se transmet pendant la phase d’incubation de la maladie, c’est-à-dire avant l’apparition des premiers signes cutanés. Comme pour de nombreuses maladies virales, aucun traitement spécifique n’est indiqué. L’enfant est soulagé par du paracétamol, puis guérit spontanément en quelques jours. Bénigne chez les enfants en bonne santé, l’infection par le parvovirus B19 peut être compliquée chez les sujets immunodéprimés, les sujets atteints de drépanocytose et les femmes enceintes.

Une épidémie responsable de 5 décès de nouveau-nés en seulement 4 mois

Généralement, les infections à parvovirus B19 font peu parler d’elles. Elles touchent essentiellement les jeunes enfants, qui sont ensuite immunisés à vie contre cette maladie. Depuis mai 2023, Santé Publique France observe une hausse des cas dans toutes les catégories d’âge et en particulier chez les enfants. Au fil des mois, la hausse s’accentue et ne semble pas encore atteindre son pic d’incidence. Si la majorité des infections sont bénignes, les autorités de santé publique notent parallèlement une hausse des formes sévères, mais aussi des fausses couches et des morts fœtales liées au parvovirus B19.

Avant la pandémie de Covid-19, le nombre de décès liés à ce virus était très faible, en moyenne d’1,8 par an, et concernait surtout des adultes immunodéprimés ou atteints de drépanocytose. Depuis la hausse des cas, les enfants sont également touchés par des formes sévères de la maladie et déjà 5 décès de nouveau-nés ont été enregistrés en France, en seulement 4 mois entre janvier et avril 2024.

Le parvovirus B19, un risque maximal pendant la grossesse !

Lorsqu’une femme enceinte contracte le parvovirus B19, elle présente généralement des symptômes de grippe : de la fièvre, des douleurs musculaires et des maux de tête. Si aucun dépistage systématique du parvovirus B19 n’est recommandé au cours de la grossesse, il est important de consulter le médecin ou la sage-femme face à de tels symptômes. Une analyse de sang pourra alors déterminer si la femme enceinte est porteuse du virus ou si elle est protégée par une infection dans l’enfance.

Si l’infection est généralement bénigne pour la femme enceinte, elle peut avoir de graves conséquences pour le fœtus :

• Une anémie ;
• Une diminution du taux de plaquettes sanguines ;
• Des atteintes de la fonction cardiaque ;
• Une mort fœtale.

Aucun vaccin n’existe pour se protéger du parvovirus B19. Les femmes enceintes doivent donc se prémunir de l’infection en respectant quelques mesures de précaution. Elles doivent éviter tout contact avec un enfant atteint ou suspecté d’être atteint par le virus, utiliser les gestes barrière et consulter au moindre doute.

Estelle B., Docteur en Pharmacie