Bradycardie


Rédigé par Estelle B. et publié le 16 octobre 2018

bradycardie

La bradycardie est un trouble du rythme cardiaque, qui se manifeste par un ralentissement du rythme cardiaque, en-dessous de 50 battements par minute. Ses causes sont multiples, physiologiques ou pathologiques. La bradycardie peut être isolée ou s’accompagner d’autres symptômes, de nature cardiovasculaire ou pas. La prise en charge de la bradycardie dépend étroitement de son origine et de sa gravité.

Bradycardie et troubles du rythme cardiaque

Les troubles du rythme cardiaque se définissent comme des anomalies de l’activité électrique du cœur, responsable du déclenchement et de la régulation de l’activité contractile du muscle cardiaque, le myocarde. Les troubles du rythme cardiaque se traduisent par différentes situations cliniques :

  • La tachycardie, marquée par un rythme cardiaque supérieur à 100 battements par minute et caractéristique par exemple de la fibrillation atriale;
  • La bradycardie, lorsque le cœur bat trop lentement, avec moins de 50 battements par minute ;
  • Les arythmies, qui regroupent l’ensemble des situations où le rythme cardiaque est irrégulier.

À savoir ! Le rythme cardiaque (ou fréquence cardiaque) normal au repos d’un adulte en bonne santé est compris entre 50 et 80 battements (ou pulsations) par minute.

Les différentes formes de bradycardie

Si la bradycardie est toujours associée à un ralentissement du rythme cardiaque, les spécialistes distinguent plusieurs catégories de bradycardie, en fonction de leur origine :

  • Les bradycardies physiologiques ;
  • Les bradycardies iatrogènes ;
  • Les bradycardies secondaires ;
  • Les bradycardies d’origine cardiaque.

Les bradycardies iatrogènes sont liées à la prise de certains médicaments susceptibles de ralentir le rythme cardiaque. Ces médicaments sont notamment :

  • Les bétabloquants ;
  • Certains traitements de l’insuffisance cardiaque, comme les digitaliques ou l’amiodarone;
  • Certains antihypertenseurs, comme les inhibiteurs calciques ou la clonidine

Les bradycardies secondaires correspondent aux situations dans lesquelles une pathologie chronique a pour conséquence une bradycardie. Les maladies associées à une bradycardie sont par exemple :

Les bradycardies d’origine cardiaque regroupent quant à elles l’ensemble des affections touchant l’une des parties du cœur et entraînant une bradycardie, notamment :

  • Des infections, comme les péricardites, les myocardites ou les endocardites ;
  • L’hémochromatose, qui provoque des dépôts de fer dans les cavités cardiaques ;
  • La dégénérescence du cœur liée à l’âge ;
  • Une anomalie du nœud sinusal (par exemple, des cicatrices laissées par une autre maladie cardiaque) ;
  • Des anomalies dans la transmission de l’influx électrique cardiaque entre les oreillettes et les ventricules (bloc auriculoventriculaire) ;
  • L’infarctus du myocarde.

Bradycardies physiologiques ou pathologiques

Les bradycardies physiologiques se rencontrent notamment durant les phases de sommeil ou encore chez les sportifs de haut niveau ou les personnes qui pratiquent régulièrement une activité physique importante. Au fur et à mesure des entraînements, le rythme cardiaque s’adapte naturellement à l’effort et ralentit pour se retrouver aux environs de 50 battements par minute. Il en est de même pendant certaines phases du sommeil. Ce type de bradycardie n’est pas considéré comme pathologique et ne requiert, ni une surveillance médicale, ni un traitement particulier.

Les trois autres catégories de bradycardies sont quant à elles pathologiques et doivent être diagnostiquées précisément pour être prises en charge de manière adaptée. En effet, lorsque la bradycardie est pathologique, elle peut s’accompagner de signes cliniques plus ou moins graves, tels que :

  • Une fatigue anormale ;
  • Des vertiges ;
  • Une faiblesse ;
  • Une perte de conscience ;
  • Une syncope ;
  • Une confusion, notamment chez les personnes âgées ;
  • Des troubles cardiaques graves ;
  • Des douleurs thoraciques ;
  • Des difficultés respiratoires.

Ces signes cliniques peuvent être intermittents, constants voire s’aggraver rapidement dans certains contextes cliniques. A noter que dans certains cas, la bradycardie, même pathologique, ne provoque aucun symptôme même sur le long terme.

Le diagnostic des bradycardies

Toute bradycardie doit, dès qu’elle est détectée, immédiatement faire l’objet d’une consultation médicale et d’une recherche minutieuse de la cause du ralentissement du rythme cardiaque. Ces explorations peuvent être effectuées au cabinet médical, si les symptômes du patient sont minimes voire nuls, mais elles peuvent aussi être réalisées en urgence, lorsque le patient est dans un état critique.

L’examen central du diagnostic de la bradycardie est l’électrocardiogramme (ECG), qui permet de confirmer la bradycardie et de mettre en évidence d’éventuelles autres anomalies du rythme cardiaque.

D’autres examens peuvent être nécessaires pour déterminer la cause exacte de la bradycardie et ainsi mettre en place le traitement adapté :

  • Une échographie cardiaque ;
  • Un Holter (R-test);
  • Des dosages sanguins, notamment le dosage des électrolytes comme le potassium ou le sodium ;
  • Des examens spécifiques à la recherche d’une pathologie ayant provoqué la bradycardie.

La prise en charge des bradycardies

La prise en charge d’une bradycardie peut dans certains cas relever d’une urgence vitale, en particulier lorsque l’origine du trouble est cardiaque. Elle est adaptée à la situation clinique du patient, à l’intensité de la bradycardie et des symptômes associés.

La prise en charge peut nécessiter des techniques de réanimation, incluant :

  • Une assistance respiratoire avec de l’oxygène ;
  • La pose d’une perfusion intraveineuse pour l’administration en urgence de médicaments ;
  • L’utilisation d’un pacemaker externe, si la bradycardie est sévère ;
  • Un suivi par ECG en continu, associé avec un suivi de la tension artérielle et de la saturation en oxygène du sang ;
  • Si nécessaire et selon l’évolution de la bradycardie et de l’état de santé du patient, l’administration de médicaments destinés à relancer l’activité cardiaque, comme l’atropine ou l’adrénaline.

À savoir ! Certaines pathologies spécifiques peuvent associer plusieurs troubles du rythme cardiaque, comme une bradycardie – tachycardie. Alternent alors des épisodes de bradycardie et des périodes de tachycardie. Ce type d’affection nécessite une prise en charge très spécifique.

Au-delà de la phase d’urgence et pour toutes les formes de bradycardie ne nécessitant pas de prise en charge en urgence, le traitement de la bradycardie repose sur différents aspects :

  • La prise en charge adaptée de la cause de la bradycardie, par exemple l’arrêt du traitement médicamenteux responsable ou le traitement de la maladie associée ;
  • L’instauration d’un traitement anti-arythmique, en fonction de la nature du trouble du rythme cardiaque;
  • La mise en place d’un stimulateur cardiaque (pacemaker), si la bradycardie est persistante et qu’elle résulte d’une anomalie dans la transmission de l’influx électrique cardiaque.

Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Bradycardie. Esculape. Consulté le 18 septembre 2018.
– Tachycardie et bradycardie. EurekaSanté VIDAL. Mis à jour le 8 février 2016.
– Bradycardies. Bulletin SMUR N°30. Octobre 2006.

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