Les pathologies de la prostate


Rédigé par Charline D. et publié le 12 août 2021

Hypertrophie bénigne de la prostate

La prostate est une glande qui compose le système reproducteur masculin. Elle peut être le lieu de deux principales affections : l’hypertrophie bénigne de la prostate (ou adénome de la prostate) et le cancer de la prostate.

Définition et symptômes

A propos de la prostate

La prostate est une glande qui appartient à l’appareil reproducteur de l’homme. Elle est localisée juste en dessous la vessie, et en avant du rectum. Elle entoure le canal de l’urètre qui draine l’urine de la vessie vers l’extérieur. La prostate fait environ la taille d’une prune, chez l’homme jeune.

Quelles sont les pathologies de la prostate ?

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), appelée aussi adeno-myo-fibrome prostatique, est une atteinte :

  • Non cancéreuse;
  • D’évolution lente. Elle débute de façon progressive chez l’adulte, à partir de 30 ans, mais ne s’exprime dans la plupart des cas qu’à partir de 40 ans (18 % des hommes). Sa fréquence augmente avec l’âge. En effet, plus de 50 % des hommes âgés de plus de 70 ans sont concernés.

L’âge moyen de découverte d’un adénome de la prostate est de 65 ans. Plus 6 millions de patients sont concernés par l’hypertrophie bénigne de la prostate en France.

Le cancer de la prostate est une affection maligne qui se développe à partir des cellules constituants la prostate. C’est le cancer masculin le plus répandu dans la population. Près d’un Français sur huit serait concerné. Ce cancer est d’évolution lente, à savoir entre 10 et 15 ans. A noter que certains d’entre eux restent même latents et n’entraînent aucun symptôme. Des formes d’évolutions rapides existent également.

Quels symptômes ?

Les manifestations d’une hypertrophie bénigne de la prostate sont de deux types.

1 – Les troubles du stockage des urines ou “signes irritatifs”

Ces troubles se traduisent par :

  • Une fréquence des mictions pendant la journée augmentée  ;
  • L’apparition de mictions nocturnes ;
  • Des besoins impérieux d’uriner, parfois accompagnés de fuites urinaires.

À ce stade, certains mouvements et/ou actions (croisement des jambes, marche au froid …) peuvent engendrer des besoins urgents d’uriner. Ceux sont ces troubles qui conduisent généralement le patient à consulter.

2 – Les troubles de l’évacuation des urines ou “signes obstructifs”

Ces troubles se traduisent par :

  • Le besoin de pousser pour amorcer la miction ;
  • La force du jet d’urine est diminuée ;
  • Une difficulté à “finir” la miction (gouttes retardataires).

Ce type de symptômes est présent plus précocement.

Ces symptômes sont liés à la difficulté progressive du muscle de la vessie à se contracter. La vessie peine à se vidanger, il reste un résidu d’urine en fin de miction. Ce résidu augmente le risque d’infection urinaire. Le patient compense en “poussant” avec les muscles abdominaux, ce qui peut entraîner divers symptômes comme une hernie digestive, un affaissement du rectum ou des hémorroïdes.

Enfin, sans traitement, la distension de la vessie finit par impacter l’uretère et le rein (hyperpression et infection), et peut aboutir à une insuffisance rénale.

Ces troubles de la vidange, surviennent plus tardivement dans l’évolution de la maladie. Ils sont plus préoccupants que les troubles de la retenue, pour l’intégrité de l’appareil urinaire.

Un cancer de la prostate est d’abord asymptomatique. Il est localisé dans la majorité des cas, et ne cause aucun symptôme urinaire. Les symptômes surviennent à mesure que l’urètre est comprimé par le gonflement de la prostate (un signe peu spécifique car également présent dans d’autres pathologies) : besoin plus fréquent d’uriner, jet d’urine faible, vidange incomplète de la vessie, fuites urinaires, infection urinaire, rétention d’urine, difficulté d’érection, douleur à l’éjaculation, etc.

Diagnostic et traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate

Quel diagnostic ?

