Infertilité masculine


Rédigé par Estelle B. et publié le 28 février 2024

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Dans le monde, une personne sur six serait touchée par l’infertilité, d’après les données de l’Organisation Mondiale de la Santé. L’infertilité peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, et a des causes diverses, parfois même inconnues. L’infertilité masculine regroupe différentes situations, qui altèrent toute la capacité à concevoir. En cas de doute, un bilan de fertilité peut permettre d’en savoir plus.

Qu’est-ce que l’infertilité masculine ?

La fertilité ou fécondité caractérise l’aptitude d’un couple à obtenir une grossesse. Un couple est infertile, lorsqu’il ne parvient pas obtenir une grossesse. Sur le plan médical, un couple est considéré comme infertile en l’absence de grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels complets et réguliers (deux à trois fois par semaine), sans moyen de contraception. En effet, pour un couple âgé de 25 ans, la probabilité mensuelle d’obtenir une grossesse est de 25 %.

L’infertilité d’un couple peut être due :

  • A l’infertilité masculine ;
  • A l’infertilité féminine  ;
  • A l’association des deux, chaque membre du couple ayant des problèmes de fertilité ;
  • A des problèmes de compatibilité entre l’homme et la femme.

À savoir ! Infertilité et stérilité ne sont pas des synonymes. En effet, la stérilité correspond à l’incapacité totale de procréer naturellement, qui diffère de l’infertilité, lorsque la probabilité mensuelle d’obtenir une grossesse est faible mais non nulle. La stérilité, à la différence de l’infertilité, est souvent irréversible. En cas d’infertilité, les chances de grossesse ne sont pas nulles, mais réduites et certains traitements peuvent améliorer la fertilité

D’une façon générale, la fertilité humaine est sous le contrôle d’un certain nombre de facteurs :

  • L’âge : la fertilité décroît avec l’âge chez l’homme. Cependant, l’andropause qui correspond à la baisse importante de la sécrétion de testostérone chez l’homme à partir d’un certain âge, n’a pas de rapport avec la fertilité, à la différence de la ménopause chez les femmes. L’homme reste fertile toute sa vie, même si sa fertilité décroît avec les années ;
  • Le surpoids et l’obésité : le surpoids diminue la fertilité, en altérant la quantité et la qualité des spermatozoïdes du sperme ;
  • Des facteurs liés au mode de vie, comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou l’utilisation de drogues.

À savoir ! Depuis quelques années, les chercheurs observent une baisse de la fertilité masculine, partout dans le monde. Les hommes auraient ainsi perdu la moitié de leur production spermatique en seulement 45 ans. Alors que le sperme contenait en moyenne 101 millions de spermatozoïdes par ml en 1973, aujourd’hui il n’en renfermerait plus que 49. Face à cette tendance, les chercheurs se penchent sur les facteurs susceptibles d’influencer la fertilité masculine, le stress, la sédentarité, le mode de vie ou encore l’exposition à des facteurs environnementaux

Différentes causes d’infertilité masculine

La fertilité masculine, et son pendant, l’infertilité masculine, sont directement liées à la quantité et à la qualité des spermatozoïdes contenus dans le sperme. Le sperme est un liquide biologique, sécrété par les organes sexuels masculins et expulsé lors de l’éjaculation. Il se compose :

  • Du liquide séminal ;
  • Des spermatozoïdes, les gamètes mâles ;
  • D’autres cellules ;
  • Des oligo-éléments et des nutriments destinés à assurer la nutrition des spermatozoïdes.

A retenir ! Pour être fertile, le sperme doit contenir au moins 20 millions de spermatozoïdes par ml. 40 % d’entre eux doivent être mobiles pour que le sperme soit considéré comme fécondant, c’est-à-dire capable de pénétrer et de féconder un ovule.

L’infertilité masculine recouvre un large éventail de situations, avec des causes parfois très diverses :

À savoir ! La production d’anticorps anti-spermatozoïdes, faisant par exemple suite à un traumatisme, peut nuire à la mobilité et aux capacités fécondantes du sperme

L’oligospermie

L’oligospermie est la cause la plus fréquente d’infertilité masculine. Elle et se caractérise par une diminution du nombre et de la qualité des spermatozoïdes (normalement, au moins 20 millions de spermatozoïdes par ml de sperme). Les causes de l’oligospermie restent mal connues, même si plusieurs facteurs semblent déterminants :

  • L’âge ;
  • Le tabagisme ;
  • L’exposition à la chaleur ;
  • L’exposition aux produits phytosanitaires ;
  • L’existence d’anomalies chromosomiques ;
  • Des troubles hormonaux.

 L’asthénospermie

L’asthénospermie est un défaut de mobilité des spermatozoïdes (normalement, au moins 40 % sont mobiles dans le sperme), associé à des anomalies de structure des spermatozoïdes ou à des infections.

 La nécrospermie ou nécrozoospermie

La nécrospermie se caractérise par une proportion élevée de spermatozoïdes morts dans le sperme. Selon le % de spermatozoïdes morts dans le sperme, les spécialistes parlent de :

  • nécrospermie partielle (plus de 42 % de spermatozoïdes touchés) ;
  • nécrospermie totale (tous les spermatozoïdes sont morts).

