Cancer de la vulve


Rédigé par Estelle B. et publié le 11 avril 2024

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D’après l’Institut National du Cancer (INCA), 838 cas de cancer de la vulve ont été recensés en France en 2018. Il s’agit d’un cancer gynécologique relativement rare, qui touche généralement des femmes âgées, avec un âge moyen au diagnostic de 77 ans. La prise en charge chirurgicale et médicamenteuse dépend du type de tumeur et de son extension.

Qu’est-ce que le cancer de la vulve ?

Le cancer de la vulve fait partie des cancers gynécologiques, comme le cancer du col de l’utérus, le cancer du vagin, le cancer de l’ovaire ou le cancer de l’endomètre. Les tumeurs prennent naissance dans les cellules de la vulve, cette partie des organes génitaux féminins visible à l’extérieur du corps et qui s’ouvre sur le vagin.

Schéma de l'appareil reproducteur féminin

Le cancer de la vulve est un cancer gynécologique rare, qui ne représente que 4 % des cancers gynécologiques. Deux pics de fréquence sont identifiés, entre 40 et 60 ans et vers 70 à 80 ans.

Les lésions précancéreuses, puis les tumeurs qui se développent au niveau de la vulve peuvent être de différentes natures, en fonction du type de cellule touchée. Les tumeurs peuvent rester localisées au niveau de la vulve, ou se propager à d’autres parties du corps, sous forme de métastases au niveau :

  • Des ganglions lymphatiques ;
  • Du vagin ;
  • De la vessie ;
  • De l’urètre ;
  • De l’anus ;
  • Du rectum ;
  • De l’os pubien ;
  • Des poumons ;
  • Des os ;
  • Du foie.

À savoir ! D’autres affections peuvent toucher la vulve, sans être des lésions cancéreuses. Il s’agit par exemple du lichen scléreux, des verrues génitales, ou encore des kystes de Bartholin ou de Skene. En cas de doute sur l’existence d’une lésion vulvaire, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre sage-femme.

Quels sont les symptômes d’un cancer de la vulve ?

Le cancer de la vulve se développe le plus souvent chez des femmes âgées, avec un âge moyen au diagnostic de 77 ans. Toutefois, toutes les femmes ne sont pas égales face au risque de développer ce cancer. Certains facteurs de risque ont été identifiés :

  • Une infection par les Papillomavirus humains (HPV), responsables entre autres de condylome et du cancer du col de l’utérus ;
  • Une immunodépression ;
  • Des antécédents personnels d’affections cutanées de la vulve ;
  • Des antécédents personnels d’autres cancers gynécologiques (vagin, col de l’utérus) ou de cancer de l’anus.

À savoir ! Certaines études suggèrent un lien possible entre le risque de cancer de la vulve et le tabagisme ou les antécédents personnels de mélanome, mais des recherches complémentaires sont nécessaires pour démontrer les liens de causalité

Se vacciner contre les infections à HPV dès l’adolescence contribue ainsi à réduire le risque de développer un cancer de la vulve plus tard au cours de la vie.

Comme le cancer de la vulve touche un organe externe, des symptômes peuvent être repérés par les patientes. Le plus souvent, ces symptômes se reproduisent sur plusieurs semaines :

  • Des sensations de démangeaisons ou de brûlures au niveau de la vulve, en particulier au niveau des petites et des grandes lèvres ;
  • L’apparition locale d’une plaie, d’une fissure ou d’un bouton sur la vulve ;
  • Un changement de l’aspect de la peau ;
  • Des saignements localisés au niveau de la vulve.

Ces symptômes ne sont pas spécifiques du cancer de la vulve. Il est donc important de consulter le médecin ou la sage-femme pour en identifier la cause. Le cancer de la vulve peut également être découvert fortuitement lors d’un examen gynécologique effectué par le médecin ou la sage-femme.

Comment savoir si j’ai un cancer de la vulve ? Le diagnostic

Le diagnostic d’un cancer de la vulve est nécessaire si la patiente et/ou un professionnel de santé (médecin, sage-femme) détecte des signes anormaux évocateurs au niveau de la vulve. Le médecin doit d’abord écarter les autres maladies susceptibles de provoquer des symptômes similaires.

Le diagnostic repose sur différents examens :

  • Un interrogatoire pour évaluer l’état de santé de la patiente, ses antécédents personnels et familiaux ;
  • Un examen clinique et gynécologique;
  • Un toucher rectal;
  • Une colposcopie pour examiner la vulve, le vagin et le col de l’utérus et si besoin effectuer des biopsies au niveau de lésions suspectes ;
  • Des analyses sanguines;
  • Des examens complémentaires pour rechercher d’éventuelles métastases (radiographie pulmonaire, endoscopie digestive, cystoscopie, urographie, …) ;
  • Un scanner et/ou une IRM abdomino-pelvienne.

L’ensemble de ces examens permettent de confirmer le diagnostic du cancer de la vulve et de déterminer son extension. Les analyses histologiques réalisées sur les biopsies permettent de définir la nature et le stade de la tumeur. Actuellement, le système de classification utilisé pour le cancer de la vulve est la classification FIGO, qui distingue 4 stades :

  • Le stade I: les cellules cancéreuses sont limitées à la vulve ;
  • Le stade II: le cancer a une extension loco-régionale, touchant la partie inférieure du vagin, l’urètre et l’anus ;
  • Le stade III: lorsque les cellules cancéreuses ont atteint les ganglions lymphatiques des plis de l’aine (ganglions inguinaux) ;
  • Le stade IV: le cancer s’est propagé sous forme de métastases.

L’ensemble de ces éléments permet d’évaluer le pronostic du cancer et de définir la prise en charge médicale.

Quels sont les traitements du cancer de la vulve ? Le parcours de soins et le suivi

Les traitements du cancer de la vulve différent selon la nature de la tumeur et son stade. Le traitement central de ce cancer est la chirurgie, avec la réalisation d’une vulvectomie (ablation de la vulve), partielle ou totale, unilatérale ou bilatérale. L’ablation des ganglions lymphatiques inguinaux peut être nécessaire en parallèle. Dans certains cancers localisés de la vulve, la chirurgie peut être le seul traitement, associé à un suivi médical. Dans les autres contextes, la chirurgie est associée à :

  • La radiothérapie ;
  • La chimiothérapie.

Parallèlement aux traitements médicaux, les patientes bénéficient de soins de soutien adaptés dans le cadre de leur parcours de soins :

  • Un suivi psychologique ;
  • Des soins corporels et d’hygiène ;
  • Des traitements du lymphœdème ;

A la suite des traitements médicaux, un suivi médical et oncologique est mis en place, le plus souvent à vie, pour surveiller l’état de santé de la patiente, détecter d’éventuels effets secondaires à long terme des traitements ou encore surveiller une éventuelle récidive du cancer.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Qu’est-ce que le cancer de la vulve? cancer.ca. Consulté le 4 avril 2024.
– Cancer de la vulve. centrescancer.chuv.ch. Consulté le 4 avril 2024.

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