Syndrome des ovaires polykystiques


Rédigé par Charline D. et publié le 20 octobre 2021

image d'ovaires

Le syndrome des ovaires polykystiques, abrégé en SOPK, résulte d’un déséquilibre hormonal d’origine ovarienne ou centrale (hypophyse) aboutissant à divers symptômes dont une irrégularité des règles, une pilosité augmentée ou de l’acné. Près d’une femme sur dix est concernée par ce trouble. Le diagnostic d’un syndrome des ovaires polykystiques est réalisé par un médecin gynécologue. Il repose sur l’interrogatoire du patient, l’examen gynécologique et une analyse sanguine. Une échographie abdominale complète parfois le diagnostic. La prise en charge de ce trouble consiste principalement à adopter une bonne hygiène de vie, par la pratique d’une activité sportive régulière et de bonnes habitudes alimentaires. Des traitements médicamenteux peuvent être prescrits pour soulager les symptômes : un traitement hormonal pour régulariser les menstruations, un traitement contre l’acné et la prise en charge d’un éventuel diabète. Pour l’excès de pilosité différentes techniques esthétiques peuvent être proposées (épilation, décoloration, etc.).

Définition et symptômes du syndrome des ovaires polykystiques

Quel est ce syndrome ?

Le syndrome des ovaires polykystiques un trouble féminin d’origine hormonale très fréquent puisqu’entre 5 et 10% des femmes y sont confrontées. Cette pathologie débute à l’adolescence, et l’intensité des symptômes est variable d’une patiente à une autre.

L’origine du SOPK est un déséquilibre hormonal au niveau hypophysaire dans le cerveau. La glande hypophyse produit deux hormones, la FSH et la LH que l’on peut assimiler à des messagers chimiques provenant de la glande.

La LH et la FSH sont deux hormones impliquées dans le cycle ovarien. L’ovulation et les menstruations résultent de la variation de leur taux dans le sang. Le taux de ces hormones ne varie que très peu pendant le cycle des patients souffrants du syndrome des ovaires polykystiques.

Ainsi, les ovaires ne recevant pas de signaux, et le cycle menstruel est perturbé : il n’y a pas d’ovulation ni de menstruations. Une augmentation du taux de testostérone dans le sang est associée.  Cette hormone est habituellement sécrétée en faible quantité par les ovaires. Cette élévation est responsable de certains symptômes « masculinisant » comme l’excès de poil sur le visage et l’acné. Enfin, le taux d’insuline est parfois aussi augmenté, ce qui engendre l’apparition de taches plus sombres sur la peau et le blocage de l’ovulation.

À savoir ! Le syndrome des ovaires polykystiques est la cause d’infertilité la plus fréquente chez les femmes.

Au début de chaque cycle menstruel, un ovaire contient entre 5 à 10 follicules. L’un d’entre eux seulement devient un ovocyte fécondable. En cas de syndrome des ovaires polykystiques, la maturation folliculaire est interrompue à cause d’un excès d’hormones androgènes. Les follicules immatures s’accumulent sans qu’aucun d’entre eux de puisse être fécondable.

L’explication des dérèglements hormonaux impliqués dans la survenue du syndrome des ovaires polykystiques est multifactorielle : génétique et environnementale.

Quels Symptômes ?

Les symptômes principaux du syndrome des ovaires polykystiques sont :

  • Des menstruations irrégulières (trop espacées, voire absence de règles) traduisant une rareté voire une absence d’ovulation. Près d’une femme sur deux atteintes du syndrome des ovaires polykystiques est infertile ;
  • Une pilosité importante notamment au niveau du visage. L’hyperpilosité concerne 10% des patientes ;
  • De l’acné qui persiste après l’âge de 20 ans ;
  • Une chute des cheveux (alopécie) particulièrement au niveau du sommet du crâne et des golfes frontaux ;
  • Un surpoids prédisposant au diabète. 50% des patientes atteints du syndrome des ovaires polykystiques est concernée. Elles ont tendance à prendre beaucoup de poids et peinent à maigrir ;
  • Des tâches plus foncées sur la peau ou « acanthosis nigricans » qui résultent d’un taux élevé d’insuline ;
  • Une humeur dépressive ;
  • Une anxiété.