Le plus souvent, la nécrospermie est provoquée par une infection urogénitale. Elle peut alors être réversible, une fois l’infection traitée. En revanche, d’autres causes de nécrospermie peuvent être définitives :

  • une anomalie génétique ;
  • un traumatisme ;
  • une chimiothérapie anticancéreuse.

 La tératospermie

La tératospermie correspond à la présence de spermatozoïdes de formes anormales. Ces anomalies de morphologie peuvent concerner la tête du spermatozoïde, son flagelle ou encore le corps intermédiaire.

spermatozoide

Les anomalies morphologiques des spermatozoïdes peuvent altérer la mobilité des spermatozoïdes et ainsi leur capacité à remonter les voies génitales féminines pour atteindre l’ovule. La tératospermie peut n’avoir aucune cause connue, ou être liée à différents facteurs :

  • l’âge ;
  • le tabagisme ;
  • les infections uro-génitales ;
  • la prise de certains médicaments ;
  • des anomalies génétiques ;
  • la varicocèle.

L’azoospermie

L’azoospermie se définit comme l’absence totale de spermatozoïdes dans le sperme, qui peut survenir dans deux contextes :

  • En cas d’absence de production de spermatozoïdes par les testicules en raison d’une anomalie chromosomique, de séquelles de chimiothérapie ou de troubles hormonaux.
  • A la suite d’une anomalie de l’évacuation des spermatozoïdes par l’appareil génital, en lien avec une malformation congénitale, une infection sexuellement transmissible (IST) ou un traumatisme.

À savoir ! L’oligo-asthéno-tératospermie (OATS) correspond à l’association d’une oligospermie avec une asthénospermie et une tératospermie.

Comment savoir si je suis infertile ?

Les spécialistes conseillent aux couples de consulter après 12 à 18 mois de rapports sexuels réguliers et sans contraception. La consultation médicale est plus urgente si la femme est âgée de plus de 35 ans et/ou si le couple présente des antécédents médicaux pouvant induire une infertilité. Pour déterminer les causes de l’infertilité et envisager une prise en charge adaptée, le médecin prescrit pour le couple différents examens médicaux dans le cadre de bilans d’infertilité. Un homme peut aussi s’interroger sur sa fertilité à la suite d’une infection, d’un traumatisme ou d’un traitement anticancéreux.

Chez l’homme, l’examen de référence chez l’homme est le spermogramme, effectué sur le sperme recueilli après masturbation. Le spermogramme a pour but d’évaluer le nombre, la mobilité et la vitalité des spermatozoïdes.

Selon la situation, le spermogramme peut associé à deux autres examens du sperme :

  • Le spermocytogramme pour étudier la morphologie des spermatozoïdes ;
  • La spermoculture pour rechercher une éventuelle infection dans le sperme.

Selon les résultats, d’autres examens peuvent être prescrits en complément :

  • Une échographie afin de visualiser les testicules, la prostate et les vésicules séminales ;
  • Le dosage de la testostérone ;
  • Un caryotype (recherche d’anomalies chromosomiques) ;
  • Des tests génétiques pour rechercher certaines pathologies génétiques ;
  • La recherche d’anticorps anti-spermatozoïdes dans le sang ;
  • Des sérologies pour rechercher d’éventuelles infections sexuellement transmissibles ;
  • Dans de rares cas, une biopsie testiculaire afin d’évaluer la production de spermatozoïdes.

Parallèlement, les femmes également peuvent rencontrer des problèmes de fertilité. Lorsqu’un couple rencontre des problèmes pour concevoir un enfant, ils peuvent, sur les conseils de leur médecin, s’orienter vers un parcours de Procréation Médicalement Assistée (PMA), pour devenir parents.

Infertilité masculine et dysfonction érectile

Lorsque les hommes souffrent de troubles de la fonction érectile, ou dysfonction érectile, ils se posent souvent la question de leur fertilité.

À savoir ! Dans l’éjaculation rétrograde, le sperme est expulsé vers la vessie et non vers l’extérieur. Cette situation peut entraîner une infertilité. Elle s’observe principalement dans un contexte de maladies ou d’atteintes neurologiques ou encore dans les complications du diabète

La dysfonction érectile est une pathologie fréquente, affectant 5 à 20 % des hommes âgés de moins de 50 ans. Les liens entre infertilité et troubles sexuels sont étroits et à double sens. L’infertilité peut affecter la sexualité, par exemple pour les couples engagés dans un parcours de PMA. Réciproquement, les troubles sexuels peuvent affecter la fertilité, en tout cas pour certains d’entre eux.

Pour en savoir plus sur la dysfonction érectile, rendez-vous sur notre site spécialisé : https://www.dysfonction-erectile.com/dysfonction-erectile/causes-organiques/

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Selon l’OMS, dans le monde, une personne sur six est touchée par l’infertilité. www.who.int. Consulté le 15 février 2024.
– Fertilité masculine : Y a‑t-il péril en la demeure ? www.inserm.fr. Consulté le 15 février 2024.
– Infertilité masculine : suis-je stérile et pourquoi. www.urofrance.org. Consulté le 15 février 2024.
– INTRICATION DES TROUBLES SEXUELS ET DE L’INFERTILITÉ. www.gynecologie-pratique.com. Consulté le 15 février 2024.