La présence de certains symptômes nécessite une consultation médicale : l’impériosité (envies pressantes d’uriner) parfois accompagnée de fuites d’urine, une augmentation de fréquence des mictions et/ ou apparition de mictions nocturnes (ou augmentation de leur fréquence), la nécessité “de pousser” pour uriner, avec faiblesse du jet et miction qui “n’en finit pas”, suivie de “gouttes retardataires”.

un médecin donnant une plaquette de médicaments

Deux autres circonstances doivent conduire à consulter. Il s’agit de la présence :

  1. D’une hématurie (urines teintées de sang). Spectaculaire, mais non douloureuse, elle est cependant rarement liée à l’HBP,
  2. De brûlures urinairesassociées ou non à de la fièvre et des Ceci peut traduire une infection urinaire (compliquant l’HBP). Dans cette situation, le caractère aigü et mal supporté par le patient rend la consultation inévitable et souvent urgente. L’infection n’est néanmoins pas synonyme d’HBP.

En l’absence de troubles urinaires, il n’existe pas de raison de consulter. Aucun examen systématique n’est actuellement recommandé pour aller rechercher une HBP silencieuse.

L’affection peut cependant être découverte lors d’examens pour d’autres raisons, notamment : une hématurie (dépistée par une bandelette urinaire lors de la visite de médecine du travail notamment), une insuffisance rénale ou une prostatite (infection urinaire).

Le diagnostic d’un cancer de la prostate repose sur deux examens : le toucher rectal (vérification de la taille, consistance et surface de la prostate via le rectum) et le dosage du PSA dans le sang.

Hypertrophie bénigne de la prostate traitements

Le PSA (Antigène prostatique spécifique) est une substance synthétisée par la prostate. Son taux est augmenté lors de certaines pathologies dont le cancer de la prostate.

Une biopsie est nécessaire pour confirmer un cancer de la prostate.

Quel traitement ?

Les traitements de l’hypertrophie bénigne de la prostate peuvent être médicamenteux ou chirurgicaux :

1 – Les traitements médicamenteux

Le traitement médical est la référence, il est généralement bien toléré par les patients. Les médicaments utilisés (comprimés une à deux fois par jour) ont pour but de soulager les signes urinaires sans pour autant supprimer l’adénome lui-même.

Selon la situation, le médecin a recours à trois classes de médicaments :

  • Les alpha-bloquants Ils sont rapidement actifs. Ils agissent en diminuant le tonus des fibres musculaires lisses présentes dans laprostate, ce qui permet de diminuer la pression de l’adénome sur l’urètre prostatique et donc de diminuer les signes urinaires. Les effets secondaires possibles sont surtout liés à la baisse de la tension artérielle et se manifestent par des sensations “vertigineuses”. Présents surtout en début de traitement, ces effets secondaires sont minimisés par une prise du médicament en fin de journée (avant le coucher).
  • Les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase Leur délai d’action est plus lent. Ils agissent en diminuant le volume de la prostate. Leurs principaux effets secondaires sont des troubles sexuels (diminution de la libido, impuissance, diminution du volume de l’éjaculat, augmentation du volume des seins).
  • La phytothérapie (extraits de plantes). Ces médicaments sont très bien tolérés, mais de mécanisme d’action encore assez peu connu et d’efficacité variable.

2 – Traitements chirurgicaux

Le traitement chirurgical est proposé en première intention en cas de complications urinaires sévères. Il sera proposé en seconde intention, en cas d’échec ou de perte d’efficacité d’un traitement médical bien conduit.

Le but du traitement chirurgical est de retirer, plus ou moins complètement, le tissu adénomateux qui comprime l’urètre à l’intérieur de la prostate, tout en préservant la coque de la prostate. Il existe 3 types d’intervention : l’incision cervico-prostatique, la résection endoscopique de l’adénome, la chirurgie par voie sus-pubienne.

La prise en charge d’un cancer de la prostate dépend de beaucoup de paramètres, aussi bien propres au patient qu’à la tumeur. Plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées : la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie et la chimiothérapie.

Publié le 17 décembre 2020. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 12 août 2021.

Sources

– Cancer de la prostate. ameli.fr. Consulté le 28 novembre 2020.