La scarlatine fait partie des maladies infantiles éruptives, entraînant une éviction scolaire. D’origine bactérienne, cette infection devenue rare aujourd’hui se manifeste principalement par une forte fièvre, une angine et une éruption cutanée caractéristique. Elle nécessite un traitement antibiotique adapté, pour prévenir les risques de complications, qui sont rares mais potentiellement graves.

L’origine de la scarlatine
La scarlatine, parfois appelée la fièvre écarlate, est une maladie infectieuse, provoquée par la bactérie streptocoque, plus précisément le streptocoque béta-hémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes). La bactérie pénètre dans le corps humain par trois portes d’entrée :
- Le plus souvent par les voies respiratoires (bouche, nez, gorge) ;
- Au niveau d’une plaie cutanée (scarlatine chirurgicale) ;
- Au niveau de l’ombilic chez le nouveau-né (scarlatine puerpérale).
Une fois dans l’organisme, elle sécrète des toxines dites érythrogènes, qui engendrent :
- Une vasodilatation (dilatation des vaisseaux sanguins) ;
- Un œdème cutané (gonflement de la peau) ;
- Une réaction immunitaire importante (mobilisation forte des globules blancs).
Ces trois phénomènes sont à l’origine des différents symptômes de la maladie et en particulier de la coloration rouge de la peau. Plusieurs types de toxines érythrogènes existent et provoquent des formes plus ou moins sévères de scarlatine.
Cette infection touche principalement les enfants entre l’âge de 5 et 10 ans généralement au cours de l’hiver. Elle est rare avant l’âge de 2 ans, où les enfants restent encore protégés par les anticorps maternels transmis in utero. Des adultes peuvent exceptionnellement contracter cette maladie, s’ils n’ont pas été exposés à la bactérie auparavant. Depuis quelques années, les cas de scarlatine se font plus rares, en lien avec un meilleur diagnostic des angines bactériennes.
À savoir ! Les cas adultes de scarlatine restent exceptionnels. À ce jour, il n’a pas été observé d’effets néfastes sur le fœtus lorsqu’une femme contracte cette maladie au cours de la grossesse. Néanmoins, par précaution, elle doit être traitée le plus rapidement possible et surveillée étroitement jusqu’à la naissance de l’enfant.
La scarlatine est une maladie contagieuse, qui se transmet entre les enfants de plusieurs façons :
- Par voie aérienne (postillons, gouttelettes nasales) ;
- Par contact direct avec une personne contaminée (l’éruption cutanée en elle-même n’est pas contagieuse) ;
- Par le biais d’objets ou de linge souillés par la bactérie (mode indirect).
Les enfants atteints sont contagieux avant l’apparition des symptômes, ce qui facilite la transmission de l’infection dans les milieux collectifs.
Les symptômes de la scarlatine
La durée d’incubation de la scarlatine est courte, entre 1 et 5 jours, avant l’apparition des premiers symptômes. Les signes cliniques de cette infection sont relativement caractéristiques et regroupent :
- Une fièvre élevée (jusqu’à 40°C) ;
- Un à deux jours après, un exanthème (coloration rouge de la peau) débute sur le tronc et la racine des membres (le haut des cuisses, les épaules), avant de se généraliser à l’ensemble du corps (excepté les paumes des mains et les plantes des pieds). Les zones de plis sont particulièrement atteintes. La peau est sèche, rugueuse, brûlante et parsemée de points rouges foncés ;
- Des démangeaisons cutanées ;
- Un énanthème (coloration rouge des muqueuses) au niveau de la gorge. La langue, blanche au départ, va desquamer (la peau se décolle) et prendre un aspect framboisé (aspect de framboise) en quelques jours ;
- Une angine rouge à l’origine de difficultés pour s’alimenter ;
- Des adénopathies (gonflements des ganglions lymphatiques) au niveau du cou et une tuméfaction (augmentation de volume) des amygdales ;
- Des troubles digestifs tels que douleurs abdominales et vomissements ;
- Des maux de tête ;
- Des troubles cardiaques comme l’accélération du rythme cardiaque (tachycardie).
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