Radiculalgie


Rédigé par Charline D. et publié le 17 octobre 2022

Femme avec une Radiculalgie

Une radiculalgie est un syndrome douloureux fréquent dans la population. Il est généralement dû à la compression d’un nerf rachidien, autrement dit relié à la moelle épinière, au niveau de la colonne vertébrale. La compression nerveuse peut être causée par une hernie discale, une tumeur ou un canal lombaire étroit. Le diagnostic est clinique, éventuellement confirmé par radiographie. La prise en charge d’une radiculalgie dépend de sa cause, cependant un traitement symptomatique permet de soulager le patient. Il implique la prescription d’anti-inflammatoires, d’antalgiques, de myorelaxants, d’infiltrations et de séances de kinésithérapie.

La radiculalgie, définition et symptômes

Une radiculalgie, ou douleur radiculaire, correspond à la douleur que la compression de la racine d’un nerf connecté à la moelle épinière engendre. Le syndrome douloureux survient tout le long du trajet nerveux, en partant de la colonne vertébrale vers les membres inférieurs ou supérieurs.

La compression du nerf peut être de diverses origines :

  • Une hernie discale qui se forme sur un disque entre deux vertèbres ;
  • Un disque intervertébral abîmé, conséquence de l’arthrose par exemple ;
  • Un canal lombaire trop étroit qui est responsable d’un pincement des racines nerveuses dans le bas du dos ;
  • Une tumeur.

En effet, la colonne vertébrale est constituée d’un ensemble de vertèbres entre lesquelles s’intercalent des disques amortisseurs souples. Comme le reste du corps, ils sont soumis au vieillissement qui est responsable d’une diminution de leur élasticité, et les fragilisent. Finalement, leur noyau peut finir par fissurer et migrer en périphérie : c’est la hernie discale.

Vision anatomique du nerf sciatique humain pincé

Certains facteurs sont connus pour accélérer le vieillissement des disques intervertébraux et causer des douleurs :

  • L’âge. Une radiculalgie survient plus souvent entre l’âge de 50 et 60 ans ;
  • Les microtraumatismes liés au sport (rugby, ski, course à pied, etc.) ;
  • Le sexe avec une prédominance masculine ;
  • Le surpoids et l’obésité ;
  • Le port de charges lourdes dans un contexte professionnel ;
  • Le stress.

Les personnes les plus à risque de développer une radiculalgie sont celles qui pratiquent des métiers ou loisirs intenses physiquement, qui souffrent d’arthrose lombaire, les femmes enceintes, les individus ayant un proche atteint d’une hernie discale et les personnes qui souffrent de stress ou d’anxiété chronique.

Quels sont les symptômes d’une radiculalgie ?

La compression d’un nerf engendre de fortes douleurs, associées ou non à d’autres symptômes :

  • Des paresthésies ou troubles de la sensibilité qui se manifestent par des picotements, fourmillements, engourdissements ;
  • Une faiblesse dans les membres, voire parfois une paralysie, qui représente une urgence médicale. La pression exercée par la hernie discale contre le nerf peut engendrer des lésions irréversibles, et la paralysie peut être définitive. Généralement, les patients ont moins de séquelles lorsqu’ils sont jeunes, pris en charge suffisamment tôt, que la paralysie est incomplète et que les symptômes sont apparus de façon progressive.

Lorsqu’une hernie discale comprime les nerfs au niveau du périnée (la queue de cheval), des troubles vésico-sphinctériens (fuite d’urine et de selles, difficulté à retenir les gaz) peuvent survenir. On l’appelle le syndrome de la queue de cheval. C’est une urgence chirurgicale, car il est fréquemment responsable de lésions irréversibles et invalidantes.

Les douleurs radiculaires sont amplifiées avec la toux, les éternuements et les efforts de poussée.

Les radiculalgies les plus fréquentes sont les sciatiques et les cruralgies.

