Hémiparésie


Rédigé par Estelle B. et publié le 17 février 2021

Hémiparésie au cerveau

L’hémiparésie, à différencier de l’hémiplégie, correspond à un déficit partiel de la force musculaire, soit du côté gauche, soit du côté droit du corps. Dans la plupart des cas, l’hémiparésie est la conséquence d’un accident vasculaire cérébral (AVC) de l’enfant, mais d’autres causes sont possibles. Provoquée par des lésions cérébrales, le traitement repose sur la prise en charge des symptômes associés à l’hémiparésie, notamment la spasticité, et sur des techniques de rééducation qui peuvent permettre une certaine récupération.

Définitions et symptômes de l’hémiparésie

Qu’est-ce que l’hémiparésie ?

L’hémiparésie se définit par un déficit partiel de la force musculaire affectant, soit :

  • La partie gauche du corps ;
  • La partie droite du corps.

A la différence de l’hémiplégie (paralysie partielle ou totale d’une moitié du corps suite à des lésions de centres nerveux commandant la motricité), avec laquelle elle est souvent comparée, l’hémiparésie n’est pas associée à une paralysie des membres et d’une partie du corps. Elle correspond à une faiblesse des muscles. L’hémiparésie est souvent considérée comme une forme mineure d’hémiplégie.

L’hémiparésie ne touche pas systématiquement toute la moitié du corps, mais plus souvent :

  • Le bras ;
  • La jambe ;
  • La main ;
  • Le pied ;
  • L’œil.

La motricité est altérée par la faiblesse musculaire, mais sans paralysie.

Schéma pour montrer une hémiparésie

L’hémiparésie est principalement observée chez les enfants, plus rarement chez l’adulte. Les causes de ce déficit de force musculaire sont multiples :

  • L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) de l’enfant est la principale cause d’hémiparésie (90 % des cas) ;
  • D’autres troubles vasculaires, par exemple une hémorragie cérébrale ;
  • Une infection du système nerveux central (par exemple une encéphalite bactérienne provoquée par les bactéries du genre Listeria) ;
  • Une tumeur cérébrale ou des métastases cérébrales ;
  • Un grave traumatisme à la tête.

À savoir ! Plus fréquent chez l’adulte, l’AVC peut également toucher les enfants. Des facteurs de risque ont été identifiés, notamment une susceptibilité génétique, l’existence de certaines maladies héréditaires ou encore des anomalies des vaisseaux sanguins

Toutes les situations où des zones cérébrales peuvent être le siège de lésions graves peuvent donner lieu à une hémiparésie. Selon les circonstances, l’hémiparésie peut être :

  • Réversible, au moins en partie, grâce à une prise en charge adaptée ;
  • Irréversible, si les lésions sont telles qu’aucune récupération ne peut être obtenue par les traitements.

Quels symptômes ?

Symptômes d'une hémiparésie chez l'enfantSelon les patients, l’hémiparésie peut affecter toute la moitié gauche ou droite du corps, ou plus souvent certains membres (bras, main) ou seulement des extrémités (main, pied), voire seulement l’œil. A la différence de l’hémiplégie, le patient conserve la capacité de marcher et n’est pas paralysé, mais ses capacités motrices sont altérées suite à la faiblesse musculaire.

A la suite des lésions cérébrales provoquant l’hémiparésie, les signes cliniques ne sont pas forcément immédiatement visibles, notamment chez l’enfant. De nouveaux symptômes et séquelles peuvent apparaître au fur et à mesure de la croissance de l’enfant. L’hémiparésie entraîne des conséquences évolutives avec le temps.

La faiblesse musculaire, principal signe de l’hémiparésie, et la perte de motricité qui en résulte peuvent entraîner d’autres symptômes, tels que :

  • La spasticité correspond à une raideur des muscles, associée à des mouvements réflexes exagérés : les muscles concernés s’étirent rapidement et se contractent involontairement. La spasticité provoque des douleurs qui ressemblent à celles des crampes musculaires, mais aussi des déformations des articulations, qui peuvent être particulièrement importantes chez les enfants en croissance ;
  • Un pied en équin, encore appelé le pied-bot, correspond à une déformation du pied, provoquée par la spasticité. Le pied repose sur le sol par son extrémité antérieure et est en extension forcée. Le pied en équin provoque une boiterie à la marche et des mauvaises postures à l’origine de pathologies dorsales (lombalgies, scoliose, …) ;
  • Des difficultés de préhension, la main pouvant être incapable de s’ouvrir normalement et donc d’attraper des objets. La motricité fine peut être très altérée ;
  • Des douleurs dans les membres touchés par l’hémiparésie, mais aussi des douleurs d’origine neurologique ;
  • Des escarres si le patient doit rester allongé sur de longues périodes ;
  • Des risques de thrombose (formation de caillots dans les vaisseaux sanguins) au niveau des membres touchés ;
  • Des troubles de l’équilibre, directement liés à la faiblesse musculaire.