A noter ! Ces symptômes ne sont pas toujours tous présents en même temps chez la patiente. En effet, la maladie peut se manifester très légèrement comme être extrêmement handicapante.

Diagnostic et traitement du syndrome des ovaires polykystiques

Quel diagnostic ?

Le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques est posé par un gynécologue.

La consultation médicale commence par plusieurs questions sur le cycle menstruel et l’état de santé général de la patiente. Le médecin procède ensuite à un examen gynécologique simple et prescrit une prise de sang pour doser les hormones.

Figure de l’utérus féminin

Le bilan biologique est réalisé entre le 2ème et le 5ème jour du cycle. Pour les patientes n’ayant pas de règles, elles peuvent être provoquées par l’administration de progestérone pendant une dizaine de jours. L’objectif du bilan est de doser, entre autres, la FSH et la LH. Chez les patientes atteintes de syndrome des ovaires polykystiques, le bilan biologique permet de mettre en évidence une inversion du rapport FSH et LH, une augmentation du taux d’androgènes et une glycémie et insulinémie supérieures à la normale.

Quelques fois une échographie abdominale complète le diagnostic. Cet examen d’imagerie médicale permet de visualiser les ovaires, l’utérus et la vessie. En général, les ovaires de personnes souffrant de SOPK sont un peu plus gros, et portent des petits kystes bénins.

Quel traitement ?

Il n’existe aucun traitement spécifique pour le syndrome des ovaires polykystiques.

Le traitement du syndrome des ovaires polykystiques repose en premier lieu sur une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée. Il est, en effet, conseillé de pratiquer une activité physique quotidienne. L’objectif de cette mesure est de lutter contre l’apparition d’un diabète et de complications cardiovasculaires en équilibrant les taux d’insuline des patientes.

En cas de surpoids, la patiente peut être dirigée vers un nutritionniste afin de perdre du poids sainement. Ainsi, quelques astuces peuvent aider au contrôle du poids :

  • Choisir un farineux (pain, pâtes, riz, pommes de terre ou légumes secs) à chaque repas ;
  • Accompagner ce dernier par de la viande, du poisson, un œuf ou du fromage ;
  • Penser aux légumes cuits et/ou la salade et un fruit comme dessert ;
  • Limiter, voire supprimer si possible, les produits sucrés (bonbons, chocolat, biscuits, boissons sucrées, etc.) ;
  • Choisir de boire de l’eau de préférence ;
  • Privilégier un fruit ou un yaourt « light » ou nature entre les repas.

Le traitement médicamenteux intervient pour régulariser le cycle menstruel et diminuer la pilosité et l’acné. Il existe différentes options possibles :

  • Le traitement hormonal contraceptif (prescriptible même en cas d’inactivité sexuelle). Sa forme la plus utilisée est la pilule contraceptive, mais il existe aussi sous forme de patch ou d’anneau vaginal. Ce traitement permet d’apaiser les symptômes en diminuant le taux de testostérone, régularisant le cycle menstruel et réduisant le risque de cancer de l’endomètre (plus élevé chez ces patientes).
  • La metformine permet de diminuer le taux d’insuline dans le sang. Ce médicament est utilisé chez les patientes ayant un taux d’insuline élevé, ou chez celles présentant un pré-diabète ou diabète. La metformine peut être associé à la pilule contraceptive ;
  • Le traitement de l’acné. Il existe sous diverses formes (applications locales ou voie orale).

Enfin, il existe plusieurs solutions possibles pour lutter contre l’excès de poil :

  • La décoloration des poils pour qu’ils soient moins visibles ;
  • L’épilation à la cire ou l’utilisation de crème dépilatoire ;
  • Le traitement au laser ou à la lumière pulsée (réalisé par un spécialiste) ;
  • Certains médicaments (spironolactone, cyprotérone).

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– LE SYNDROME DES OVAIRES POLYKYSTIQUES. hug.ch. Consulté le 20 octobre 2021.
– Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). msdmanuals.com. Consulté le 20 octobre 2021.
– Symptômes, diagnostic et évolution du syndrome des ovaires polykystiques. ameli.fr. Consulté le 20 octobre 2021.

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