Les sciatiques sont causées par la compression de l’une des racines du nerf sciatique, localisé entre la quatrième et la cinquième vertèbre lombaire (L4-L5), ou la cinquième vertèbre lombaire et la première vertèbre sacrée (L5-S1). La douleur irradie dans la fesse, le long de l’une des jambes et jusqu’au pied.

Les cruralgies sont causées par la compression de l’une des racines du nerf crural, situé entre la troisième et la quatrième vertèbre lombaire (L3-L4) ou la quatrième vertèbre lombaire et la cinquième vertèbre lombaire (L4-L5). La douleur part de l’avant de la cuisse et irradie jusqu’au genou et en direction de l’aine. On parle parfois de « sciatique du devant » pour caractériser une cruralgie.

En générale, la douleur est intermittente. En effet, l’inflammation s’estompe spontanément en quelques jours. Cependant, si aucune prise en charge n’est mise en place, la fréquence des crises inflammatoires augmente jusqu’à parfois devenir permanente, et invalidante.

Diagnostic et traitement

Le diagnostic d’une radiculalgie repose dans un premier temps sur l’examen clinique du patient, à savoir un interrogatoire du patient associé à divers tests cliniques comme par exemple le test du réflexe rotulien. Le traitement médicamenteux peut être instauré immédiatement, sans autres examens.

Examen pour dépister une radiculalgie

Parfois des examens complémentaires peuvent être prescrits en complément lorsque la radiculalgie est persistante et non soulagée par un traitement médical simple. Le diagnostic est alors radiologique, il implique la réalisation d’une radiographie, d’une IRM ou d’un scanner. Ces deux derniers examens sont prescrits en complément de la radiographie. Ils sont utiles pour la mise en évidence d’une hernie discale ou d’une arthrose, par exemple. A noter que le scanner est l’examen de première intention.

Quels sont les traitements existants pour soulager une radiculalgie ?

Une radiculalgie est amplifiée par l’effort, et soulagée grâce au repos. Ainsi, la première mesure recommandée en cas de radiculalgie est l’éviction de toute activité physique trop intense. A noter que le repos doit être total dans les premiers jours, cependant une fois la crise passée, le patient doit absolument reprendre progressivement ses activités habituelles.

La prise en charge de la radiculalgie dépend de sa cause. Une intervention chirurgicale peut être proposée en cas de hernie ou de canal lombaire étroit, ou lorsque le traitement médicamenteux ne suffit pas à soulager le patient (après 6 semaines de prescription) ou en cas de risque de lésions irréversibles.

La douleur radiculaire peut être soulagée par un traitement antalgique classique :

  • Des anti-inflammatoires, myorelaxants ou antalgiques par voie orale ;
  • Une rééducation kinésithérapique pour libérer les tensions ;
  • Des infiltrations à base de corticoïdes directement au niveau de la racine nerveuse concernée.

En complément des traitements médicamenteux, il est également conseillé au patient de :

  • Suivre des séances de kinésithérapie afin de remuscler le dos et les muscles de la ceinture abdominale ;
  • Perdre du poids si besoin ;
  • S’intéresser aux divers cours à l’École du Dos pour prévenir une nouvelle crise ;
  • Être patient le temps que la hernie discale se résorbe.

Enfin, divers gestes simples du quotidien peuvent être réappris afin de prévenir les prochaines crises :

  • S’assoir en appuyant les mains sur les cuisses ou en s’aidant d’accoudoirs. Le dos doit toujours pouvoir se reposer contre un dossier, et les pieds sur le sol ou un repose-pied ;
  • Ramasser un objet au sol en étant bien face à l’objet et en s’accroupissant plutôt qu’en se penchant directement, sans plier les genoux ;
  • Répartir équitablement le poids de part et d’autre du corps pour porter les objets lourds ;
  • Mettre un jean en s’asseyant plutôt qu’en étant en équilibre sur 1 pied ;
  • Utiliser la position de fente avant pour passer le balai ou l’aspirateur.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Radiculalgie. douleurs-musculaires.ooreka.fr. Consulté le 17 octobre 2022.
– Troubles radiculaires. msdmanuals.com. Consulté le 17 octobre 2022.

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