Parallèlement à ces symptômes, d’autres troubles peuvent être présents en fonction des zones cérébrales touchées :

  • Des crises convulsives et une épilepsie ;
  • Des troubles cognitifs affectant le langage, le comportement (hyperactivité, agressivité, hypersensibilité, …), la mémoire ou d’autres apprentissages ;
  • Des troubles sensoriels, et en particulier visuels, selon la localisation des lésions cérébrales ;
  • Un reflux gastro-œsophagien.

La vie quotidienne du patient peut être profondément perturbée par ces symptômes. Par exemple, la prise des repas, l’habillage ou la toilette peuvent être complexes et nécessiter une aide extérieure. La boiterie liée au pied en équin peut empêcher la pratique d’activités sportives. La spasticité, la fatigue chronique et les douleurs chroniques peuvent impacter négativement la santé psychologique de l’enfant.

Diagnostic et traitements de L’hémiparésie

Quel diagnostic ?

Le diagnostic de l’hémiparésie est posé suite à la survenue de lésions cérébrales graves, généralement chez l’enfant. L’hémiparésie est avant tout considéré comme un symptôme de différentes causes de lésions cérébrales. Les premières étapes de diagnostic consistent donc à déterminer l’origine des lésions cérébrales, leur nature et leur étendue.

Des examens spécifiques sont mis en œuvre pour évaluer les lésions cérébrales :

  • Des examens d’imagerie (scanner, IRM) ;
  • Des examens microbiologiques en cas d’infection ;
  • Des examens neurologiques en cas d’épilepsie associée.

Si l’hémiparésie est associée à d’autres troubles, des examens complémentaires sont prescrits, par exemple :

  • Un bilan ophtalmologique pour rechercher des troubles visuels ;
  • Un bilan orthophonique pour évaluer un éventuel retentissement sur le langage et les apprentissages.

Le diagnostic de l’hémiparésie est évolutif, car certains signes cliniques peuvent apparaître au fur et à mesure du temps.

Le pronostic de l’hémiparésie dépend de plusieurs paramètres :

  • La cause et l’étendue des lésions cérébrales ;
  • L’âge du patient ;
  • L’association des troubles moteurs avec d’autres troubles (vasculaires, neurologiques, …).

Quels traitements ?

Traitement de l'hémiparésie chez un kinéLa prise en charge d’une hémiparésie suit immédiatement celle de la cause des lésions cérébrales :

  • Des traitements anti-infectieux en cas d’infection ;
  • Des traitements antitumoraux en cas de tumeur ;
  • Un traitement adapté d’un AVC ou de problèmes vasculaires.

Une fois ces traitements mis en œuvre et la cause des lésions prise en charge, l’hémiparésie et ses conséquences peuvent évoluer avec le temps, notamment au cours de la croissance et du développement de l’enfant. Les traitements doivent donc être adaptés au cas particulier de chaque enfant, avec une réévaluation régulière en fonction de l’évolution de son état de santé.

La prise en charge de l’hémiparésie comporte plusieurs aspects :

  • Le soulagement des symptômes liés à l’hémiparésie :
    • Des médicaments contre la spasticité, par exemple du baclofène, du diazépam ou encore du dantrolène ;
    • Des médicaments contre les douleurs neurologiques ;
    • Des médicaments contre les crises convulsives et les épilepsies ;
  • La rééducation, basée sur la kinésithérapie et la psychomotricité pour permettre à l’enfant de récupérer au mieux ses capacités motrices;
  • L’accompagnement de l’enfant pour faciliter tous les aspects de sa vie quotidienne :
    • Un suivi orthophonique pour les apprentissages ;
    • Un suivi ergothérapeutique pour tous les gestes et activités de la vie courante ;
    • Un suivi psychologique pour prendre en compte les conséquences psychologiques de l’hémiparésie.

Sur le plan scolaire, l’enfant peut bénéficier d’un parcours scolaire adapté, en lien avec l’établissement scolaire et le médecin scolaire.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Hémiparésie : définition, causes, comment la soigner ? sfgg.org. Consulté le 4 février 2021.

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