Sans protection lors des pratiques sexuelles, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes sont exposés au risque d’infections sexuellement transmissibles ou IST. Quels sont les dépistages recommandés avant de commencer des relations sexuelles avec un nouveau partenaire ? Eclairage.
Dépistages VIH et encadrement médical
Le diagnostic du VIH (virus de l’immunodéficience humaine ) est réalisé grâce à une analyse de sang qui permet de détecter la présence d’anticorps anti-VIH, dès trois semaines après la contamination. C’est la sérologie du VIH.
Cependant, en cas d’infection très récente de moins de trois semaines, une recherche directe de l’ARN-VIH est possible dès le dixième jour après l’éventuelle contamination.
Ce qu’il faut savoir aussi c’est qu’il existe des traitements post-exposition ou préexposition au VIH.
Le traitement post-exposition (TPE) peut réduire le risque de transmission du VIH. Il s’agit de se rendre dans un Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ou Centre de santé sexuelle ou aux urgences d’un hôpital dans un délai maximal de 48 heures après l’exposition. Selon les résultats de la sérologie VIH et de la charge virale de la personne source, un traitement post-exposition au VIH, une association de trois antirétroviraux, est prescrit pour une durée de 30 jours.
Le traitement préexposition ou PrEP pour prophylaxie préexposition est une méthode de prévention qui propose un médicament contre l’infection par VIH à une personne non infectée par le VIH. Cette prévention a pour but de réduire le risque d’être infecté et elles concernent les populations les plus exposées au risque de VIH comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et ayant plusieurs partenaires et des relations anales non protégées par le préservatif. Un suivi médical régulier est nécessaire, incluant notamment un dépistage du VIH au minimum tous les 3 mois et un dépistage régulier des autres infections sexuellement transmissibles.
À savoir ! La PrEP réduit le risque d’infection par le VIH mais ne l’élimine pas et, à la différence du préservatif, ne prévient pas les autres infections sexuellement transmissibles (IST), telles que la syphilis, la gonococcie, les infections à chlamydiae, l’herpès génital.
Depuis le 1er septembre 2024, l’accès direct aux dépistages de 4 infections sexuellement transmissibles (IST) en plus du VIH est possible à la demande de la personne, sans ordonnance et sans rendez-vous, dans tous les laboratoires de biologie médicale, y compris les laboratoires des établissements de santé.
Ce dispositif appelé « Mon test IST » vient compléter et remplacer « VIH Test », le dépistage du VIH à la demande de la personne mis en place en 2022. Les IST concernées sont les infections par le VIH, par le virus de l’hépatite B (VHB), par le Treponema pallidum (syphilis), par Neisseria gonorrhoeae (gonorrhée) et par Chlamydia trachomatis (chlamydiose).
Prévenir les hépatites virales et infections à HPV
L’hépatite A est une infection à transmission interhumaine dont le mode de contamination est la voie oro-fécale. Même si elle est majoritairement présente dans les pays à faible niveau sanitaire, elle peut également être transmise lors de certaines pratiques sexuelles non protégées chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Il est ainsi vivement recommandé chez cette population d’être vaccinés contre l’hépatite A en respectant le schéma vaccinal de deux doses administrées. En cas de doute d’hépatite A, le médecin prescrira une analyse sanguine recherchant la présence d’anticorps contre le virus de l’hépatite A.
Une autre hépatite, l’hépatite B, est à surveiller lorsque l’on a, par exemple, des comportements sexuels à risque ou lorsque l’on a un partenaire présentant une infection. Même si cette infection est peu fréquente en France (moins de 0 ,7%), elle se transmet facilement, avec un risque de 30% à 50% lors d’un rapport sexuel. Trois doses vaccinales sont recommandées à un intervalle de temps d’un mois entre les premières doses et de six mois entre la deuxième et troisième dose.
Les infections à papillomavirus humains ou HPV sont les IST les plus fréquentes au niveau mondial puisque 80% des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie. La transmission se fait au cours de rapports sexuels, même sans pénétration, le contact génital peau à peau étant suffisant pour qu’il y ait transmission.
Lorsqu’elles persistent, ces infections peuvent se traduire par des lésions macroscopiques : les condylomes (verrues) ano-génitaux, les lésions pré-néoplasiques et certains cancers (cancer du col utérin, cancers de la muqueuse anale).
À savoir ! L’infection par les HPV et certaines de ses manifestations cliniques (les condylomes ano-génitaux et les cancers de l’anus) sont beaucoup plus fréquents chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Depuis 2016, la vaccination des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes est recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans. Elle peut être pratiquée dans les CeGIDD et dans les centres de vaccination. Le bénéfice de cette vaccination est optimisé lorsqu’il a lieu au début de l’activité sexuelle.
Syphilis, gonococcie et chlamydioses
La syphilis, la gonococcie, les chlamydioses sont des maladies bactériennes sexuellement transmissibles.
Le dépistage de la syphilis peut se faire par prise de sang ou par un test rapide d’orientation biologique (Trod).
À savoir ! La syphilis touche en grande majorité, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : 78 % des cas diagnostiqués en 2021 en CeGIDD
L’infection à Chlamydia (ou chlamydiose) est due à une bactérie appelée Chlamydia trachomatis. Dans 60 à 70 % des cas, aucun symptôme ne survient et la maladie est dite « silencieuse ». Passant inaperçue, elle est facilement transmise et, n’étant pas traitée, elle peut se manifester par inflammation de l’urètre chez les hommes ou dans de rares car par la maladie de Nicolas-Favre. Une maladie qui ne concerne presque que les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.
Le dépistage de l’infection à Chlamydia se fait en laboratoire d’analyse médicale, à partir d’un échantillon d’urine ou d’un prélèvement fait sur les organes touchés (urètre, vagin, rectum, gorge).
Enfin, chez l’homme, le gonocoque se localise au niveau de l’urètre, le canal qui relie la vessie au pénis. Dans le cas des urétrites à gonocoque, on parle également de blennorragie ou gonorrhée.
Le dépistage de gonocoque sera réalisé avec un prélèvement urétral ou un recueil d’urines.
Être porteur d’une IST peut passer inaperçu, car aucun symptôme ne survient dans l’immédiat. Lors d’une nouvelle rencontre, pour se protéger et protéger son partenaire, il est nécessaire de réaliser des dépistages. Avec « mon test IST », vous avez toutes les clefs en main pour vous faire dépister de cinq IST sans ordonnance et sans rendez-vous dans les laboratoires de biologie médicale et les Cegidd. Enfin rappelons également que la prévention de la majorité des IST, passe principalement par l’adoption du préservatif.
Retrouvez notre infographie sur la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV)
– Maladies et infections sexuellement transmissibles. www.ameli.fr. Consulté le 18 novembre 2024.
– Dépister les IST. www.ameli.fr. Consulté le 18 novembre 2024.