Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)


Rédigé par Estelle B. et publié le 21 mars 2024

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Le syndrome des ovaires polykystiques (souvent noté SOPK) correspond à un trouble féminin d’origine hormonal. Ses symptômes sont variables et souvent marqués par des troubles menstruels et différents signes non gynécologiques. Le SOPK constitue également un facteur de risque de développer d’autres problèmes de santé, notamment des pathologies métaboliques. C’est également la première cause d’infertilité féminine.

Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble féminin d’origine hormonale très fréquent. D’après les études, entre 5 et 10 % des femmes en âge de procréer seraient concernées par le SOPK, de l’adolescence à la ménopause, sachant que ce chiffre est probablement sous-estimé en raison d’une insuffisance de diagnostic. Les manifestations du syndrome et ses conséquences sur la qualité de vie des femmes varient beaucoup d’une femme à l’autre.

A l’origine de ce syndrome, un dérèglement hormonal au niveau de l’hypophyse (une petite glande du cerveau) et des ovaires. Le SOPK est donc une pathologie endocrinienne. Deux hormones sont particulièrement concernées, la FSH (hormone de stimulation folliculaire) et la LH (hormone lutéinisante), dont le rôle est essentiel dans le cycle menstruel. Parallèlement, on observe une augmentation du taux de testostérone, sécrétée par les ovaires.

En temps normal, les taux de FSH et de LH varient au cours du cycle menstruel. Dans le SOPK, ces deux hormones ne varient que très légèrement pendant les deux phases du cycle.

À savoir ! L’appellation SOPK date de 1935. Aujourd’hui, les spécialistes parlent davantage de dystrophie ovarienne, de polykystose ovarienne ou de syndrome de Stein-Leventhal

Concrètement, le SOPK se matérialise sur les ovaires par une accumulation de follicules immatures au niveau des ovaires, des follicules qui n’ont pas évolué comme normalement en ovocyte puis en ovule.

Quels sont les symptômes du SOPK ?

Les dérèglements hormonaux du syndrome des ovaires polykystiques provoquent différents signes, dont l’intensité est très variable d’une femme à l’autre. Les dérèglements de la sécrétion de FSH et de LH provoquent les deux principaux symptômes du SOPK :

  • L’absence d’ovulation ;
  • L’irrégularité des menstruations, voire une aménorrhée.

L’augmentation du taux de testostérone provoque de son côté des symptômes dits « masculinisants », tels que :

  • Une augmentation de la pilosité, notamment au niveau du visage ;
  • L’acné de l’adulte ;
  • Une chute de cheveux, particulièrement au niveau du sommet du crâne.

D’autres hormones sont également perturbées dans le SOPK et expliquent que ce syndrome constitue un facteur de risque de plusieurs maladies métaboliques, en particulier :

A noter par ailleurs l’apparition chez certaines femmes de tâches plus foncées sur la peau, appelées l’acanthosis nigricans, en lien avec un dérèglement de la sécrétion d’insuline.

À savoir ! Les causes précises du SOPK restent mal connues. Il semble que la maladie soit multifactorielle, impliquant des facteurs environnementaux (en particulier une exposition aux perturbateurs endocriniens) et une prédisposition génétique (une vingtaine de gènes de prédisposition ont été identifiés à ce jour).

Syndrome des ovaires polykystiques, la première cause d’infertilité féminine

Le syndrome des ovaires polykystiques est la cause d’infertilité la plus fréquente chez les femmes. Les cycles menstruels peuvent facilement durer entre 35 et 40 jours et l’ovulation est souvent absente, ce qui explique l’infertilité chez la moitié des femmes souffrant de SOPK.

Le diagnostic précoce de ce syndrome est déterminant pour mettre en place un traitement visant à rétablir l’ovulation et les cycles menstruels pour restaurer la fertilité. Le cas échéant, les femmes peuvent être orientées vers un parcours de procréation médicalement assistée (PMA).

À savoir ! Si le SOPK complique la conception, il peut aussi compliquer la grossesse. Les femmes concernées ont en effet un risque majoré de certaines complications de la grossesse, comme prééclampsie, le diabète gestationnel ou un accouchement prématuré. Une surveillance particulière est souvent mise en place dès le début de la grossesse.

Comment savoir si j’ai un SOPK ?

La nature et l’intensité des symptômes du SOPK sont très variables d’une femme à l’autre, ce qui peut expliquer un retard dans le diagnostic des formes légères à modérées du syndrome. Tout cycle anormalement long, une absence inexpliquée des règles ou des menstruations erratiques doivent amener à consulter le médecin, la sage-femme ou le gynécologue pour un avis médical.

Le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques repose sur :

  • Un interrogatoire de la patiente concernant son cycle menstruel, son état de santé général, ses antécédents personnels et familiaux et ses autres pathologies ;
  • Un examen gynécologique;
  • Une prise de sang pour établir :
    • Un bilan hormonal en dosant différentes hormones, dont la FSH, la LH, les androgènes, et l’insuline, à réaliser entre la 2ème et le 5ème jour du cycle ;
    • Un bilan glucidique, en dosant la glycémie à jeun ;
    • Un bilan lipidique, notamment grâce au dosage du cholestérol et des triglycérides ;
  • Une échographie abdomino-pelvienne transvaginale (par voie vaginale) pour rechercher l’accumulation de follicules immatures sur un ou les deux ovaires. Généralement, les ovaires sont plus gros que la normale et présentent des petits kystes bénins.

Quels sont les traitements du syndrome des ovaires polykystiques ?

Il n’existe actuellement aucun traitement spécifique pour le syndrome des ovaires polykystiques. Les traitements mis en place sont donc symptomatiques, en fonction des signes les plus gênants pour la patiente.

Les traitements mis en place sont destinés à traiter :

  • L’acné et l’excès de pilosité ;
  • La chute des cheveux ;
  • La régularité des cycles menstruels, par un traitement hormonal ;
  • La correction et le contrôle du poids corporel ;
  • L’induction d’une ovulation ;
  • La correction des troubles métaboliques pour réduire le risque de complications.

Parallèlement, la prise en charge implique une bonne hygiène de vie, une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière. Un suivi diététique et nutritionnel peut être conseillé, de même qu’un suivi psychologique pour les femmes dont l’impact sur la qualité de vie est majeur.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Syndrome des ovaires polykystiques. www.ameli.fr. Consulté le 20 mars 2024.
– LE SYNDROME DES OVAIRES POLYKYSTIQUES (SOPK).www.hug.ch. Consulté le 20 mars 2024.
– Syndrome des ovaires polykystiques. www.who.int. Consulté le 20 mars 2024.